Lettre ouverte à son excellence Monsieur Macky SALL, président de tous les Sénégalais – Par Ababacar Basse

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Vous pardonnez mon immixtion à ce débat politique qui n’a rien d’impertinent, mais qui traduit la réaction de la population Sénégalaise très inquiète devant le déferlement auquel nous assistons dans notre très chère République.
Comme tous les sénégalais qui ont encore une conscience, mes droits sont bafoués, ma dignité violée, ma liberté d’expression sur les lois fondamentales (la constitution) empiétée et ma fierté qu’est le Sénégal écorchée.
Son excellence, votre mandat est de 7 ans, faites-en ce que vous voulez. Je vous ai donné ma voix en 2012, et j’en suis fière. Donc le débat sur les 5 ou 7 ans de mandat, intéresse peu les vrais patriotes. Nous ne vivons pas de politique, et notre vie ne se résume pas à des calculs politiques.
J’ai l’habitude de dire que les promesses des politiques n’engagent que ceux qui y croient. Heureusement que mon choix n’était pas influencé par vos promesses sur la réduction du mandat, mais plutôt par votre programme YONNU YOKKUTE. C’est pourquoi, j’accorde peu d’importance à votre mandat, comme beaucoup de sénégalais d’ailleurs.
Les grands hommes tiennent toujours leurs promesses et je m’en arrête là, pour ce qui est du mandat. « Maam neena, Goor ca waax Ja »
Le vrai débat Monsieur le président, et j’avoue que c’est ce débat qui renforce la démocratie, devrait porter sur les réformes constitutionnelles.
Je porte aujourd’hui le fardeau de la honte, de l’humiliation, et de la déception. Ce référendum est une honte, car ne respectant pas les principes du droit commun.
Ce référendum pour la modification de notre constitution est le votre et pas celui du peuple. C’est vous et vous seul qui écrivez les pages les plus sombres de notre démocratie.
Monsieur le Président, permettez moi de vous rappeler qu’une constitution est appelée à garantir à chaque citoyen le respect de ses droits.
Notre constitution est notre seul acte de souveraineté, et la seule règle que tout le peuple sénégalais s’est donné à lui-même.
Cette constitution n’est pas la votre, elle n’est pas non plus celle de l’opposition, elle est celle du peuple sénégalais. Et elle a été élaborée selon une procédure spéciale faisant intervenir directement le peuple ou adoptée par ses représentants, le plus souvent selon une procédure particulière.
Ces réformes constitutionnelles et le débat qu’elles ont suscitées ont servies de révélateur pour un grand nombre de citoyens qui ne s’occupaient pas de politique jusque-là : révélateur d’une faiblesse inquiétante de la démocratie dans laquelle nous vivons. Et aujourd’hui, nos institutions semblent n’avoir que l’apparence de la démocratie, une supercherie, et les citoyens découvrent qu’ils sont, de fait, exclus de la prise de décision et du débat qui précède les décisions.
Monsieur, je ne voterais pas pour un Oui, ni pour un Non.
Mon cher président, le peuple doit être consulté, informé, et sensibilisé avant d’aller au référendum. Qu’est ce qui est derrière cette précipitation ?
Personnellement, je ne voterai ni pour un Oui, ni pour un Non si jamais ce référendum à lieu le 20 Mars prochain.
Je vous demande solennellement de repousser cette date afin de permettre à chaque sénégalais de bien prendre conscience de ce que vous leur proposez.
Je ne doute pas une seule fois de vos ambitions pour le Sénégal, mais ces réformes ne devraient pas être une affaire politique, c’est l’affaire de tous les sénégalais sans distinctions aucune. Donc écoutez ce peuple.
Nous la jeunesse patriotique, nous demandons une annulation du référendum et la concertation avec toutes les forces vives de la nation.
Nous souhaitons un dialogue avec l’opposition et une consultation sérieuse de la population. Allez à la rencontre des sénégalais et expliquez vos réformes au lieu de forcer les choses. C’est le peuple qui à le dernier mot.
Pensez-vous que le peuple sénégalais est bien informé et prêt à voter le 20 Mars prochain ?
Il faut une communication et un débat sérieux afin que chaque sénégalais soit conscient sur son choix.
Le combat que vous êtes entrain de livrer, Monsieur le président, est très loin des véritables problèmes, loin des enjeux d’avenir, c’est toujours l’ignorance et l’intérêt individuel qui domine. On se croirait revenu à l’époque coloniale où chaque colon était empressé de faire la guerre pour un terrain de chasse plutôt qu’à rechercher des solutions pour qu’au-delà des clans politiques, ce soit tout un peuple qui vive mieux en trouvant des solutions pour soulager leur peine de faim.
Il est temps Monsieur le président que notre pays dépasse ces problèmes de constitution et de faire face aux vrais problèmes des Sénégalais.
Il est temps de finir avec ces combats politiques et faire face à la formation et à l’emploi des jeunes.
L’enjeu n’est pas de savoir qui a raison ou qui a tort (entre le gouvernement et l’opposition), mais bien de permettre d’avancer.
Nos politiciens confondent souvent République et Démocratie, oubliant qu’en démocratie les gouvernants ne sont que les fondés de pouvoir d’un souverain. Et ce souverain s’appelle le PEUPLE. C’est ce dernier qui totalement ignoré, pour ne pas dire méprisé, ce qui est désespérant et révoltant. Il serait légitime qu’il s’exprime.
Et c’est précisément l’objet de ma démarche qui me conduit à m’exprimer aujourd’hui, respectueusement et en toute humilité, mais avec résolution.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le président, l’expression de ma très haute considération.

BASSE Ababacar,
Citoyen lambda, patriote et fondateur du mouvement FEJP (Forum pour l’Émergence de la Jeunesses Patriotiques)

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