C’est en partie grâce à Jean Claude Mimran que l’administrateur général de la « Fondation Education Santé » est tombé. Sous le prétexte de contourner les écueils des financements classiques, Sébastien Couanet avait mis en place une vaste machine d’arnaque, qui n’a malheureusement pas prospéré. L’administrateur directeur général avait presque réussi son coup, après avoir été mis en contact avec le Directeur général de la Compagnie sucrière sénégalaise (Css), André Froissard, par Mimran, avant que ce dernier ne rencontre la première dame, Viviane Wade. Déféré hier devant le Procureur, Couanet fera face au Ministère public aujourd’hui en faveur d’un retour de Parquet. L’abus de confiance et la tentative d’arnaque sous le couvert de la Fondation ont été retenus par les enquêteurs qui n’ont pas fait les choses à la légère.
C’est hier que l’administrateur directeur général de la « Fondation Education Santé » a été déféré devant le procureur de la République par la Brigade des affaires générales (Bag) de la Division des investigations criminelles (Dic). En faveur d’un retour de Parquet, c’est aujourd’hui qu’il fera face au Ministère public, qui doit normalement ouvrir une information judiciaire et saisir un juge, pour instruction. En fait, l’administrateur directeur général se trouve être le nommé Sébastien Couanet. Les enquêteurs, outre l’abus de confiance, ont retenu contre lui la tentative d’arnaque sous le couvert de la Fondation, et pour cause.
Jean Claude Mimran vend la mèche
L’affaire commence lors d’une rencontre entre Jean Claude Mimran, le Pdg du groupe du même nom, et la première dame. Mimran l’informe avoir été saisi en son nom par l’administrateur directeur général de la Fondation qu’elle préside, pour une opération sur l’achat de biopesticide utilisé par la Compagnie sucrière sénégalaise (Css). Viviane Wade n’en croit pas ses oreilles et informe Mimran qu’elle n’a jamais mandaté Couanet pour quoi que ce soit. L’affaire intrigue la première dame, qui décide par la même occasion de jeter un coup d’œil sur la gestion de la boîte, pour y voir plus clair. C’est ainsi qu’un poste de contrôleur interne est créé. La nommée Mandy Moodley, qui se trouve à sa tête, passe en revue la gestion de Couanet et conclut que 346 millions de F Cfa ont été soustraits des caisses.
Entendue par les enquêteurs, Mandy Moodley cite, entre autres malversations, le règlement à deux reprises d’une facture pour l’achat de matériaux, des retraits frauduleux à la Caisse nationale de crédit agricole (Cnca) et à la Bicis dans les comptes de la Fondation, des chèques émis pour des Sociétés fictives et des personnes physiques, un marché sous-traité grâce à un intermédiaire proche du Directeur général en Europe…. Cueilli vendredi dernier par les enquêteurs de la Bag, l’administrateur directeur général reconnait avoir discuté avec le Directeur général de la Css, André Froissard, sur recommandation de Mimran qu’il avait saisi. Mais il jure que c’était sur une instruction de la première dame. Mais quand les enquêteurs lui réclament la lettre de saisine de Viviane Wade, Couanet bute sur un os.
Auparavant, il avait soutenu que face aux difficultés de financements classiques de la Fondation, il voulait faire des « montages » et « placements » dont les rendements seraient versés dans les caisses de la Fondation, pour venir en aide aux démunis. C’est ainsi, selon lui, qu’il avait saisi Mimran pour une opération sur le biopesticide. En vérité, l’enquête de la Dic révèle que Couanet avait monté une vaste machine pour arnaquer la Css sous le couvert de la Fondation. Les recherches des enquêteurs ont permis de voir qu’il avait créé en son nom trois sociétés, (deux à Dakar et une autre de droit suisse), qui devaient intervenir dans le projet avec la Css, une fois le dossier finalisé.
Cheikh Mbacké GUISSE
Lasquotidien.info
pas de mise à jour sur cette sombre affaire ?