Lamine Bâ, ancien vice-président de l’internationale libérale :«Si Macky affirme son libéralisme, il a les solutions en mains»
Revenu fraichement d’Abidjan où il a participé au 58ème congrès de l’Internationale libérale, Lamine Bâ nous livre dans cet entretien les détails du conclave des libéraux du monde. Selon l’ancien compagnon de Wade, si Macky Sall affirme son libéralisme, il a toutes les chances de réussir sa mission.
Vous revenez du 58ème congrès de l’Internationale libérale. Que peut-on retenir de ce meeting des libéraux du monde entier ?
D’abord, la première chose qui a frappé pendant cet événement, c’était l’hospitalité légendaire du peuple ivoirien, du président Alassane Dramane Ouattara et surtout de son Gouvernement. Je dois dire que le président Ouattara est actuellement un des leaders du libéralisme africain. Près de 450 délégués venus de 120 pays du monde, appartenant à plus de 100 partis libéraux ont été accueillis dans la joie, dans l’allégresse. Parce que nous devrions renouveler le bureau de l’Internationale libérale, mais aussi aborder le thème important de la responsabilité sociale dans l’entreprise. Cela se justifie par le fait que nous sommes des libéraux. Mais surtout fêter la victoire du Rassemblement des républicains de Côte d’ivoire (Rdr), le parti du président Ouattara. Nous nous étions impliqués dans le combat qui l’opposait à Gbagbo, pour restaurer la démocratie et la liberté dans ce pays. Après la victoire, il était normal que nous venions à côté de Ouattara pour célébrer cette victoire de la démocratie et de la paix. Il était aussi important que nous venions pour montrer à la face du monde que la Côte d’Ivoire est en voie de stabilisation. La paix y régnait à tel point que l’on puisse même y tenir un congrès international d’une si grande envergure. Donc nous retenons un succès éclatant de ce congrès. Il y avait un renouvellement du bureau. Moi-même j’étais vice-président de l’Internationale libérale pendant plus de six ans. Dans un premier temps, j’ai été copté. Ensuite, j’ai été élu et réélu en 2007 et en 2011. Voilà que mon mandat se termine, en bon libéral, en vertu aussi des textes de l’Internationale libérale, je ne me suis pas représenté. Je dois dire que tous mes collègues, membres du bureau, m’ont réservé un standing ovation qui m’a fait couler des larmes, tellement j’étais étreint par l’émotion. Tous ont demandé que je reste à la disposition de l’Internationale libérale pour leur apporter ma modeste contribution.
La presse a relaté que vous étiez débarqué de la vice-présidence de l’Internationale libérale. Qu’en est-il réellement?
Mais c’est parce que ce sont des gens qui n’ont rien compris. Ceux qui l’ont dit ne savent même pas comment fonctionne l’organisation. Je crois qu’il y a un combat d’arrière-garde causé par l’éclatement de la famille libérale. Chacun a un morceau et veut montrer sa plus grosse part. C’est pourquoi ils font des sorties inutiles dans la presse. J’ai même entendu quelqu’un (Me Ousmane Ngom :Ndr) dire qu’il est élu vice-président de l’Internationale libérale, ce qui est impossible. J’étais présent au moment du vote. Son nom ne figure pas dans le bureau. J’ai la liste des membres du bureau que vous pouvez publier. En dehors de cela, il y a les vice-présidents honoraires qui sont les leaders des partis politiques. Et à ce titre, c’est Abdoulaye Wade qui est le Vice-président honoraire. Parce qu’il est chef de parti. Maintenant, s’il donnait son parti à Ousmane Ngom et que ce dernier devienne Secrétaire général et leader du Pds, à ce titre il pourrait être Vice-président. Mais pour le moment, il n’y a pas un vice-président élu qui s’appelle Ousmane Ngom. Ce n’est pas important. Mais aussi ce n’est pas normal que l’on balance de fausses informations pour tromper l’opinion.
En tant que leader d’un parti politique, quelle analyse faites-vous de la situation politique nationale ?
Je suis le président du Parti pour la liberté et la citoyenneté/Défar Djiko –yi (Plc/Dj), un poste qui m’a été proposé par le congrès de ce parti en 2011 lorsque j’ai quitté le Pds. Je sais que l’opinion me détache difficilement de ce parti. Mais j’avoue que je ne suis plus du Pds. Mon parti est membre du réseau libéral africain et bientôt membre de l’Internationale libérale. Pour revenir à la situation politique, je dirais qu’elle est très difficile en ce moment. Je vous renvoie juste à beaucoup d’interviews que j’avais faites dans la presse pour tirer la sonnette d’alarme, quand il s’agissait de faire des choix. Le président Macky Sall qui s’est rendu au meeting de l’Internationale libérale et a donné un signal fort sur sa vision. Il a voulu montrer qu’il est libéral et qu’il veut adhérer à l’Internationale libérale. Si tel est le cas, il a toutes les cartes en main pour réussir sa mission à la tête du pays. J’ai l’habitude de le dire partout : la solution à la crise économique chronique que vit l’Afrique est le libéralisme. C’est ce que le président Abdoulaye Wade avait compris. C’est pourquoi il avait lancé de grands chantiers d’infrastructures dont les répercussions sur l’économie allaient permettre de combattre la pauvreté. Je crois que si le président Macky Sall s’engage dans la voie du libéralisme en s’affirmant sur la scène internationale, je pourrais dire qu’il serait sur la bonne voie. Actuellement, il est pris en otage par un cartel de vieux socialistes qui n’ont rien apporté au Sénégal. Ils sont là depuis 50 ans. S’ils avaient quelque chose à apporter, ils avaient largement le temps, et pas maintenant, au crépuscule de leur vie politique. Il s’agit, pour Macky Sall, d’être très courageux et de savoir à quelle famille il appartient.
Vous invitez Macky Sall à affirmer son libéralisme ?
Oui ! Et cela s’affirmera aussi dans la justice, les choix économiques, les choix démocratiques et dans la liberté. A commencer par sa propre liberté d’agir et de regarder où il veut, pour répondre aux aspirations des populations. Parce que, quoi que l’on puisse dire, le Sénégal ne se porte pas mieux qu’avant. La situation est difficile et les gens se plaignent de partout. Alors que si Macky se dit libéral, il a les solutions en mains.
Il a été dit que le président Ouattara vous a rapprochés de Macky Sall…
Oui ! Le président Alassane Ouattara a essayé de nous rapprocher, le président Macky Sall et moi. Pour dire vrai, il y est même parvenu. Maintenant le contenu de nos discussions reste confidentiel.
Xalima avec Source La Tribune
Je ne comprends pas ces militants du PDS et ces ex militants du PDS. Mais Macky Sall, ce sont ces socialistes avec Idrissa Seck dont vous parlez qui l’ont élus. Les libéraux l’ont combattus, à commencer par ce monsieur. Au deuxième tour tu es parti rallier Abdoulaye Wade au lieu d’aller vers le changement avec Idrissa seck que tu avais rallié avant les élections. Aujourd’hui que Macky Sall est au pouvoir ces libéraux appellent à la réunification de cette famille. Macky Sall est parti à Abidjan par respect au Président Ouattara qui l’a invité. Lorsque Wade et son fils Doudou wade s’acharnaient sur Macky, il n’y a que les libéraux courageux qui l’ont soutenus. Si Macky Sall s’aventure pour s’allier au PDS et à ses satellites, ce sera sa perte et je crois qu’il en est conscient.
Qui ose croire Lamine, Tu meurs!!!
Voilà quelqu’un qui est aux antipodes de toute morale politique. Expert de renommée internationale en matière de revirement de « caftan » au gré de ses intérêts cryto-personnels, c’est à se demander si lui-même croit s’appeler Lamine BA.
Reconnaissons lui, quand même, cette faculté qui ne court pas les rues de faire une culbute à 360° entre le 1er et 2nd tour d’une élection présidentielle. Vraiment il a ce mérite…