Homélie républicaine pour Babacar Diop, nouveau maire de Thiès. (Par Alassane K. Kitane)

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En lui nous trouvons le condensé des fougueuses aspirations des jeunes et la sage espérance d’un philosophie qui a fini de comprendre la brièveté et
l’insignifiance des biens matériels de la vie. Nous n’avons donc aucune raison de ne pas avoir confiance en sa capacité à redonner à la ville de Thiès sa
splendeur historique et sa place dans la marche vers l’émergence du Sénégal.
Babacar Diop ne doit ni ne peut échouer dans cette nouvelle mission que ses pays de Thiès lui ont assignée. Car il a déjà suffisamment donné des gages de
son abnégation et de son courage. Tous les Thiessois doivent avoir en vue une seule chose : la marche vers le progrès économique et social de la cité du rail. Et
pour ce faire, nous devons tous travailler à dire au nouveau maire la vérité et non ce qu’on pense qu’il veut entendre.
Nous n’avons aucune raison de croire que Babacar Diop se laissera embourgeoiser par le pouvoir, car comme tout philosophe, il est bien placé pour
savoir que ce pouvoir n’est qu’un moyen ou même un sacerdoce au service de l’humanité. Monsieur le maire, vous avez, par respect pour vos valeurs et vos
principes, refusé de suivre Idrissa Seck dans sa migration politique vers le pouvoir : aujourd’hui les Thiessois vous couronnent comme pour dire qu’ils
éliront désormais, non des hommes, mais des valeurs, des pratiques saines et des principes.
A un ami j’ai dit qu’Obama est en réalité devenu Président des Etats-Unis le 28 août 1963, le jour où Martin Luther King, devant le Lincoln Memorial, à
Washington, D.C., prononça son fameux « I have a dream ». Cet ami m’a pris pour un rêveur anachronique, mais c’est oublier que la vie des idées et des
valeurs est différente de celle des hommes. Elles sont intemporelles et la durée qu’elles mettent à produire n’est pas forcément le temps de l’histoire
évènementielle. Je pense que vous avez été élu le jour où vous avez pris la décision de ne pas accompagner M. Idrissa Seck dans sa nouvelle idylle
politique avec Macky.
Mais le plus difficile n’est pas d’être sur la bonne voie, c’est plutôt d’y demeurer, quelles que soient les circonstances et la fortune de la vie. Bientôt
vous comprendrez comment les Sénégalais contribuent eux-mêmes à avilir et à pervertir la gestion de la cité. Vous verrez bientôt des courtiers politiques et des
courtisans civils vous chercher des ennemis et des concurrents au lieu de vous conseiller à affronter les difficultés réelles des populations. Je n’ai pas de doute
que vous vous souviendrez de cette sagesse de Jean Rostand « En politique, on ne flétrit le mensonge d’hier que pour flatter le mensonge d’aujourd’hui » et que
vous gouvernerez au lieu de faire de la politique.

Bonne chance, Monsieur le maire !
Alassane K. KITANE

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