MALICK NOËL SECK EST PEUT-ETRE TROP JEUNE POUR COMPRENDRE…

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Alors, comme ça, Malick Noël Seck se met à dire tout haut ce que n’importe quel socialiste sénégalais doté de raison pense tout bas depuis le 26 février 2012 ? Pas besoin de faire un dessin : y’en a pas qu’un peu marre de Tanor, le looser en série.

Seul problème de dernière minute : au moment même où François Hollande se fait proclamer président de la République française, il y a tout juste un mois et demi, Tanor pose à ses côtés à l’intention des p’tits bougnouls restés au pays pour voir ça sur écran géant. Ça vous change un destin en un flash de photographe, des moments comme ça. D’ailleurs, c’est bien simple : depuis ce p’tit tour de magie, Aïssata Tall Sall ne discute plus publiquement de la vacance anticipée du poste de Secrétaire général. Faut maintenant y réfléchir à deux fois, à présent que le socialiste en chef français est susceptible de distribuer des consultances planétaires à ses, heu, amis, qui pourraient sillonner le monde à grands frais de per diem pour dispenser la bonne parole socialiste.

Ça vous fait penser profondément, une fois la calculette sortie. Aminata Mbengue Ndiaye depuis qu’elle s’occupe d’élevage avec ses gros sabots, s’est …vachement calmée, tandis que Khalifa Sall grignote son fromage et évite de se faire remarquer. Ça ne fait pas un pli que Barthélémy Dias va faire son entrée à l’Assemblée nationale, en souhaitant qu’il laisse ses trois pistolets à l’accueil. Y’a donc plus que ce cher Malick Noël à ne pas changer d’avis à propos des incompétences manifestes d’Ousmane Tanor Dieng.

En scrutant à la loupe, on risque de remarquer que même Macky Sall se contraint à faire des yeux de merlan frit en direction d’Ousmane Tanor Dieng, pour avoir eu le mauvais goût de s’afficher avec Sarkozy, le président sortant, à quelques jours de sa déroute. Ça n’a l’air de rien comme ça, vu de loin… Seulement, des gaffes de cette taille vous grippent des rouages dans la diplomatie pour un bon bout de temps. Et donc, puisque l’ami Tanor est à tu et à toi avec son pote François, il ne sera pas de trop dans le prochain tête-à-tête entre les présidents sénégalais et français. Macky Sall, raison d’Etat oblige, devrait donc jouer les pompiers. Un moelleux fauteuil dans un conseil d’administration pour distraire Malick Noël Seck ne serait pas de refus pour éteindre ce feu de paille qui pourrait embraser jusqu’aux antédiluviennes relations du Sénégal et de la France.

Soit dit en passant, il faudrait peut-être lui expliquer, au grand énervé des Convergences socialistes, la signification de la main à la rose qui décore le fronton de la maison du Parti socialiste… En un mot comme en cent, ce sont les toubabs qui décident depuis Lamine Guèye et la Sfio. Rouvrir l’école du Parti pour enseigner la discipline aux jeunots ne ferait de mal à personne. Malick Noël n’est déjà pas dans les tons lorsqu’il balance sa fameuse bafouille au Conseil constitutionnel. La preuve, on le jette en prison et, hormis quelques tièdes protestations de principe, personne ne fait de zèle pour le sortir du trou. Vous savez bien, l’opposition républicaine façon Tanor, ça n’aime pas trop la fureur des barricades et la fumée des lacrymogènes… Soulever un sourcil indigné, Monsieur le Secrétaire général sait faire. A la rigueur, cet intellectuel organique poussera l’audace, que dis-je, la témérité jusqu’à publier un pamphlet à quelques millimètres de l’outrage au chef de l’Etat, si on lui demande avec insistance en lui garantissant l’immunité pour lui et ses épouses. Mais faut pas exagérer, après tout, c’est un diplomate, pur produit de l’Enam, même si ce mouchard de Laye Wade le traite par-dessus le bras de géomètre …

P’tit rappel historique, quand même, pour comprendre la dissidence légitime de ce grand niais de Malick Noël : déjà, lorsqu’en 1996, Abdou Diouf fait du puissant ministre d’Etat d’alors le Premier secrétaire du Ps, l’implosion se profile… Djibo Ka fait ses valises et Moustapha Niasse compte ses ennemis. A la …clé, un groupe parlementaire supplémentaire dans l’opposition avec Djibo Kâ aux manettes en 1998.

Arrive le temps des vaches maigres : entre les deux tours de la déroute de 2000, ça grommèle dans les coulisses du Palais. Entre les superstitieux qui découvrent qu’il porte la poisse et les militants de la première heure qui lui trouvent des airs pète-sec à démobiliser la ferveur militante, toutes les versions de la rébellion sont au rendez-vous. Après le 19 mars 2000, lorsque des vagues de militants quittent le paquebot en perdition, faut chercher bien profond dans sa mauvaise foi pour trouver les mots justes qui expliquent le soulagement de voir les transhumants socialistes se reconvertir en libéraux intransigeants.

S’ajoutera à la descente aux enfers, un chapelet de déroutes électorales : législatives, locales et, rebelote, à nouveau, présidentielles. Comme si autant de bévues ne suffisent pas à son bonheur, le Parti socialiste, Tanor en tête, boycotte des élections, et disparait pratiquement de la scène politique en 2007. Le tour de passe-passe des Assises nationales, puis les locales triomphales de 2009 les remettront en selle. A la présidentielle de 2012, au lieu de surfer sur la vague d’une alliance avec le gros des troupes de l’opposition qui plébiscite Moustapha Niasse, il fait cavalier presque seul. La punition est immédiate : le Parti socialiste vieux de soixante ans en est à jouer les supplétifs derrière un parti, l’Apr, qui n’existe pas depuis cinq ans. Comme je comprends l’énervé des Convergences : on se vexerait effectivement pour bien moins que ça…
Par Ibou Fall

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