Karim Wade menace de délester Idrissa Seck et Khalifa Sall

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REPRISE DE LA TRAQUE CONTRE LES MAIRIES MAUVAIS PAYEURS DE LA SENELEC

Audit du secteur de l’énergie, mise en laboratoire de contrôle du fuel, traque des mauvais payeurs et fraudeurs, le ministre de l’Energie, Karim Wade, a voulu marquer les esprits, lors de son passage à l’Assemblée nationale, où il défendait sans peine, devant des députés plutôt sages, son budget. Selon lui, rien ne sera plus comme avant dans le secteur de l’Énergie.

Face à des parlementaires moins mordants que lors du passage de Samuel Sarr en juillet dernier, Karim Wade, a eu droit à des lauriers plutôt qu’à des verges. Arrivé aux environs de 16h 35mn, Mamadou Seck, le successeur de Samuel Sarr est apparu détendu et souriant. Sur l’ensemble des 66 intervenants, la question énergétique était au cœur des préoccupations. Et dans sa réponse, le ministre de l’Energie s’est voulu menaçant. La reprise en main qu’il entend faire dans le secteur énergétique passe, dit-il, par une privation d’électricité des mauvais payeurs et des fraudeurs. Qui profitent des services de la Société nationale d’électricité (Senelec) sans bourse délier. « Dans le cadre du plan d’urgence qui sera mis en place, nous serons contraints de priver d’électricité les mauvais payeurs et de poursuivre les fraudeurs », tempête-t-il. Au Sénégal, poursuit-il, haussant le ton, « un certain nombre de concitoyens s’adonnent à la fraude, avec l’aide de complices insoupçonnés ».

Les Mairies doivent à la Senelec 17 milliards

Outre les fraudeurs, Karim Wade a aussi en ligne de mire les mairies, qui traînent une grosse ardoise. A titre d’exemple, il a cité Dakar et de Thiès. Simple lapsus ou volonté de manœuvrer contre Idrissa Seck et Khalifa Sall ? Qui sait ? Pourtant, ces mêmes collectivités locales avaient été délestées par Senelec avant que le gouvernement, par la voix du Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye, ne demande la levée de la mesure. Selon Karim Wade, les collectivités locales, bien qu’ayant collecté l’impôt du citoyen, ne paient pas leur facture d’électricité à la Senelec. « L’ensemble des Collectivités locales doivent à la Senelec plus de 17 milliards de FCfa. Cette coquette somme, déclare-t-il, est le prix d’achat d’une centrale de 17 mégawatts ; c’est un mois d’approvisionnement en fuel pour la Senelec. C’est, aussi, plus d’un mois de consommation gratuite en électricité pour les Sénégalais. Cette dette, remarque-t-il, impacte considérablement sur les performances de la Société d’électricité.

La gestion de Samuel Sarr mise à nu

Bien qu’étant absent de l’hémicycle, l’ombre de l’ancien ministre de l’Energie a survolé l’institution. Durant tout son laïus, Karim Wade n’a pas mentionné une seule fois son nom, ni fait référence à lui. Néanmoins, il a mis à nu sa gestion antérieure. Allant jusqu’à comparer la situation du secteur de l’Énergie à « un véritable tableau noir ». Entouré de son staff, de Seydina Kane et de Carmélo Sagna, respectivement directeur général de la Senelec et de la Société africaine de raffinage (Sar), il a annoncé une vaste fouille de ces deux entités.

« Les audits ne sont dirigés contre personne »

« Nous allons procéder à un état des lieux, c’est-à-dire à un diagnostic de 360 degrés, afin d’avoir une parfaite lisibilité et une image réelle de la Senelec, de la Sar et de l’ensemble du secteur énergique », a-t-il dit. Ce diagnostic s’articulera autour d’un audit comptable, financier, opérationnel et technique. Ces audits se porteront essentiellement sur l’approvisionnement, le financement des hydrocarbures et la facturation. « Tout sera passé au peigne fin. Rien ne sera laissé au hasard. Nous avons mis en place dans ce sens un Comité de relance et de restructuration », ajoute-t-il. Avant de marteler que cette remise à plat du secteur de l’Énergie ne vise pas à couper des têtes. « Les audits ne sont dirigés contre personne. Par conséquent, ils ne doivent pas faire peur. D’ailleurs, c’est un mode moderne de gestion », dédramatise Karim Wade. Le futur visage qu’il compte donner à la Senelec, assure-t-il, reposera sur la compétence, la transparence et le professionnalisme.

Revenant sur le mois douloureux de juillet, marqué par les délestages intempestifs liés à l’achat du fameux fuel, qui avait contaminé les machines de la Senelec, Karim Wade a promis de rompre d’avec les vieilles habitudes. Désormais, soutient-il, l’Etat va mettre sur pied un laboratoire indépendant, qui viellera avec minutie à la qualité du fuel importé avant son introduction dans les machines. « Le laboratoire, qui est à la Sar, n’est pas aux normes. Nous allons mettre un terme à cela, en mettant sur pied un laboratoire indépendant qui travaillera exclusivement pour l’Etat et les Sociétés nationales qui importent des produits pétroliers », conclut-il.

Papa Ismaïla KEITA

lasquotidien.info

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