Le calvaire des élèves mamans avant l’age – Victimes de naïveté, engrossées et exclues de l’école

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XALIMA NEWS – Combien sont elles au Sénégal les filles qui continuent d’être exclues du système éducatif parce qu’elles sont enceintes ? Même si aucune statistique ou étude ne nous donnent les chiffres exacts, il reste sûr que la loi relative à l’obligation scolaire pour les filles enceintes entrée en vigueur depuis 2007, est toujours violée. La bataille que mènent actuellement l’Ong Plan Sénégal et le reportage que nos confrères de Sud-fm ont effectué hier au lycée Delafosse hier, en est une parfaite illustration.

Constatant le nombre important de filles qui sont dans l’obligation d’arrêter leurs études pour cause de grossesse, l’Ong Plan Sénégal a engagé la bataille de la sensibilisation, pour le respect de la loi relative à l’obligation scolaire pour les filles enceintes.

Les parlementaires et les membres du conseil économique sont interpellés par ce démembrement de la société civile, qui a décidé de les sensibiliser pour l’application effective de ladite loi. Les études les plus récentes sur l’ampleur des grossesses précoces des élèves, montrent la nécessité d’agir en urgence.

En 2013, l’Inspection d’académie de Kolda a recensé dans la seule commune de Kolda, (57) cas de grossesses en milieu scolaire dont 4 entre novembre et décembre 2013, en 1 mois. Au cours de l’année scolaire 2013/2014, les 22 chefs d’établissements du département de Sédhiou ont enregistré cent quarante (140) cas de grossesse en milieu scolaire. Ce fléau prend des proportions inquiétantes, les proviseurs et les principaux des collèges concernés ont pris la résolution de combattre le mal.

«Désormais, dès que la grossesse est constatée, pour des questions de sécurité que l’école ne peut pas garantir, les études de la fille sont suspendues par simple notification. Elle ne pourra reprendre les cours qu’après qu’un agent de santé aura notifié à l’établissement son aptitude à poursuivre les études.»

En effet la circulaire signée par le Ministre de l’Education d’alors, Moustapha Sourang, le 11 octobre 2007, autorise les élèves en état de grossesse à poursuivre leurs études dans des conditions bien déterminées. «L’état de grossesse doit être, au préalable, dûment constaté par un médecin reconnu et agrée par l’Etat.

La réintégration dans l’établissement se fait sur la présentation d’un certificat médical d’aptitude à reprendre les cours», peut-on lire dans la circulaire. Cependant certains établissements ne donnent aucune chance à l’élève enceinte de poursuivre ses études, même après avis favorable du médecin et c’est le cas au Lycée Maurice Delafosse, si l’on se fie aux témoignages des élèves recueillis hier par nos confrères de Sud-fm. «J’ai constaté qu’il y avait une fille qu’on a engrossé.

Le père avait décidé de refuser la paternité de l’enfant. Quand la fille est revenue à l’école, le principal a refusé de l’accepter tout simplement parce qu’elle était tombée enceinte en dehors des liens du mariage. Résultat, la fille a été exclue et a fini par devenir technicienne de surface», disent-ils. Cet état de fait révèle la nécessité de mieux faire connaître aux enseignants et autres acteurs de l’école le contenu de cette loi. Un des professeurs du lycée « Maurice Delafosse » reconnaît par ailleurs la part de responsabilité des enseignants.

«Ces élèves sont des adolescentes qui viennent juste d’embrasser la vie et qui sont insouciantes. Donc les principaux responsables sont les professeurs, hauteurs de ces grossesses. Ce sont ceux-là qui devraient être sanctionnés, en lieu et place des filles», a-t-il déclaré.

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