Discours de politique generale des PM : Plus ça change, plus c’est pareil

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Le Premier ministre a enfin sacrifié à la tradition en tenant sa déclaration de politique générale. Comme prévu, il a fait une belle prestation. Seulement ce discours a des relents de déjà entendu. Pour dire que les hommes changent mais les beaux discours restent.

Le Premier ministre Abdoul Mbaye a passé son grand oral hier. Un exercice qu’il a réussi avec brio et les députés l’ont gratifié d’un torrent de félicitations pour cette belle prestation. Le Premier ministre a, à l’occasion de cet événement, tenu un discours plein d’espoir axé sur le programme Yonou Yokkuté (voie de l’émergence) de Macky Sall. Il est, dès l’entame de son propos, revenu sur les conditions dans lesquelles s’est réalisée la deuxième alternance. Ainsi, rappelle Abdoul Mbaye, «le 25 mars 2012, déjouant les prédictions les plus pessimistes, le peuple sénégalais, dans un élan patriotique et avec un sens élevé de la pratique démocratique, exprimait sans équivoque et avec une sérénité impressionnante, son aspiration au changement, en portant son choix sur le Président de la République, Son Excellence, Monsieur Macky Sall». Avant de poursuivre : «En réussissant cette seconde alternance démocratique, le peuple sénégalais a franchi une nouvelle étape dans la marche de son histoire. Il y avait sans aucun doute une succession d’évènements qui présageaient de cette issue inéluctable, après tant d’attentes insatisfaites, d’espoirs déçus, de perspectives obstruées, d’issues incertaines, après l’immense espoir suscité par la première alternance survenue le 19 mars 2000». Et Mbaye d’ajouter : «Les observateurs attentifs avaient bien décelé, depuis quelques années, le désir irrésistible des Sénégalaises et des Sénégalais au changement, leur aspiration à être gouvernés autrement, dans la rigueur, la sobriété et l’éthique». Comme ses prédécesseurs, Abdoul Mbaye a listé tous les maux qui assaillent les Sénégalais et promis les solutions idoines. Aucun secteur n’a été épargné, que ce soit l’école, la santé, le monde rural, l’emploi des jeunes, les audits, les inondations pour ne citer que ceux là.

Il était une fois, Niasse…

Seulement avant lui, Moustapha Niasse avait tenu les mêmes propos et soulevé le même espoir. Lors de sa déclaration de politique générale du 20 juillet 2000, le Premier ministre d’alors devenu président de l’Assemblée déclarait : «Le 19 mars de l’an 2000, par la voie des suffrages, dans la démocratie et dans la transparence, sans haine et sans violence, les Sénégalais ont voté et ont produit, avec l’aide de Dieu, l’alternance à la tête de notre pays». Et Niasse de rappeler que «ce jour là, dès la clôture du scrutin, et à mesure que les résultats des différents bureaux de vote étaient rendus publics par les médias, le monde entier comprenait qu’un changement historique était en train de se dérouler au Sénégal». Dans le même sillage, l’ex Pm avait renchéri : «(…) Les conditions dans lesquelles cette alternance est survenue, le cadre dans lequel elle a été organisée ainsi que les modalités pratiques de sa mise en œuvre méritent d’être soulignés et salués comme la manifestation d’un événement majeur dans l’histoire de notre pays. L’Afrique et le monde entier en auront été les témoins». Non sans ajouter que «notre pays, le Sénégal, aujourd’hui est sorti incontestablement renforcé de cette victoire, qui est celle de la démocratie, à l’issue des élections présidentielles de février-mars 2000. Les Sénégalais ont retrouvé espoir et confiance en l’avenir. Cet espoir, nous voulons qu’il ne soit pas déçu». Donc le peuple est toujours dans l’attente d’actes concrets qui pourront soulager ses souffrances et non de mots qui ne font qu’exacerber ses maux. Niasse évaluait l’endettement du Sénégal en 2000 à 2 mille 686 milliards 700 000 francs Cfa tandis qu’Abdoul Mbaye l’estime à 2704 milliards, comme pour dire que rien n’a évolué. Pour apaiser les craintes, Abdoul Mbaye a promis une «gouvernance protectrice, transparente et efficiente». Le Pm a aussi répondu à ceux qui l’accusent de plagiat de façon courtoise et intelligente. Pour lui, c’est la manière d’appliquer la politique déclamée qui diverge. Comme c’est à l’œuvre que l’on reconnaît l’artisan, on espère que le Pm saura mettre en pratique son discours considéré comme un chef-d’œuvre par les observateurs. Source : La Tribune

1 COMMENTAIRE

  1. UNE séance de déclaration de politique Générale aussi longue ? Cela ne s’est vu nulle part dans le monde, c’est peut-être dans la cadre de cette fameuse « rupture  » ! D’autre part, pas une fois le Premier Ministre n’a avancé un seul chiffre, cela aussi est inédit dans le monde entier. Je défie quiconque, de ma dire dans quel (s) pays cela est arrivé ! J’ai bien aimé, le style dans sa forme générale, mais est-ce ce que l’on attend d’un Premier Ministre en ce moment de l’action ? Les représentants du PDS qui se sont montés à la tribune ne l’ont pas raté, eux qui sont plus rompus à l’exercice parlementaire. C’est ainsi qu’ils se sont jetés comme un seul homme pour faire remarquer ce qui ressemble , même dans ses moindres détails à ce que Abdoulaye Wade et son équipe voulaient mettre en œuvre pour les trois ans à venir. Cela, aucun observateur averti de l’action gouvernementale ne peut le nier. Quoi de plus normal, du reste étant donné que Macky Sall est non seulement un pur produit de Wade, mais un admirateur, lui qui le comparait à Napoléon ! Ce plagiat, en soi, n’est pas mauvais, car c’est la preuve, comme je le dis souvent, que la vision du Président Wade peut servir de viatique à tout Gouvernants qui viendrait dans les vingt ans qui viennent ! Il n’est pas donné à tous les peuples, d’avoir en son sein, un homme d’une aussi grande VISION pour son développement. Je suis satisfait , de constater que le Président Macky Sall n’ait pas succombé à la tentation de faire table rase de la vision de Wade dans beaucoup de domaine, ce qui est à son honneur, au grand dam de certains de ses partisans qui voulaient qu’il opère un changement de ligne directrice, lui, le Libéral, qui a beaucoup plus d’affinités avec ses anciens camarades du PDS qu’avec ceux qui l’entourent aujourd’hui, exceptés trois ou quatre technocrates très compétents qui sont au sommet du Gouvernement et tous les Sénégalais doivent s’en réjouir ! Bon courage monsieur le Premier Ministre, nous vous souhaitons réussite et longévité à ce poste car vous ne manquerez pas d’avoir à esquiver des œufs pourris venant de ceux qui, dans votre camp, sont plus des adeptes de la rhétorique que de l’action technique !

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