En 2009, la région de Dakar a enregistré 50 740 cas de paludisme dont 157 décès relevés dans les hôpitaux et districts de santé. Des statistiques qui confinent Dakar, dans les zones les plus touchées du pays en dépit de la baisse des indicateurs, constatée au niveau national. Par Aly FALL
La région de Dakar demeure l’un des bastions du paludisme, malgré la baisse des indicateurs au niveau national. Des chiffres fraîchement publiés hier par le Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp) indiquent en effet que dans cette partie du pays, les données recueillies au niveau des hôpitaux et des districts sanitaires font état de 50 740 cas enregistrés en 2009, soit 29% du nombre total de cas du pays. Parmi ces cas de morbidité, le Pnlp a relevé 157 décès, soit 27,3% du nombre total de décès dans le pays. Des statistiques qui confirment la résistance du paludisme à Dakar, notamment dans la banlieue. Une situation exacerbée par l’environnement dans lequel, baignent ces populations de Dakar, confrontées douze mois sur douze aux eaux de pluie stagnantes.
C’est pourquoi les localités de Thiaroye, Pikine ou encore Guédiawaye vont bénéficier, à partir du 30 août, d’un traitement spécifique à l’occasion de la campagne nationale de lutte contre le paludisme et les maladies d’hivernage, lancée le même jour à Pout, dans la région de Thiès.
La banlieue de Dakar, qui va clôturer les caravanes de sensibilisation le 7 septembre, va abriter durant toute la durée de la campagne, des dizaines de points de prestation de soins, indique Dr Papa Moussa Thior, qui animait une conférence de presse, hier. Pour les autres sites qui seront visités, rassure-t-il, des unités mobiles de consultation vont être mises en place en plus des unités de désinfection et de désinsectisation pour accompagner la dynamique de sensibilisation des populations. Déjà se félicite Dr Thior, la banlieue a entamé, depuis la semaine dernière, une campagne de délarvation pour neutraliser les agents pathogènes à partir de leur zone de développement. Et toutes ces activités, renseigne le coordonnateur du Pnlp, entrent dans le cadre de la campagne nationale de lutte en vue d’entamer avec plus d’assurance la phase de pré-élimination de la maladie.
Dr Thior rappelle que cette caravane itinérante est à sa 5e édition et est motivée par le fait que la période comprise entre juillet et décembre est propice à la recrudescence du paludisme et des maladies du péril fécal.
A propos de la «pénurie» de moustiquaires notée à Tambacounda dans le cadre de la couverture universelle, entamée dans cette localité, Dr Thior estime que c’est même une incohérence de parler de «pénurie» dans la mesure où il y a un surplus de 5% de moustiquaires alloué à cette région, pour ses populations. Il s’agit plutôt de «dissimulation» de moustiquaires par des familles, dénonce-t-il, à l’endroit des autorités du ministère de la Santé qui ont promis de sévir.
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