Les particularités du Saint Homme sont nombreuses.
- Mohamed, son prénom
- Aminata, le prénom de sa mère
- Abdoulaye, le prénom de son père.
- Il est né un lundi
- Il a quitté ce monde un lundi comme son illustre homonyme.
Une autre particularité, très tôt il s’est constitué un patrimoine à partir du négoce basé sur le commerce des chevaux qu’il importait du Mali. Et du commerce de la cola qu’il importait de la Côte d’Ivoire via le Mali.
Après avoir construit ce qui était considéré comme le must de son temps il a tout abandonné pour devenir ascète. Quelqu’un de très distant des choses de ce bas monde. Refusant comme nourriture plus que ne pouvaient porter ses trois doigts. Trois ou quatre fois pour chaque repas. Surtout pour les deux repas principaux. Celui de midi et du soir.
Il s’est mis à la disposition de son père Elhadj Abdoulaye Niasse le Grand, fondateur des Niassene qu’il a accompagné dès l’âge de vingt ans. En 1900, l’année de naissance de son frère Cheikh Al Islam Elhadj Ibrahima Niasse dit Baye il l’a accompagné en Gambie où ils sont restés dix ans. C’est à l’âge de trente ans qu’il accomplit son unique pèlerinage à la Mecque. Son père l’a accompagné jusqu’à Marseille pour prendre le chemin de Tanger pour aller l’attendre à Fès. Mame Khalifa continua par le fameux train, l’Orient Express, pour Istanbul. Là il prit le chemin fer du Hedjaz dont le terminus se trouvait à Médine, la ville du Prophète ( psl).
Il est resté longtemps, il a fait ses dévotions et accomplit son ascension spirituelle. Ensuite les chameliers l’ont amené à la Mecque pour son pèlerinage au terme duquel il revint à Médine. De là il prit le chemin du retour. Une fois à Marseille il prit un navire à destination de Tanger d’où il partit pour Fès à dos de mule. La distance était de cinq cents kilomètres. Il n’y avait ni train, ni voiture pour s’y rendre à l’époque.
Là il a assemblé l’essentiel des secrets de la Tijania . Secrets pour lesquels il a souvent donné de nombreuses pièces d’or. Il a préféré la connaissance divine aux très nombreuses pièces d’or qu’il avait par devers lui.
Accompagné de son père ils sont revenus à Dakar. De Dakar ils sont allés à Thiès où ils sont restés longtemps chez les Ndieguene. Chez Mame Elhadj Amadou Ndieguene. Avant de joindre Tivaoune où ils restés plusieurs mois.
Mame Khalifa répétait, pour ceux qui étaient capables de le recevoir, l’enseignement de Elhadj Abdoulaye Niasse, son père, qui était là. C’est d’ailleurs là que leur hôte, Elhadj Malick Sy, a été renommé. Son père l’avait bien baptisé Malick, son homonyme était Thierno Malick Sow. On l’appelait, alors, Malick Tokossel, le petit Malick. Mon grand-père Elhadj Abdoulaye Niasse l’a renommé Maodo, c’est-à-dire Le Grand. Et c’est à partir de là que ce prénom a rejailli.
Il lui a donné les secrets de la Tijania dont ce qu’on appelle Ismul Jalaal.
Cette ascension vers Dieu a continué à côté de son père qui, avec Elhadj Malick Sy, nous ont quitté tous les deux en juin 1922.
Avant cela Mame Khalifa et Elhadj Abdoulaye se sont établis à Kaolack au quartier dit Leona Niassene . Elhadj Abdoulaye Niasse était affaibli par l’âge. Il a , donc, laissé Mame Khalifa aller faire venir sa famille de Gambie. Dont Baye Niasse qui avait, alors, dix ans et demi.
Araby Niasse,
Juriste
Ancien de la Sorbonne
