Libération anticipée de Habré à cause du coronavirus : L’ONU approuve, les victimes s’opposent

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XALIMANEWS- L’Association des victimes des crimes du régime de Hissène Habré n’est pas favorable à la libération de l’ex-président tchadien, par voie de grâce présidentielle. Le motif du Covid-19 est jugé fallacieux.

La Haute-Commissaire des Nations-Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, appelle les gouvernements à prendre des mesures d’urgence pour protéger la santé des personnes en détention, face à la menace que représente la pandémie du Coronavirus. Elle demande notamment à ce que des prisonniers soient libérés, pour réduire le nombre de détenus, afin de réduire les risques de contagion. Arguments à l’appui, la Haute commissaire signale que, «dans de nombreux pays, les centres de détention sont surpeuplés, et représentent même un danger dans certains cas. Les gens sont souvent détenus dans de mauvaises conditions d’hygiène et les services de santé sont insuffisants, voire inexistants. L’éloignement physique et l’isolement sont pratiquement impossibles dans de telles conditions». Cette situation pourrait servir de prétexte pour libérer l’ancien homme fort de N’Djaména en détention au Sénégal. Dans une note parvenue à WalfQuotidien, l’Association des victimes des crimes du régime de Hissène Habré dit niet. Pour les victimes de Habré, «depuis sa condamnation, ses soutiens réclament sa libération pour des motifs fallacieux, comme de fausses rumeurs de maladie. La pandémie du Covid-19, a entrainé de nouveaux appels pour sa libération, notamment suite à une déclaration récente de l’Onu».

Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, ces derniers qui s’opposent à la libération de Hissène Habré estiment que : «La détention de Hissène Habré ne correspond pas à la situation de risque de contamination au sein des prisons décrites par l’Onu». Se prononçant sur les conditions de détention de l’ancien homme fort de N’Djaména, ils ajoutent : «Hissène Habré est détenu seul dans une cellule, avec, comme il se doit, de bonnes conditions d’hygiène, et a accès au système de santé. Il n’est pas en contact avec d’autres détenus et ne risque donc pas d’être contaminé à cause de la promiscuité qui existe dans beaucoup de prisons». Suffisant pour déclarer qu’il semble suffisamment protégé du virus. Non sans faire savoir que «L’article 26.3 du statut des Chambres africaines extraordinaires prévoit expressément que l’Etat de l’exécution des peines, ici le Sénégal, est  lié par la durée de la peine» prononcée par les Chambres – c’est-à-dire la réclusion à vie». Pour eux, «La présence de Hissène Habré en prison est donc toujours justifiée, d’autant plus qu’il continue de refuser d’indemniser ses victimes. Les victimes, dont beaucoup vivent dans la précarité et n’ont pas accès aux soins médicaux, rappellent que les Chambres africaines extraordinaires ont condamné Habré à verser plus de 80 milliards de francs Cfa à celles et ceux qu’il a fait torturer, violer et disparaitre. En trois ans, il n’a toujours pas versé un seul centime». Selon eux, «les récentes grâces présidentielles accordées par Macky Sall, le 28 mars, n’ont pas concerné les auteurs de viols et autres crimes graves, qui doivent demeurer punis».

Pour mémoire, Hissène Habré a été condamné pour crimes contre l’humanité, torture, esclavage forcé et pratique massive d’exécutions sommaires. Dans le courant du mois de décembre 2019, le Comité des Nations unies contre la torture avait rappelé au Sénégal au sujet de Hissène Habré, que «la libération prématurée des auteurs de crimes internationaux les plus graves n’est pas conforme aux obligations découlant de la Convention [contre la torture]». Mieux, le Rapporteur du Comité contre la torture, Sébastien Touré, au micro de Rfi le 7 janvier 2020, signalait qu’il faut démontrer que l’état de santé est incompatible avec le maintien en détention pour que Hissène Habré puisse être libéré de manière anticipée.

1 COMMENTAIRE

  1. Il faudra bien contrôler ses visiteurs. L’on peut bien lui envoyer un « contaminé » au covid-19 pour qu’il soit lui-même contaminé et donc « justifier » libération « pour cause de maladie ».

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