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Le fils est le bouc émissaire parfait pour attaquer le père par Nafissatou Diallo

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* « Il n’y a point de plus cruelle tyrannie que celle que l’on exerce à l’ombre des lois et avec les couleurs de la justice. » Montesquieu.

Cette citation sied parfaitement à cette sortie absolument choquante du président de la République du Sénégal. Parlant de la traque des biens supposés mal acquis, il dit ceci dans « Jeune Afrique » : « Je vis cette situation avec beaucoup de regret. Si les concernés avaient suivi notre conseil lorsque cette Cour a été réactivée, il aurait été possible, tout en respectant les principes de la présomption d’innocence et en restant dans le cadre de la loi, de discuter et de transiger, notamment en remboursant au Trésor public une partie des sommes détournées. Aujourd’hui, nous n’en sommes plus là. C’est bien dommage mais la loi, c’est la loi ».

Ces propos du président de la République sont à mon sens plus que scandaleux pour 2 raisons :
D’une part, il nous parle de deniers publics détournés, c’est gravissime car à ce jour et à titre d‘exemple quel est le rapport d’audit épinglant Karim Meissa Wade dans les missions à lui confiées? Face à ces graves accusations du président chargeant les anciens dignitaires, que le président montre ou indique les montants détournés plus précisément en ce qui concerne Karim Wade dont le procès se tient et fait l’actualité; procès qui en vérité n’est pas celui de Karim Wade mais du régime d’Abdoulaye Wade dans son ensemble.
Le fils est le bouc émissaire parfait pour attaquer le père.
Le président actuel, qui affirme que des sommes ont été détournés pourrait donner un coup de pouce au parquet spécial qui peine à fournir les preuves concrètes d’enrichissement illicite, à plus forte raison de détournement. Ce qui est bien moins fastidieux, il suffit de dépoussiérer les rapports d’audits. Nous notons que Karim Wade n’est pas poursuivi suite à des fautes sur sa gestion donc cet amalgame serait il volontaire pour tromper l’opinion ?
En ce qui concerne la brave dame Aida Ndiongue, milliardaire bien avant que Mr le président Macky Sall n’ait vu une fiche de salaire lui appartenant, elle n’a jamais géré de deniers publics comment aurait elle pu en détourner ? Quid d’Abdoul Aziz Diop, SG des cadres du parti démocratique sénégalais qui est en prison sur la base, disent ils, de fautes de gestion concernant 2006-2009 alors qu’il n’a été coordonnateur de Jaxxaye qu’en 2010 ?
Alors de quoi nous parle le président de la République qui accuse et parle de transactions ? Ceux qui ont été épinglés ont été recyclés dans son parti l’APR. Les noms, on les connait tous, ces derniers ont-ils transigé ? Si oui quelle traçabilité dans les caisses du Trésor ?

D’autre part, après les semblants cris d’orfraie et autres dénégations de sbires et ministres notamment le premier ministre d‘alors madame Touré, le président lui même avoue avoir proposé des transactions. Notre cher président, n’a vraiment pas besoin d’être aidé pour faire hara-kiri à ses propres slogans : « transparence », « rupture », « bonne gouvernance » …et tutti quanti !
Suite au niet catégorique, sans ambages de Karim Wade leur disant que jamais il ne transigera parce que n’ayant pas profité d’un centime de ce peuple, il n’a cessé de répéter que ces accusations sont fallacieuses, basées sur des livres, sites, articles de presse, des « on dit »… Il n’a de cesse de réclamer les preuves concrètes des accusations portées contre lui. Il a dit non à ces « visiteurs du soir ». Son propos est le même, il n’a jamais varié malgré les affres de la confiscation de libertés, ne transige pas.
Idem pour Aida Ndiongue et Aziz Diop. Aida Ndiongue répète, prouve papiers à l’appui ses livraisons, démontre que c’est l’Etat qui lui doit de l’argent, qui lui doit 5 milliards, pas le contraire. C’est le président lui-même qui l’affirme à la face du monde : LE PDS A DIT NON A TOUTE TRANSACTION. Et l’ancien président Abdoulaye Wade de confirmer le manque d’éléments factuels, incontestables dans ce procès en ces termes :  » Si mon fils a été le ministre du ciel et de la terre, eux ont remué ciel et terre et n’ont rien trouvé de sérieux à lui reprocher ».

Finalement, ce qui est frappant et étonnant dans cette traque et ce procès dont le président Macky Sall semble si fier, c’est que tous les occidentaux (DAPORT), arabes du golfe (DPW), arabes marocains (BMCE/BLACKPEARL FINANCE) ont soit disparu ou effacés des premières accusations soit oubliés dans le procès. Pour les uns, notre cher président s’est déplacé pour faire amende honorable, pour d’autres tels nos amis marocains suite aux erreurs, sont « réhabilités » par des projets de grande envergure et même financeraient la fondation de Madame Sall. On peut aisément convenir s’être trompé pour eux, mais c’est humiliant de convenir s‘être trompé pour nos frères et sœurs de même patrie. Oh oui, au Sénégal : il y a la justice pour nous les sénégalais et une pour les têtes couronnées et amis occidentaux. C’est vrai, j’oubliais avec les sénégalais il n’y a aucun risque d’incidents et de représailles diplomatiques, il ne faut surtout pas que certaines puissances considèrent la menace de leurs intérêts économiques comme un casus belli !
Des sénégalais sont traqués, spoliés, torturés selon leur propre témoignage pour charger Karim Wade ainsi on est libre et on devient inattaquable par la CREI, ce sont les textes de cette cour qui protègent les témoins, ils ne peuvent plus être poursuivis par cette cour antédiluvienne. Quand on refuse de charger l’accusé c’est la geôle, l’acharnement, la torture. Ils sont persécutés par délit d’amitié, pour le sens de l’honneur, pour la morale inculquée par leur famille. De dignes compatriotes, co-prévenus blanchissent l’accusé principal Karim Wade, comme l’ensemble des pays visés dans le cadre de la coopération internationale (France, Luxembourg, USA….), quand d’autres ont affiché le mépris total.
Quel intérêt aurait donc ces co-prévenus souffrant avec leurs familles de protéger un homme fût il leur ami ? Il aurait été facile de charger Karim Wade de témoigner contre lui et s’assurer une garantie d’immunité. D’ailleurs on se pose la question de savoir si ce ne serait pas les cas de Cheikh Diallo qui après avoir tourné casaque dans ses déclarations, a humé l’air de la liberté , il est passé de co-prévenu à témoin à charge et également de la notaire Patricia Lake Diop qui, selon des quotidiens de la place, avait été épinglée en 2009 pour blanchiment de capitaux à hauteur de 850 millions de francs CFA, l’actuel substitut du procureur spécial M. Diome était la personne en charge des audits de cabinets de notaires, ceci dans le cadre de la lutte contre le blanchiment de capitaux.

La mentalité complexée est simple : nos concitoyens ne peuvent monter des multinationales comme AHS propriété des Bourgi et de Mamadou Pouye visée dans l’arrêt de renvoi. Pourtant les procédés utilisés sont identiques à celui d’une multinationale comme DPW et également de bon nombre de multinationales cotées en bourse de par le monde. On fait usage de ce qu’on appelle les paradis fiscaux pour des raisons liées à la fiscalité, à la double imposition etc.; une entreprise ayant pour but de faire légalement des bénéfices. Impossible pour certains que des senegalais, des concitoyens puissent avoir la main heureuse en affaires. Est-ce cela la mentalité du régime du « président né après les indépendances »?
Mentalité du reste déplorable, affligeante face à des jeunes avec des expertises avérées, connaissant parfaitement les rouages de la haute finance, assimilant indéniablement les défis de leur temps. Ils ont investi, travaillé dur.
Je comprends que certains se sentent en infériorité face à ces jeunes à la tête bien pleine. Bien qu’héritiers pour certains, le plus admirable, est que malgré la réussite sociale des ascendants, ils se battent, entreprennent, croient en eux mêmes pour eux mêmes. En conclusion, cette traque dans son ensemble, ce procès inique plus particulièrement, paraissent à mon sens le reflet d’un combat dépassé, qui a tenu en otage le monde sous d’autres cieux, sous une autre époque.
Osons le dire avec froideur, lucidité et bonne foi c’est le choc désuet du misérabilisme chronique, quasi génétique contre la réussite sociale de gens pétris de talents utiles à nos pays. Cette vieille dualité sociétale de mauvais aloi ayant produit des monstruosités dans l’histoire des peuples, ressurgit hélas. Les historiens sauront de quoi je parle, surtout ceux là, de l’extrême gauche.

Par ailleurs, et pour finir, dans cette interview, j’aurais aimé que notre président eut été questionné sur les 47 milliards de Singapour. L’excuse de la virtuelle séparation des pouvoirs, ne peut se faire valoir vu que notre cher président ne perd jamais une occasion pour se prononcer sur des affaires pendantes. La preuve, il parle bien de la justice et du procès ici. Quel journaliste courageux pour lui demander ce qu’on attend pour rapatrier ces milliards? A défaut, que ceux qui sont mus par la vérité organise une pétition nationale à présenter à M. le Président afin que cet argent soit « remboursé au Trésor public » !

Au pire des cas, face au mensonge consensuel d’une élite malade, honteuse de ses légères certitudes d’alors, le procès éclairera le peuple à ce propos. On découvrira pourquoi le seul argent cash « découvert » fait l’objet d’une omerta. Qu’est ce qu‘on veut bien cacher au peuple, quels sont les niveaux d’implication?
Le procès nous le dira et le peuple verra bien qui avait intérêt à des transactions pour une porte de sortie honorable. La patience est la vertu des sages quant au temps, il est l’allié de la vérité.

Nafissatou Diallo
Citoyenne sénégalaise
Membre du Comité Directeur du PDS
Membre de la Commission Communication du PDS

1 COMMENTAIRE

  1. Karim ministre du ciel et de la terre. Slogan pour salir, mais ce slogan est devenu leur piège. Parce que Karim ministre du ciel et de la terre a tissé des affaires dans le ciel et sur terre, via des prêtes noms. Ce sont eux qui le disent. Et quand il s’est agi de se démerder pour trouver des financements pour le Sénégal, à chaque porte que les illuminés de l’Arc en Ciel frappent, ils se retrouvent face à ce qu’ils avaient dit appartenir à Karim.

    Dubaï, un grand investisseur, mais ils l’avaient accusé de complicité avec Karim. Le Kuwait, Qatar, Arabie Saoudite, ils les avaient accusé d’être des receleurs de 430 milliards du Sénégal. Les Marocains, ils les avaient accusés de complicités avec Karim. La France, Monaco, Londres, USA, leur principe est simple: « vous pouvez faire dire à vos médias tout ce que vous voulez, mais concrètement, nous n’agirons pour aucune de vos demandes, nous ne vous remettrons aucun accusé qui est serait venu se cacher ici. Mais puisque vous jouez, vous pouvez continuer et nous ne lèverons pas la voix pour dénoncer le jeu ».
    Alors que reste-t-il aux distributeurs de titres de journaux ? Faire croire que les pays du monde les respectent dans leur enfantillage, aller présenter ses plates excuses, loin des caméras, pour obtenir des financements de Dubaï, du Maroc pour la fondation de Madame. Mais le hic c’est que, officiellement, les accusations de complicité ne sont pas retirées. Mais ça, c’est pour la consommation des fanatisés, d’où les flagrantes contradictions qui s’affichent. Difficile de courir deux lièvres en même temps.

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