L’affaire Sa Kadior du nom de ce célèbre lutteur de Guediawaye qui défraie la chronique, au delà de l’émotion qu’elle suscite, devrait être analysée sous l’angle de l’arbre qui cache la forêt.
Cette affaire révèle un ensemble de tares qui gangrènent notre société entre croyances superstitieuses, pratiques mystiques, accusations de maraboutage, sentiment de persécution, jalousie, convoitise, infidélité et amitié de façade, compagnonnage d’intérêt, trahison et traîtrise etc…
Sa Kadior déclare qu’un grand marabout lui avait dit qu’il est victime de maraboutage, de pratiques mystiques « li niou la def thi sa tour bi ngay wouyo la niou ko def. So bayi woul lamb do wer ».
Une telle déclaration dans ce milieu particulier de la lutte génère inéluctablement un sentiment de persécution, la recherche d’un éventuel coupable dans l’entourage, la méfiance et la détérioration des relations avec des proches, une sorte de spirale infernale dans laquelle on s’enferme.
La conséquence c’est la recherche effrénée de solutions mystiques à un problème présumé mystique. Les charlatans et marchands d’illusions se frottent alors les mains alors qu’ils sont les vrais coupables.
LES MÉDICATIONS TRADITIONNELLES : La véritable « bombe atomique ».
Sa Kadior déclare souffrir d’insuffisance rénale l’obligeant à subir des séances de dialyse, 3 séances hebdomadaires à raison de 65.000 CFA la séance.
Le calcul est vite fait : 195.000 CFA/semaine.
Dans une de ses interviews qui ont déclenché cette vague de compassion et d’émotion, il rapporte le diagnostic de son médecin traitant sans ambiguïté : les médicaments traditionnels qu’il ingérait sont responsables de son insuffisance rénale.
Ainsi se pose la lancinante question de l’insuffisance rénale au Sénégal, des difficultés majeures de sa prise en charge, de ses causes, sa prévention etc…
LE PARCOURS DU COMBATTANT !
En dépit du tintamarre sur la « gratuité de la dialyse », il suffit d’être atteint de cette maladie ou d’avoir un proche qui en souffre, pour vivre la vraie réalité du calvaire et de l’enfer du parcours de soins loin des slogans politiciens.
Après avoir dépensé des fortunes auprès des charlatans, qui continuent à délivrer leurs décoctions nephrotoxiques mortelles, vient la période du parcours du combattant pour la dialyse.
Faute de trouver une place dans les circuits de gratuité à l’hôpital (aux capacités ultra limitées), on se tourne vers les structures privées (qui n’ont pas de vocation philanthropique pour rappel).
Commence alors la spirale des dépenses faramineuses dans l’espoir d’une guérison à court ou moyen terme.
Quels sont les citoyens capables de dépenser environ 200.000 CFA par semaine soit 800.000 CFA /mois pour rester en vie ?
Tout y passe : on commence à dépenser tous ses biens.
Sous ce registre certains malfrats entretiennent l’illusion d’une guérison jusqu’à ce que l’intéressé, à bout de souffle, prenne conscience que c’est de l’utopie.
En désespoir de cause les appels à l’aide commencent à renfort de médiatisation pour les personnes célèbres (tandis que des centaines voire des milliers d’anonymes vivent le même calvaire dans leur intimité loin des caméras).
L’illusion d’une guérison recommence avec en perspective une évacuation en Occident comme si il suffisait de débarquer en occident pour être guéri.
Certains marchands d’illusions vont même jusqu’à leur vendre l’idée de la greffe comme la solution miracle.
Pendant tout ce temps, les vrais coupables, ces charlatans et ces tradipraticiens, qui exercent illégalement la médecine au nez et à la barbe de tous, avec des temps d’antenne dans ces chaînes de télévision alimentaires qui leur servent de tribune, continuent impunément leur sale besogne et personne n’en parle.
J’ai personnellement eu à saisir officiellement le procureur près le Tribunal hors classe de Dakar, d’une plainte et dénonciation d’exercice illégal de la médecine et de mise en danger de la vie d’autrui, visant le sieur Samba Ndiaye : aucune suite n’a été donnée à cette saisine.
L’intéressé continue de nous narguer et bénéficie toujours de son temps d’antenne à la télé dans l’indifférence générale, avec un sthetoscope autour du coup, des bulletins d’examens d’imagerie médicale et d’analyses biologiques en bonne et due forme et d’un cachet officiel.
Au delà de ce sentimentalisme et de l’émotionnel, cette affaire devrait faire prendre conscience du véritable problème qui est ainsi soulevé et réclamer en urgence des mesures énergiques pour éradiquer ce phénomène.
En lieu et place c’est du saupoudrage en grandes pompes : on clame partout que la première dame a pris en charge Sa Kadior.
Et puis c’est tout !
Pathétique.
Bien dit mais la solution serait de créer un comité à la tete avec des gens comme toi et payer des temps d’antenne pour informer rien que informer sur c prédicateurs ,mafieux ,imbéciles ,voleurs soi disant guérisseurs ….ça devrait etre le rôle d’un état sérieux et d’une justice qui protège c citoyens ….mais hélas …j’aimerais vraiment connaître l’auteur de l’article ….