Exploitation de l’or de Sabodala par des Australiens : La société Mdl pille le Sénégal

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Par le biais de sociétés-écrans basées en Ile Maurice, la compagnie australienne Mdl tire la substance de l’or de Sabodala, sans avoir à verser de royalties, sous prétexte qu’elle n’a pas encore fait de bénéfices. Cela, au nez et à la barbe des autorités sénégalaises. Par Mohamed GUEYE

ImageUne revue anglaise, The Private Eye, dans sa dernière édition, révèle comment la société Mineral deposit limited (Mdl), qui exploite l’or de Sabodala, dans la région de Kédougou, s’est arrangée pour échapper à toute taxation sur le territoire sénégalais, alors qu’elle «siphonne» le sous-sol du pays de ses richesses vitales. Cela se passe au moment où elle affirme qu’elle n’a pas encore pu rentabiliser les lourds investissements qu’elle a opérés, alors que l’exploitation proprement dite est déjà lancée depuis quelque temps.
Néanmoins, Private Eye a démontré que les deux entreprises mises en place pour exploiter l’or du Sénégal oriental, ainsi que le zircon et l’ilménite de la Grande côte du littoral, à savoir,  la Sabodala gold operations Sa, et la Grande côte operations Sa, appartiennent après un joli tour de passe-passe, non pas à l’australienne Mdl, mais à deux sociétés mauriciennes, Sabodala gold, et Mineral deposits Mauritius, Ltd. Private Eye affirme : «En 2009, la société d’exploitation de l’or du Sénégal a payé 12,4 millions de dollars australiens (un peu moins de l’équivalent en dollars américains. Ndlr) déductibles d’impôts, en frais d’assistance technique à sa parente mauricienne, alors que la société d’exploitation de zircon et d’ilménite, payait 1 million de dollars australiens à sa parente mauricienne pour un service équivalent.» Le magazine cite un employé de Mdl à Dakar, qui déclare que sa compagnie n’a même pas de bureau en Ile Maurice, et n’a jamais reçu d’assistance de ce pays.
Il faut croire que ces paiements pour services inconnus ne suffisent pas.
Les Anglo-australiens ont trouvé encore mieux pour pouvoir bénéficier de leurs vaches à lait du Sénégal, au nez et à la barbe (complices passifs ou actifs ?) des autorités. Ainsi, toute la flottille mécanique des compagnies minières de Mdl, à savoir le matériel roulant ou les engins d’exploitation des mines et carrières, appartient à une compagnie mauricienne dénommée Sabodala gold Mauritius Ltd (Sgml). Cette dernière le loue aux entreprises au Sénégal, pour une somme globale de 13,6 millions de dollars australiens, non imposable.
En plus de ces montants, les filiales sénégalaises ont versé 42 millions de dollars australiens d’intérêts, non imposables, à leurs «sociétés-mères» basées en Ile Maurice. Le magazine anglais indique que pour obtenir des intérêts de ce montant, les sociétés domiciliées au paradis fiscal tropical, auraient dû avancer 800 millions de dollars américains (à l’époque, environ 400 milliards de francs Cfa) à leurs filiales. «Or, les comptes consolidés de Mineral deposits Ltd de par le monde, montrent que les emprunts internes de la compagnie et de toutes ses filiales n’ont atteint que 65 millions de dollars américains (environ 35 milliards de francs Cfa. Ndlr)», souligne le journal anglais, qui estime que la dette supplémentaire n’a été produite que par des mécanismes de transfert interne de profits, pour échapper à la fiscalité.
«Grâce à ces artifices, en 2008 et en 2009, Mineral deposits n’a payé que 45 000 dollars australiens (environ 20 millions de Cfa) d’impôts, alors qu’elle parvenait à bénéficier d’une exemption d’impôts de l’ordre de plus de 14,6 millions de dollars australiens (environ 8 milliards de Cfa), qui auraient pu bénéficier à quelques écoles et hôpitaux au Sénégal», remarque le journal. Qui fait remarquer que cela a également été possible du fait de l’action des auditeurs et experts comptables que la compagnie a recrutés.
Si le journal anglais s’est intéressé à cette affaire, c’est d’abord parce que l’actionnaire majoritaire de Mdl, Commonwealth development corporation (nom actuel, Cdc group), est une structure, semi-privatisée, du département anglais de la Coopération internationale. Le Cdc a investi dans des fonds de pension, dont l’un, Actis, a pris une participation de plus de 10 milliards de francs Cfa dans Mdl. Le magazine s’offusque donc de ce que l’argent des contribuables anglais puisse aider à priver des foyers sénégalais du minimum auquel ils ont droit.
lequotidien.sn

2 Commentaires

  1. Ceci ne doit pas nous étonné venant de ce département ministériel qui valu à son responsable de dire non lorsque on l’avait mi out… et cela s’appelle du changement …ou encore du Sopi… sopi ci gikko ley dôré…

  2. ca me fait vrement mal moi en tant que bijoutier je ne vois pas l or de sabodala kon parle nos ateliers sont entrin de fermer,on ne travaille plus .on ne sent pas au senegal kil ya de l or parceke les beneficiaires ki sont nous les bijoutiers on ne le voit pas pourkoi cette discrimination?L Etat dois revoir sa politik et proteger ses fils sinon dans sous peu de temps sa sera le cataclysme

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