A quelques jours du Clasico entre Marseille et le PSG, nous avons rencontré Habib Beye revenu s’installer en région parisienne. Formé au PSG mais devenu capitaine de l’OM, l’ancien défenseur phocéen assure que l’OM peut être la première équipe à faire chuter le club parisien en Ligue 1 cette saison. «Mais il faudra réaliser un gros match», prévient-il.
Habib Beye, comment êtes-vous devenu consultant pour Canal + ?
Habib Beye : Vraiment par hasard. J’ai rencontré un journaliste de la chaîne à l’école de mes enfants et il m’a demandé ce que je faisais actuellement. J’ai pris un peu de recul par rapport au monde du football et il m’a proposé de rencontrer Laurent Jaoui qui s’occupe du football anglais mais aussi de la Ligue 1 sur Canal +. On s’est rencontré et ça s’est fait naturellement.
Quel est votre rôle au sein de cette chaîne ?
H. B. : Je suis consultant pour la Premier League. Cette semaine par exemple j’ai commentéEverton – Newcastle sur Canal+ Sport. Et ensuite je suis dans l’émission »The Specialists » le mardi. C’est une émission un peu comme »Les Spécialistes Ligue 1 » sauf qu’on débriefe le football anglais avec des consultants comme Marcel Desailly, Marc Keller, Maxime Bossis et Jean-Luc Arribart. C’est très intéressant car ça permet de rester dans le milieu du football. Une belle aventure pour le moment.
Avez-vous d’autres projets dans le monde du football actuellement ?
H. B. : Non pas du tout. Je n’ai pas vocation à être entraîneur pour le moment. Ce que je fais actuellement me permet de parler d’un Championnat que je connais bien puisque j’y ai évolué cinq ans. Ayant quitté la Premier League il y a seulement un an, j’apporte une certaine fraîcheur et c’est un avantage. Je connais les joueurs et le jeu pratiqué me plaît énormément.
Votre fin de carrière a été assez difficile outre-Manche, non ?
H. B. : On va dire que j’ai eu trois bonnes années en Angleterre et deux dernières années compliquées avec Aston Villa. Concernant mes deux saisons avec Newcastle, ça s’est bien passé sur le plan personnel. Ensuite je suis arrivé à Aston Villa où on a été jusqu’en finale de Coupe et on a réalisé de bonnes performances en Championnat sous Martin O’Neill. Après tout s’est compliqué car j’ai eu différents conflits avec l’entraîneur en place dont je n’ai aujourd’hui plus besoin de parler. Ça ne s’est pas bien passé comme ça arrive pour d’autres joueurs aussi. Et à 35 ans, il y a un moment où il faut savoir s’arrêter au bon moment après 15 ans de carrière très honorables.
Est-ce cela qui a motivé la décision de mettre fin à votre carrière ?
H. B. : Quand on ne prend plus de plaisir dans le métier que l’on exerce, il faut arrêter. On peut toujours pousser un peu plus loin. Personnellement j’ai eu des opportunités de continuer à jouer mais j’ai choisi de mettre fin à ma carrière. C’était une décision mûrement réfléchie. Je ne la regrette pas parce que ça me permet de m’occuper de ma famille et de faire d’autres choses.
Le choc entre Marseille et PSG est programmé ce dimanche au Vélodrome. Quelle équipe allez-vous soutenir ?
H. B. : Tout le monde sait que je suis à 2000% derrière Marseille. J’ai ce club dans le cœur et ça ne changera jamais. J’ai vécu quatre années extraordinaires, c’est la plus belle période de ma vie de footballeur. Mon seul regret aujourd’hui est de ne rien avoir gagné là-bas. C’est mon équipe de cœur et je suis content du début de saison qu’elle réalise. Je pense réellement que Marseille, à domicile, va battre le PSG. Même si le stade n’est pas encore terminé, le club a les armes pour gagner dimanche.
Marseille peut-il être la première équipe de la saison à faire chuter le PSG ?
H. B. : Le PSG fait peur actuellement grâce à sa force financière qui est impressionnante. L’équipe est également impressionnante. Après on ne peut pas considérer que le club parisien soit hors normes. Marseille a toutes les qualités nécessaires pour le mettre en danger. Même si on peut dire que le PSG a pris un peu le pas sur l’OM ces dernières années, je ne vois pas de grosses différences entre les deux équipes en ce début de saison à part les noms sur la feuille de match. Comme il l’a montré face à Lorient (2-0), Marseille est fort collectivement et capable de faire chuter Paris pour la première fois cette saison. Et ce n’est pas un jugement partial. Marseille en est capable mais il faudra réaliser un gros match.
Quel regard portez-vous sur le recrutement phocéen ?
H. B. : Je pense qu’il y a un recrutement assez intelligent. Le fait de garder des joueurs commeAndré-Pierre Gignac ou Mathieu Valbuena et d’avoir ajouté Dimitri Payet est judicieux. Il y a aussi l’arrivée de Giannelli Imbula qui est un joueur assez impressionnant. On peut considérer que c’est un »gamin » et prendre aussi rapidement ses responsabilités au Vélodrome comme il le fait, c’est une sacré performance. Personnellement j’avais mis six mois à m’adapter et à être performant. C’est un recrutement de qualité, avec une plus-value par rapport à l’équipe de la saison dernière, sans forcément être ronflant. C’est ce qui explique son bon début de saison en Ligue 1.
Dans quelques semaines le Sénégal sera opposé à la Côte d’Ivoire lors des barrages pour la Coupe du monde. Peut-on espérer, comme en 2002, revoir cette équipe dans une telle compétition ?
H. B. : On a tous envie d’avoir une nouvelle génération d’après 2002, c’est-à-dire notre génération. Le Sénégal a les moyens de redevenir important sur la scène internationale et ça passe par une qualification en Coupe du monde. La Côte d’Ivoire est effectivement une grosse nation de football en Afrique mais il faut battre ce genre d’équipe si vous voulez participer à un tel rendez-vous. Point noir pour les »Lions », ça ne va malheureusement pas se jouer à Dakar en raison des événements que l’on connaît. C’est dommageable quand on connaît le soutien du peuple sénégalais derrière son équipe nationale qui nous avait permis d’aller à la Coupe du monde en 2002. Je sais que tous les joueurs seront en tout cas motivés pour ramener le Sénégal en Coupe du monde, une compétition où cette grande nation du football doit figurer.
