Et de deux: Le chef de l’État case Djibo Kâ par Birame Waltako Ndiaye

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Que la mobilisation des ressources humaines pour la bonne marche du pays soit élargie à toutes les compétences s’avère logique et bénéfique. Même si cela rebute les boutefeux, Latif Coulibaly est en droit de servir son pays et de changer de ligne et de discours en raison de ses fonctions et de son engagement nouveau. Mais, dans la nomination de Djibo Kâ, c’est moins la personne du dit monsieur que le caractère creux de l’institution (Commission Nationale du Dialogue des Territoires) qui embête.

Principalement, la mission de la commission se décline comme suit : définition de mécanismes de coopération territoriale et facilitation de la constitution des groupements territoriaux. Il existe déjà plusieurs organes du pouvoir central et des collectivités décentralisées dont nous pouvons soupçonner leurs compétences en la matière. Pourtant, dans un passé récent, la confusion dans les attributions de compétences avait fini par dresser en chiens de faïence le ministre des affaires étrangères et le secrétaire d’Etat aux Sénégalais de l’Extérieur.

Il est difficile de comprendre cet alignement du président de la république sur ce mode de politique périmé: prodiguer pour ratisser large. C’est à croire que le pouvoir aveugle et bunkérise son détenteur. Faut-il lui faire un dessein? Ce qu’il y a lieu de convoiter, tout ce qui fera la différence aux prochaines élections, c’est l’adhésion populaire à son action politique. Quoique cynique, les sénégalais restent très attentifs au sens et à la moralité des actes de gouvernement. C’est en balayant du mieux ces pratiques ridicules et ruineuses que le président fera corps avec l’opinion.

Chevalier craintif, bravant et esquivant la coquetterie des décadents de l’ancien régime, Macky Sall s’enfarge dans une obsession brusque au quadrillage de l’opposition et dans une rigueur brutale de respectabilité à tout prix. Comme s’il venait d’être rattrapé par l’ingratitude de la fonction, il donne l’impression d’avoir lâché d’épuisement les amarres de la rupture. Dans la conduite des affaires de la cité, ses promesses de gouvernement sobre et vertueux s’édulcorent dans la tourmente des nominations hasardeuses et de la transhumance cyclique.

La tournure des dernières élections laissait penser que les doyens de la classe politique allaient céder la place aux plus jeunes par la force d’une disgrâce et surtout par la logique d’une alternance générationnelle. Contre toute attente, ils ont réussi à s’inventer une deuxième vie par le jeu de l’entrisme. Que seraient-ils devenus sans la bouée de sauvetage que leur a tendue le président élu?

N’ayant plus de monnaie d’échange, les crises internes et le manque de ressources auraient vivement secoué leur leadership. Dès lors, ils sacrifient l’avenir de leurs formations politiques et, du coup, se désinvestissent de toute responsabilité de challengeur, préférant jouer les seconds rôles. Ils doivent leur survie à leurs aptitudes et à leurs engagements à étouffer toute alternative potentielle ou prometteuse.

Birame Waltako Ndiaye

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