Le baiser de la mort du FMI par Mamadou Sy Tounkara

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Le Sénégal vient de recevoir, encore une fois, de fraîches louanges du Fonds monétaire international (FMI). A chaque fois que le FMI félicite un pays pour ses « solides résultats », son « redressement économique », sa « politique budgétaire », ses « bonnes performances », la « bonne tenue de ses agrégats macroéconomiques », c’est qu’il y a véritablement à craindre pour le peuple et le pouvoir concernés. Au Sénégal, Abdou Diouf avait été loué par le FMI avant d’être balayé en 2000 ; Abdoulaye Wade a connu le même scénario en 2012. En réalité, le satisfecit du FMI est corollaire à l’insatisfaction des masses populaires.
Ce qui intéresse le FMI, c’est que le pays concerné paie sa dette à ses créanciers internationaux. Un « bon élève » est celui qui s’acquitte de cette obligation, quel que soit le coût social induit. Les démantèlements de nos systèmes éducatif, de santé, de transport, de sport et de culture ; les thérapies de choc subies par l’Agriculture, la Pêche et l’Administration; les privatisations prédatrices des années 80 sont les résultantes directes des Plans d’ajustement structurel (PAS) du FMI mis en oeuvre par Abdou Diouf dès 1981. Les résultats sont toujours les mêmes, partout au monde, la Grèce étant le dernier exemple : augmentation de la pauvreté des masses et perte de pouvoir au sommet, alors que le Fonds loue vos efforts qui ne seront jamais suffisants, du reste. (Après l’ajustement réel, il vous reste l’ajustement monétaire, avait lancé son directeur français de l’époque à Abdou Diouf pour justifier la dévaluation du franc CFA en 1994).

Aucun pays « bon élève » du FMI n’a jamais émergé et n’émergera jamais car l’orientation du Fonds n’est point le développement mais juste le contrôle de vos finances afin que vous soyez en règle avec les grands banquiers et les pays créanciers. Le Sénégal consacre à sa dette 600 milliards CFA tous les ans (aucun ministère n’a un budget équivalent) ; nous empruntons 30 milliards tous les mois alors que nous payons 50 milliards pour le service de cette dette.

Quand le FMI vous loue, c’est que votre peuple souffre et est mécontent de vous. Un véritable baiser de la mort.

Mamadou Sy Tounkara
melentane.sn

2 Commentaires

  1. Ridicule tout simplement. C’est très curieux que Senghor et Diouf étaient également considérés aussi très bons élèves assidus et bons présidents par ces mêmes institutions financières. Wade, n’a jamais eu ce privilège alors que l’explosion des infrastructures routières, universitaires, scolaires collégiales, scolaires lycéenne, scolaires primaires, scolaires des tout petits, sanitaires, de la démocratie, de la diversité des partenaires économiques, des libertés etc ont été connus sous le président Wade…trouvez donc l’erreur. Réveillez-vous! Les états ou les institutions financières n’ont pas d’amis, mais des intérêts.

    • Merci pour vos analyses , je pense que le developpement d’un pays repose sur une politique axe sur la satisfaction des besoins des populations gouvernees . Reivisitons l’histoire de pays comme le Japon la Coree du sud …. Au Japon nul ne peut importer du riz car le gouvernement a decide de proteger le producteur japonais et si leurs voitures sont prisees au plan mondial c’est parce qu’ils ont fait leurs preuves chez eux d’abord .
      Dans ce qu’on apelle le 1/3 monde ; les pays obeissent a des norms etrangeres qui ne prennent pas en compte les besoins des autohtones . Les gouvernants cherchent les satisfecits de bureaucrates internationaux qui n’ont pas les pieds sur terre et fournissent des theories qui ne font qu’accentuer nos souffrances .

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