France 24 a notamment récupéré un contrat d’achat de véhicules par la présidence daté de janvier 2010, soit quatre mois après l’arrivée au pouvoir d’Ali Bongo. La commande, passée au travers d’une société suisse (SDP Service), porte sur un montant de 14 882 000 euros. Elle prévoit l’acquisition de 29 véhicules de luxe, dont deux Maybach 62 S (496 000 euros chacune), deux Rolls Royce Phantom (431 800 euros chacune) et deux Rolls Royce Ghost (265 000 euros chacune).
Une des pages du contrat d’achat de véhicules par la présidence gabonaise à la société SDP. Document obtenu par France 24.
Le contrat ne stipule pas qui utilisera ces véhicules et dans quel contexte. Un ancien employé de la société SDP au Gabon, qui souhaite préserver son anonymat, raconte toutefois que le chef de l’État effectue régulièrement des sorties pour faire de la vitesse au volant de certains de ces bolides, suivi par les véhicules de ses gardes du corps. Une information confirmée par d’autres sources locales.
En 2012, une partie des voitures de la présidence gabonaise, et des autres ministères, était entreposée dans le parking de la Cité de la démocratie. Un espace de plus de 1 000m2 ou se trouvaient alors plus de 400 véhicules de luxe. Des voitures achetées sous la présidence d’Ali Bongo ou du temps de son père, Omar Bongo. « Ali Bongo ne savait même pas de quels véhicules il disposait « , affirme l’ancien employé de SDP. France 24 a pu se procurer les photos de quelques-unes de ces voitures (voir ci-dessous).
La présidence gabonaise avait par ailleurs fait installer en 2012, au sein de la Cité de la démocratie, un espace VIP. Un lieu entièrement décoré avec des objets Ferrari achetés en Italie, comme par exemple une carrosserie de Formule 1, ou un casque « Alonso » à 6 000 euros. D’après l’ancien employé de la société SDP au Gabon, des voitures de la présidence seraient également entreposées dans d’autres lieux, notamment au domicile du chef de l’État.
Ces achats de véhicules de la présidence gabonaise ont été effectués au travers de la société helvète SDP Service und Logistik, qui elle-même passait parfois commande auprès d’une autre société suisse, S-Tech. Le siège de SDP se trouvait dans le canton de Bottighofen en Suisse, ses dirigeants étaient autrichiens, mais son actionnariat est inconnu et son site internet peu fourni. La société a suspendu ses activités au Gabon en 2013, mais aurait été remplacée par une autre, basée cette fois à Londres.
La justice française enquête également, dans le cadre de l’affaire dite des biens mal acquis, sur l’utilisation présumée à titre privé, par le cercle du président, de voitures de luxe achetées en France sur les deniers de l’État gabonais.
Ces dépenses mirifiques n’ont pas débuté avec Ali Bongo. Le père de l’actuel président, Omar Bongo, était déjà réputé pour ses goûts luxueux. Les choses pourraient toutefois changer, si l’on en croit les dernières déclarations du gouvernement gabonais. Ce dernier affirme avoir lancé depuis janvier 2014 une vaste opération de contrôle de ses finances publiques, reconnaissant par la voix de Jean-Fidèle Otandault, le patron de la direction générale du contrôle des ressources et des charges publiques (DGCRCP), que « plus de la moitié du budget disparaissait dans la nature « .
France 24 a contacté les autorités gabonaises pour recueillir leur commentaire sur ces informations. Nous publierons leur réponse dès que celle-ci nous parviendra.
Article de Julien Pain, rédacteur en chef des Observateurs de FRANCE 24. Twitter : @JulienPain
Images du parc automobile de la Cité de la démocratie
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La campagne de diabolisation a déjà commencé, la France va certainement mettre le paquet pour punir BONGO ! Que je sache, ces véhicules dont la plupart auraient été achetés sous le régime de Bongo père, appartiennent à la Présidence de la République Gabonaise, avec ou sans Ali Bongo ! C’ n’est pas le début de la fin de cette campagne, il y aura d’autres attaques dans des journaux du continent et d’ailleurs ! Quand la France n’aura plus de gros intérêts avec Idriss Déby, elle emploiera les mêmes armes pour le faire chuter ! Déby a eu le courage de dire que l’Otan a voulu assassiner Kadhafi, elle l’a fait, et la Lybie est définitivement dans le chaos! L’opposition Gabonaise pourrait avoir la tâche facilitée, à condition de s’engager à laisser la part plus belle aux entreprises Françaises qui ont de plus en plus de marge depuis que l’ancien Président Wade a sensibilisé les Présidents Africains sur l’impérieuse nécessité de s’orienter vers la Chine, l’Inde, l’Afrique du Sud et le Brésil pour développer nos pays ! Depuis lors, on voit les entreprises Chinoises damer le pion à celles de la France. Malheureusement cette opposition ne ferait pas mieux que BONGO ALI qui, qu’on l’admette ou pas a du caractère et le s’est jamais couché devant les patrons Français établis dans son pays. Quelle crédibilité accorder à cette opposition qui prend langue avec les services secrets Français pour mettre la pression sur ALI BONGO ? Que je sache, l’élection Présidentielle devrait avoir lieu dans deux ans, par conséquent, si Jean Ping et ses camarades veulent livrer leur pays aux occidentaux, ils devront se battre à armes égales contre Ali par les suffrages des Gabonais, seuls juges souverains !