Hissène Habré extradé lundi vers son pays: Wade le livre à son ennemi

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(APS) – L’ancien président tchadien Hissène Habré, en exil au Sénégal depuis sa chute en 1990, sera extradé par vol spécial, lundi vers son pays, a annoncé vendredi la radio privée sénégalaise Sud FM.

Joint par téléphone par la radio, le ministre sénégalais de la Communication, porte-parole du gouvernement, Moustapha Guirassy, a confirmé l’information, précisant qu’il s’agit d’une ‘’décision souveraine’’ de l’Etat du Sénégal.

‘’L’Etat du Sénégal a pris la décision souveraine d’extrader l’ancien président tchadien Hissène Habré vers son pays. Il va quitter Dakar lundi 11 juillet à bord d’un vol spécial. Il sera accompagné par un représentant du président de la Conférence des chefs d’Etat et du président de la Commission de l’Union africaine’’, a dit M. Guirassy.

Le ministre a dit qu’en prenant cette décision, le Sénégal se conforme à une décision de l’Union africaine et respecte les conventions internationales qui lui imposent un jugement de l’ancien chef de l’Etat tchadien.

‘’Le Sénégal avait reçu un mandat de l’Union africaine de juger Hissène Habré dans les six mois. Il est important que toutes les conditions soient réunies. Comme nous ne pouvons pas le faire dans les meilleures conditions, c’est une décision logique’’, a expliqué M. Guirassy.

« Le président Abdoulaye Wade informe son ami le président Deby de sa décision de renvoyer dans son pays d’origine M. Hissène Habré le lundi 11 juillet par un vol spécial affrété par le gouvernement sénégalais », indique, de son côté, le gouvernement tchadien sur son site.

Hissène Habré vit à Dakar depuis son éviction du pouvoir en 1990 par Idriss Déby, actuel président du Tchad. Il est accusé de plusieurs milliers d’assassinats politiques et de torture systématique pendant les 8 années de sa présidence (1982 à 1990).

En juillet 2006, alors que la Belgique demandait son extradition, l’Union africaine avait donné mandat au Sénégal de le juger ‘’au nom de l’Afrique’’.

La justice sénégalaise avait inculpé Hissène Habré en 2000 de crime contre l’humanité avant de se déclarer incompétente. En 2007, l’Assemblée nationale a voté une loi qui déclare les tribunaux sénégalais compétents pour juger l’ancien chef d’Etat tchadien.

ADC/ASG/SAB

EXTRADITION CE LUNDI DE L’ANCIEN PRESIDENT TCHADIEN

Habré livré à son ennemi

Les autorités Sénégalaises, en accord avec l’Union africaine décident de violer la Convention des Nation Unie contre la torture en extradant dès lundi prochain l’ancien président tchadien, Hissène Habré, vers son pays d’origine où la peine de mort est encore en vigueur et où il a déjà été condamné à mort pour torture et assassinats politiques de milliers de personnes. Hissène Habré, en exil au Sénégal depuis sa chute en 1990, sera extradé par vol spécial, a annoncé hier, vendredi 8 juillet à la radio Sud Fm.

« L’Etat du Sénégal a pris la décision souveraine d’extrader l’ancien président tchadien Hissène Habré vers son pays. Il va quitter Dakar lundi 11 juillet à bord d’un vol spécial. Il sera accompagné par le représentant du président de la Conférence des chefs d’Etat et un représentant du président de la Commission de l’Union africaine ». Moustapha Guirassy, dixit. Le ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement a ainsi confirmé l’information, précisant qu’il s’agit d’une « décision souveraine » de l’Etat du Sénégal, au téléphone de nos confrères de la radio Sud Fm, hier vendredi 8 juillet, juste après l’édition du journal parlé en Wolof de 15 heures.

Mousatapha Guirassy a expliqué la mesure par le fait que notre pays avait reçu mandat de l’Union africaine de juger Habré dans les six mois lors du 17ième sommet de l’union tenu à Malabo (Guinée Equatoriale). « Le Sénégal avait reçu un mandat de l’Union africaine de juger Hissène Habré dans les six mois. Il est important que toutes les conditions soient réunies.

Comme nous ne pouvons pas le faire dans les meilleures conditions, c’est une décision logique ».
Donc, par cette mesure, le Sénégal se conforme à une décision de l’Union africaine et respecte les conventions internationales qui lui imposent un jugement de l’ancien chef de l’Etat tchadien a-t-il préciser. Or les mêmes Conventions internationales, notamment la Convention des Nations Unies contre la torture interdit l’extradition d’une personnes vers un pays où il y a la peine de mort comme c’est la cas du Tchad, et où il risque d’être torturé.  Les autorités tchadiennes et le président de la Commissions de l’Union africaine ont déjà été saisis officiellement de la décision.
Hissène Habré a dirigé le Tchad de 1982 à  décembre 1990 date de son renversement par l’actuel Président Idriss Débi Itno. Depuis lors, il bénéficie d’un asile au Sénégal où il vit jusqu’à présent. Il lui est reproché plusieurs exactions graves assassinats politiques et violations des droits de l’homme durant son magistère. Si le nombre exacte des victimes de ses exactions reste inconnu, une commission d’enquête du ministère Tchadien de justice établis par son successeur Idriss Déby, l’actuel président tchadien, accusait le gouvernement Habré de 40 mille assassinats politiques et de tortures systématiques dont la plupart est l’oeuvre de sa police politique.

En juillet 2006, alors que la Belgique demandait son extradition, l’Union africaine avait donné mandat au Sénégal de le juger « au nom de l’Afrique ». Auparavant, la justice sénégalaise avait inculpé Hissène Habré en 2000 pour crime contre l’humanité avant de se déclarer incompétente. En 2007, l’Assemblée nationale a voté une loi qui déclare les tribunaux sénégalais compétents pour juger l’ancien chef d’Etat tchadien.

Cependant au nom de la non rétroactivité du droit, les avocats de l’anciens président tchadien l’ont attaqué auprès de la Cour de justice des droits de l’Homme de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Cette instance a finalement débouté le Sénégal et a fait droit à la requête des conseillers de Hissène Habré le jeudi 18 novembre.  Elle stipule « que le mandat reçu de l’Union africaine conférait plutôt au Sénégal la mission de conception et de suggestion de toute modalité propre à poursuivre et faire juger dans le cadre strict d’une procédure spéciale ad hoc à caractère international comme pratiquée en droit international par toutes les nations civilisées… ».

REACTIONS…REACTIONS…REACTIONS….

 ALIOUNE TINE, PRESIDENT DE LA RADDHO  

« C’est livrer Habré à son ennemi, l’amener à l’abattoir »
« On amène Habré à l’abattoir. Il ne peut pas bénéficier d’une justice équitable dans son pays d’origine. Le Tchad ne peut pas lui garantir la sécurité, la protection. La torture y est encore en vigueur. Cette mesure qui est contre la Convention des droits de l’Homme contre la torture.
On n’a pas le droit d’extrader une personne vers un pays où il y a la peine de mort. C’est une décision inique. Le pays marche par la tête avec des décisions méconnaissables. On a jamais vu cela de l’histoire d’un Etat organisé.
Il faut que ses avocats saisissent le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon, le président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping et le Haut Commissaire au droits de l’Homme, Mme Navi Pillay pour que Wade reviennent sur sa décision. Si l’Union africaine  accepte, c’est en contradiction avec le droit international, la loi et la religion.  Si Hissène Habré a des avocats, il doit les saisir et agir auprès du tribunal pour annuler cette décision. C’est une décision déraisonnable. C’est le livrer à son ennemi.

ME DEMBA CIRE BATHILY, AMESTY INTERNATIONAL
 « Nous n’avons jamais  demandé son extradition vers le Tchad » 
« Nous avons toujours soutenue que le Sénégal a l’obligation de juger Hissène Habré ou de l’extrader en Belgique. Il s’agit de se conformer aux conventions internationales signées et ratifiées par notre pays. C’est une obligation. Par contre nous sommes contre son extradition vers les Tchad où la peine de mort est toujours en vigueur. Nous n’avons jamais  demandé son extradition vers le Tchad. Nous sommes contre la peine de mort.  On n’est pas sûr qu’il bénéficiera d’un procès équitable au Tchad. Habré doit être jugé en lui garnatissant tous ses droits, tous les droits de la défense. Et cela, on n’est pas sûr de l’avoir au Tchad. Nous sommes pour qu’il soit jugé au Sénégal ou extradé en Belgique où il pourra bénéficier d’un procès équitable ».

ME MADICKE NIANG, MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES
Extrader Habré vers la belgique est un désastre

« L’extradition de Hissène Habré vers la Belgique serait « un désastre », car l’ancien président tchadien reste avant tout un Africain. Il n’y a pas de solution si l’Union africaine ne se lève pas. Le président Wade a écrit à l’UA et au Tchad, pour que l’on garantisse les conditions d’un procès équitable, si jamais l’ancien dirigeant tchadien était renvoyé dans son pays ».

 SERIGNE MBACKE NDIAYE, PORTE PAROLE DE LA PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE 

L’Union africaine et le président Tchadien ont été saisi
« La décision est confirmée et avant qu’elle soit rendue publique à Dakar, le président Wade a eu à saisir son collègue tchadien de même que Jean Ping. Le Sénégal n’a pas voulu, comme le lui a demandé l’UA, l’extrader vers la Belgique et il a envisagé de l’envoyer dans son pays. Maintenant, il appartient à tous ceux qui se battaient, les ONG, d’accentuer la pression pour qu’il y ait un procès équitable. Hissène Habré étant Africain et Tchadien, nous avons jugé plus utile de renvoyer vers son pays ».

Source Sud Fm et Aps

2 Commentaires

  1. Ce serait la plus grande erreur qui suivra non seulement Wade, mais le peuple Senegalais entier. On ne remet pas une personne a ses ennemis qui vont l’executer. Ce n’est pas ce qu’a demande l’UA. Habre qui est condamne a mort par les tribunaux tchadiens sera execute. Wade le sait et pour plaire a son amiet complice Deby, il lui remet Habre. N’oublions pas que Habre etait aussi un protege de Mame Abdoul Aziz Sy Dabakh. Alors ou est la famille SY de Taivaouane ?

  2. Je ne comprends plus rien de ce pays jadis aussi grand et respecté que le Senegal.
    A quoi sert donc l’asile politique si apres des années on risque d’etre livré à nos ennemis? Quel exemple nous donnons? Pouvons nous etre credibles pour resoudre d’autres conflits en Afrique?
    Encore une manquement grave des autoriés actuels du Senegal!
    Chers compatriotes, prenez note. Il faut pas oublier ces choses au moment du vote.

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