Lettre Ouverte Au Président/ Leader De L’alliance Pour La République

Date:

LETTRE OUVERTE AU PRESIDENT/ LEADER DE L’ALLIANCE POUR LA REPUBLIQUE
LA PERSPECTIVE DES LEGISLATIVES DE 2017 ET DE LA PRESIDENTIELLE DE 2019
A L’ALLIANCE POUR LA REPUBLIQUE DE METTRE UN DISPOSITIF DE PRECAMPAGNE POUR BIEN NEGOCIER CES COMPETITIONS ELECTORALES
Monsieur le président/leader de l’APR,
Mieux vaut prévenir avant que d’agir après. Et mon émoi est sincère sur cette dernière ligne droite qui met fin au septennat. Et pour cause, l’Alliance pour la République cherche encore un point d’appui pour une clarification afin d’éviter un état de délitement absolu. Bien sûr, c’est à l’APR de donner un goût agréable à votre candidature à la présidentielle de 2019, en retrouvant d’abord le sens du collectif, la lucidité, la fraternité et la solidité en son sein. Hélas, le constat est tout à fait décevant après une analyse lucide de la ligne politique choisie à tort par la formation politique au sortir des résultats spectaculaires du 25 mars 2012. En effet, au lendemain du rejet massif du régime libéral, les observateurs avertis ont cru, à juste raison, toutes les bisbilles au sein du nouveau parti au pouvoir, résolues pour de bon ou du moins en quasi-totalité et l’APR allait profiter de cette nouvelle opportunité offerte par la majorité des votants pour dépasser ses divergences et s’ouvrir en spectre élargi afin de consolider son succès, accroître son ancrage national et au niveau de la diaspora puis enrichir son éventail électoral, mais il n’en est rien. La famille apériste continue d’exceller dans l’art du déchirement en tout lieu et tout temps, le parti prenant l’eau de toutes parts, aura raté des occasions de s’imposer comme la principale force politique du pays pour assoir une légitimité et devenir la première formation du Sénégal. La certitude en vérité absolue, avec ce tableau sombre, vous risquez de terminer votre septennat avec une formation politique fracturée, reflet du désarroi de certains responsables déboussolés depuis l’avènement de cette seconde alternance.
En cette période de précampagne, l’APR a besoin d’autres méthodes, d’autres perspectives pour sauver les meubles en cas de tempête et au pire des cas les observateurs parleront de bérézina. En clair, une très lourde perte subie en raison d’une situation politique complètement désorganisée au sein de cette formation au pouvoir. Alors, il vous revient d’exiger une ligne de conduite et mettre un dispositif de précampagne dans la perspective des législatives de 2017 et de la présidentielle de 2019, allant dans le sens du scénario de 2012. En rappel, cette année-là, la nouvelle formation venait juste de souffler ses trois bougies, son lancement réussi, plébiscitée par les citoyens qui l’ont propulsée sur la plus haute marche du podium et en faire un parti au pouvoir, vous devez d’abord ce succès à l’engagement, à la fidélité et au courage politique de vos collaborateurs de premières heures. Ces braves politiciens étaient encore là, pour vous servir de boucliers, avec une conviction en avant, quand les coups de tonnerre des libéraux leur tombaient dessus par l’usage intempestif des décrets et lois taillés sur mesure. Pourtant, ces pionniers de l’APR ont continué à vous croire fermement sur la base des valeurs dont vous avez toujours défendues. Heureusement, vous avez habillé dignement votre départ de l’hémicycle, pour rejoindre la liste fleuve des étoiles filantes du patriarche devant être balancées dans l’abîme pour des raisons purement monarchiques. Oui, il s’est agi d’une restitution des postes électifs acquis sous la bannière libérale pour prendre votre propre destin en main malgré les manœuvres secrètes qui ont balisées le trajet politique, compliqué et plein d’embûches d’un opposant potentiel au régime déchu. Un pari fou pour certains politiciens mais qui s’est avéré payant un 25 mars 2012. Ainsi, naquit une formation politique baptisée APR, considérée par le patriarche d’alors, comme un parti sans couleur sans perspective, mais le tableau sombre de cette formation politique au pouvoir et qui cherche à tâtons un second souffle, lui donne raison sur son diagnostic.
Aujourd’hui, l’objectif est clair, les législatives de 2017 et la présidentielle de 2019 ne sont plus des équations à plusieurs inconnues, donc ces compétitions électorales doivent être les maître-mots à la mode, ensuite consentir à des alliances fortes au lieu de s’arc-bouter sur une ligne d’indépendance au risque de se condamner puisque le poids électoral réel de l’APR ne permet pas de reconquérir tout seul le pouvoir, d’autant qu’elle échoue à capitaliser sur les scores de 2012 bien que le «oui» soit sorti victorieux au référendum du 20 mars 2012. Et à l’évidence, ce parti au pouvoir sombre dans une apathie, une adynamie et une communication stérile qui le clouent au pilori. Certes, ce n’est pas encore une épidémie mais l’on peut y voir le signe évident d’un malaise qui contrarie une démarche victorieuse, pouvant hypothéquer les chances d’un parti politique promu en 2012 sous la bannière d’une grande coalition. Avec la gravité de la menace, si cette situation inquiétante perdure dans un contexte où l’opposition et la société civile sont en débats sur des sujets qui fâchent, une sanction peut tomber des urnes à moins que des précautions particulières soient prises, par l’ouverture d’un chapitre qui illustre le plan d’action d’un réel esprit de reconquête allant dans le sens des législatives de 2017 et de la présidentielle de 2019.
Toutefois, l’APR ne peut se développer, prendre de la hauteur et s’imposer sur l’échiquier politique en ligne de mire des compétitions électorales que si elle est portée par une dynamique en système pyramidal allant des bases aux instances supérieures du parti. Dès lors, quand cette formation politique s’affaiblit au niveau des bases, elle perd ses repères au niveau national. Ce scénario défavorable pour un parti au pouvoir qui entend s’ouvrir en spectre élargi et promouvoir une démocratie militante plus vivante, peut compromettre son devenir au moment où le dernier tiers de votre mandat tire à sa fin. C’est dommage puisqu’il s’agit d’un malaise qui n’arrive pas encore à trouver mots, voire qui n’ose pas les dire en ce sens que les critiques émises dans l’ombre, tournent autour d’un constat décevant dont elles n’ont que la confuse intrusion, sans jamais arriver à le formuler clairement pour trouver une issue définitive.
Monsieur le président, l’idée maîtresse est de laisser entendre que le clivage au sein de l’APR doit être dépassé et qu’une nouvelle ère s’ouvre pour la politique d’un parti au pouvoir qui compte encore poser les jalons d’un second bail à l’instar de la dernière présidentielle qui a été libre, inclusive, crédible et transparente. En fait, une seule alternative pour que la formation survive, se démarque du lot et échappe à la sanction des urnes, il faut absolument un parti ayant l’esprit large, ensuite s’entendre, se souder, rester fort, solide, surtout recadrer le système en se dotant d’une charte de communication et placer des arguments de poids sur la réalité des faits, sachant que certains débats ne peuvent plus être éludés, de sorte qu’en surgisse le vrai sens qui permettra à la formation d’être en phase avec le peuple en vue de rassembler une grande alliance populaire. Par l’art d’une communication bien rodée en évitant une cacophonie qui brouille les messages et une argumentation dispersée dans le désordre, les responsables ayant ce système si précieux en charge, doivent se ressaisir dès maintenant pour mettre en scène les images d’un président ambitieux au travail de jour comme de nuit. Sans la rénovation de la communication et l’adoption d’un nouveau langage qui accroche l’opinion, les avancées significatives risquent d’être des coups d’épées dans l’eau. Aussi, l’APR doit faire sa réconciliation pour se donner un sens, celui d’une formation au pouvoir à la hauteur de la charge bien qu’elle soit embourbée dans l’atmosphère d’une météo politique peu clémente. Ce dessein ne peut se faire qu’au niveau des bases mais les responsables et les militants doivent réfléchir sur les vertus du travail d’équipe, ensuite comprendre puis accepter qu’ils sont des éléments à la disposition du parti, donc il est de leur devoir de se regrouper pour faire retrouver à l’APR son unité, sa capacité de rassembler les sénégalais autour de l’essentiel et faire en sorte que cette formation au pouvoir soit plus qu’un parti politique mais une solution crédible pour le Sénégal.
Monsieur le président, la certitude en vérité absolue, le cœur de l’arène politique s’est transformé en milieu étrange; au fur et à mesure que les législatives et la présidentielle approchent, les obus de l’opposition tombent en rafales, les cajoleries sont plus insistantes et vos nouveaux amis de circonstances font assaut d’amabilité; en tant que candidat à votre succession, vous pouvez apprécier ce paradoxe d’une partie de la classe politique, et de la société civile. Alors, se pose à l’APR la façon de reconquérir le pouvoir, surtout de se donner les véritables moyens d’éviter une infamie électorale qui serait un séisme sans précèdent dans l’histoire politique de notre pays. Face à cette cécité d’un parti au pouvoir qui cherche à tâtons un point de départ, d’une formation politique qui ne sait plus où placer le curseur, c’est un impératif de trouver une parade pour une nouvelle carte d’identité de l’APR avec un nouveau logiciel par une restructuration et un renouvellement des instances en redistribuant les cartes.
Aussi, la manière dont les responsables sont choisis au sommet et à la base, détermine l’effet final sur le terrain. En termes clairs, promouvoir ou investir ceux qui ne peuvent pas porter les valeurs du parti, qui n’ont pas les cartes pour gagner, qui incarnent des versatilités ne correspondant pas à l’image que vous donnez à votre candidature, ou parachuter un responsable considéré, persona non grata, dans les investitures aux élections législatives de 2017, c’est créer des déchirures par des querelles de leadership et bâtir au sein de l’APR des milieux politiques sclérosés par l’incrustation de responsables inamovibles. En cas de désastre politique, les ténors de ces localités perdues seront certes responsables de leur échec mais ils ne seront pas coupables, la culpabilité de cette déroute politique vous reviendra en tant que leader de cette formation au pouvoir. Alors, l’inquiétude est de mise chez certains militants; l’APR est divisée en mondes qui ne se comprennent plus, se méprisent, pour ne pas dire se détestent. Le rassemblement est la seule issue favorable, les querelles, les invectives sont des éléments supérieurs de défiance et les citoyens ont besoin de retrouver confiance en leurs hommes politiques.
En fait, l’idée est de ne pas procéder à des chamboulements mais à des ajustements utiles et consensuels afin de bâtir le socle du vivre ensemble pour qu’en 2019, la malédiction d’un second tour ne frappe de plein fouet l’APR et ensevelir tout un système. L’objectif est de faire un état des lieux avec des ébauches de solutions. Le temps du sursaut est venu, donc les apéristes doivent se ressaisir, tourner la page des errements, se concentrer sur les législatives de 2017 et la présidentielle de 2019. Sans une forte coalition crédible, la reconquête du pouvoir est hors d’atteinte par l’APR, donc une grande alliance populaire doit être lancée; elle permettra d’éviter un séisme politique qui augure une coresponsabilité collective. Les ténors du parti doivent prendre leurs responsabilités pour comprendre, saisir la grandeur du dessein et mettre un dispositif pour bien négocier les compétitions électorales déjà placées sur les rails./.
Hamadou Amar/APR /NY/USA Email: [email protected]

2 Commentaires

  1. Voici une analyse pertinente qui mérite une attention des plus hautes autorités du partis. Je suis les emissions de Mr. Amar tous les dimanches et je vois en cet homme un très bon défenseur de son parti et de son leader politique en l’occurrence, le president Macky Sall. Bonne continuation soldat infatiguable de Macky Sall.

  2. Voici une analyse pertinente qui mérite une attention des plus hautes autorités du partis. Je suis les emissions de Mr. Amar tous les dimanches et je vois en cet homme un très bon défenseur de son parti et de son leader politique en l’occurrence, le president Macky Sall. Bonne continuation soldat infatiguable de Macky Sall.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

DEPECHES

DANS LA MEME CATEGORIE
EXCLUSIVITE

Mame Mbaye Niang, Loum Diagne, Luis Riu et les 16 milliards (Par Marvel)

Voici un gros scandale datant de 2018, portant sur...

Vendre la destination Sénégal (Par Cheikhou Oumar SY)

La NBA est un business de plus de 10...

Walf Tv, de la contrainte à l’opportunité (Par Me Pape Kanté)

Pour une chaîne de télévision traditionnelle comme Walfadjri qui...

[Vidéo] Chronique : Sauver Walf, un soldat de l’info !

XALIMANEWS- Chronique : Sauver Walf, un soldat de l’info...