Le préfet de Dakar avertit les organisateurs de «Thiant» et «Tann beer»

«Désormais, nous allons proscrire toutes ces manifestations au delà de 23 heures»
Le préfet de Dakar veut mettre de l’ordre dans l’organisation des manifestations publiques ou privées sur toute l’étendue du territoire communal de la ville de Dakar. El Hadji Ibrahima Sakho a fait face, hier, à la presse, avec à ses cotés l’ensemble des Sous-préfets de la ville de Dakar, pour communiquer sur les autorisations des manifestations publiques. L’autorité administrative a averti les organisateurs des «Thiant» et «Tann beer» que l’Etat va mettre en œuvre tous les moyens pour proscrire la pollution et autres nuisances sonores occasionnées par ces manifestations au-delà 23 heures.

La pollution et les nuisances sonores qui perturbent le sommeil des populations dans la plupart des quartiers de Dakar ne sera sous peu qu’un vieux souvenir. En effet, le Préfet El Hadji Ibrahima Sakho qui réunissait, hier au cours d’une conférence, l’ensemble des sous-préfets de son département pour communiquer sur « les modalités d’autorisation des manifestations publiques», veut mettre fin à la pagaille. «Les manifestations publiques (Thiant, les Tann beer) qui troublent l’ordre public seront désormais proscrites au-delà de 23heures», a-t-il averti. Ajoutant que chaque jour, les populations se plaignent et se demandent si l’Etat exerce réellement son autorité et se préoccupe de leurs conditions de vie. Toutefois, à titre exceptionnel, le Préfet El Hadji Ibrahima Sakho a soutenu que certaines manifestations religieuses sonorisées peuvent être autorisées au-delà de l’heure indiquée. Mais à condition que les organisateurs trouvent un endroit clos pour éviter le trouble à l’ordre public.
Parlant des manifestations à caractère politique et social souvent interdites et à propos desquelles il fait souvent l’objet de critiques de la part de leurs organisateurs, El Hadji Ibrahima Sakho s’est inscrit en faux indiquant que «le préfet ne passe pas tout son temps à interdire les manifestations.» Pour lui, toutes les manifestations sur la voie publique doivent respecter les règles du jeu comme l’indique la Constitution en son article 74 alinéa 13. Autrement dit, selon lui, le déclarant doit adresser une lettre au préfet dans un délai de 15 jours, en prenant en compte les 3 jours francs. C’est-à-dire que le jour du dépôt et celui de la manifestation ne seront pas inclus. Selon le Préfet quelque 475 déclarations de manifestations dont 75 à caractère social et politique ont été enregistrées au niveau de ses services pour les deux trimestres de l’année 2011. En outre, il a indiqué que seules 22 manifestations ont été interdites pour cause de menaces de trouble à l’ordre public. Aussi, il a révélé que parmi les manifestations interdites figure la forte propension de marcher vers le palais de la République de la part de certains manifestants.
LAMINE DIEDHIOU

rewmi.com