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Finance islamique – SUKUK KOR DE 330 MILLIARDS : Les fonds levés permettront de racheter les sphères ministérielles et d’investir dans le port de Ndayane et l’autoroute à péage

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Grâce à des fonds levés sur le marché obligataire sur les principes de la Finance islamique, le Sénégal s’est donné les moyens de racheter des pans de son patrimoine immobilier, comme les sphères ministérielles de Diamniadio. Et d’opérer d’autres investissements stratégiques. Un vrai sukerou kor de ce Ramadan !

Pour un coup d’essai, les services de Abdoulaye Daouda Diallo ont fait un coup de maître. Agissant à travers la Société nationale de gestion et d’exploitation du Patrimoine bâti (Sogepa), l’Etat du Sénégal a pu mobiliser 330 milliards de Cfa, en obligations émises selon les principes de la Finance islamique, sur le marché financier de l’Union monétaire ouest-africaine (Umoa). Le communiqué publié par le ministère des Finances indique que cette opération d’émission de Sukuk «constitue la plus grosse émission, en termes d’envergure, réalisée, à date, sur le marché sous-régional». Il faut dire que si ce n’est pas la première fois que le Sénégal se lance dans l’émission des Sukuk, c’est la première fois que l’émission se fait par le biais d’une entreprise publique. Et surtout, c’est une première que l’émission atteigne ce montant record.
Ce Sukuk, qui tombe en pleine période de Ramadan, est comme un sukeurou kor (don offert aux croyants en période de carême musulman) pour les finances de l’Etat. Il permettra de réaliser des économies substantielles sur les charges locatives des immeubles de l’Etat, entre autres. Grâce à ces fonds mobilisés par ce biais, le Sénégal deviendra enfin propriétaire des sphères ministérielles de Diamniadio. Le contrat de crédit-bail qui liait l’Etat, à travers la Sogepa, avec les constructeurs d’Envol Immobilier, aura ainsi été racheté, et la relation modifiée à l’avantage de l’autorité publique. De même, une autre partie des fonds pourra être investie sur «des actifs stratégiques touchant à notre souveraineté ou à forte rentabilité, notamment la prise des participations dans des activités telles que le Port de Ndayane ou encore la Société de gestion de l’Autoroute à péage», souligne le communiqué du ministère des Finances.
Cette opération constituera d’une certaine manière, une bonne opération financière. En effet, les montants que l’Etat du Sénégal devait payer à Envol Immobilier pourraient dorénavant être mobilisés pour d’autres besoins encore plus importants, en cette période de crise généralisée. Car l’amortissement est largement étendu dans le temps. Les Finances expliquent d’ailleurs : «Avec ce Sukuk, l’Etat du Sénégal initie la première émission avec trois tranches simultanées, une tranche à 7 ans pour un montant de 55 milliards de francs Cfa, une deuxième tranche à 10 ans pour le même montant et une troisième tranche de 15 ans pour un montant de 220 milliards de francs Cfa. Ces différentes tranches ont une marge de profit respective de 5,80 %, 5,95 % et 6,10%.»

Le Sukuk de la Sogepa a suscité un engouement très fort de la part des partenaires, et des investisseurs de la sous-région et même du Moyen-Orient. En trois jours de souscription, l’émission a atteint un taux de couverture de 110%. Néanmoins, l’Etat a su se montrer raisonnable et se contenter du montant qu’il avait souhaité obtenir.

Le Quotidien

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