“Les chants avant les chantiers, mais…” (Par Thierno Diop)

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9 octobre 1906 : naissance de Léopold Sédar Senghor. Aucune célébration. La désenghorisation, en mode parricide, est passée par là ! C’est la preuve que l’homme politique est bien mort, tué par ses propres héritiers. Mais le poète, il est éternel, à travers son œuvre. Et la postérité ne sait plus finalement quelle image retenir de lui. Senghor est trop complexe ! On peut lui reprocher d’avoir posé les bases d’un semblant de Parti unique, mais il est le seul de sa génération à avoir consacré le multipartisme et renoncé volontairement à l’exercice du pouvoir.

Sous son magistère, y avait plus de chants que de chantiers, mais y avait moins de corruption, moins d’insultes et d’invectives. Aucun passeport diplomatique pour voyager vers les paradis fiscaux…Houphouët Boigny préféra cultiver davantage la terre, Senghor choisit de cultiver davantage les esprits, surtout l’esprit de CONCORDE. La Côte d’Ivoire a connu la guerre civile, pas le Sénégal. Senghor, c’était l’Etat, avec ses cruautés certes, mais aussi avec ses rigueurs. Qui pour recomposer le POEME, avec « organisation et méthode », dans une pure dialectique qui allie bonté et méchanceté pour arriver aux sommets de la Félicité ?

En réalité, on ne peut pas tuer Senghor, ses vérités risquent de nous rattraper, si l’on continue à désacraliser les institutions. Senghor, c’est le génie au sens de la prémonition surhumain. Ne pas le relire est un délire !

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