La question de l’indépendance de la justice était au menu du colloque organisé hier par les magistrats.
Pour l’ancien ministre de la Justice, il y a des lois qui entravent cette liberté.
« La justice sénégalaise est indépendante dans son principe. Les magistrats le sont dans le fonctionnement. Mais il existe des lois qui enlèvent cette indépendance. Il faut les extirper de notre corpus juridique pour préserver cette indépendance », a déclaré Doudou NDOYE.
Etayant ses propos, il étale ses arguments. «Dans ce pays, lorsque quelqu’un est poursuivi pour détournement de derniers publics, il n’a pas commis un délit. Il est présumé avoir commis des faits qui pourraient être qualifiés de délit par le juge. Si le procureur demande qu’il soit envoyé en prison, le juge d’instruction est obligé de s’y soumettre. Sur la base d’une simple présomption, le juge est obligé de se plier et d’exécuter l’ordre du procureur. Et ce procureur dépend du ministre de la Justice qui dépend du président de la République. On peut mettre un juge à genoux sur la base de simples présomptions », déclare-t-il. Selon Doudou NDOYE, « les procureurs ont trop de pouvoirs ». Et, ajoute-t-il, « sur la base d’une simple plainte pour coups et blessures volontaires, même si on ne sait pas a priori que vous êtes coupable, le procureur peut vous mettre en prison. C’est pourquoi je dis que c’est eux qui ont le pouvoir, pas les juges. Il y a beaucoup d’obstacles de ce genre qui posent problèmes au fonctionnement de la justice».
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Surtout des pouvoirs médiatiques de diabolisation d’accusés. Dés que le pouvoir de Macky Sall accuse un opposant, la suite a toujours été une conférence de presse du procureur pour diaboliser l’accusé.
Mais aussi, à la pratique, on comprend qu’il y a plus puissant que les procureurs. Par exemple le procureur de Macky est accusé par une lettre signée en son nom d’avoir contester une décision de justice, mais le procureur a peur de connaître qui a écrit la lettre. C’est dire.