Un soir de 2012, jeune, charmante et callipyge, Oumy Gaye venait d’être portée aux nues de la célébrité. Consacrée Miss Diongoma, une beauté bien de chez nous, elle était loin d’imaginer que ce coup d’éclat allait l’entraîner dans un œil de cyclone…
«On ne peut changer la mentalité des Sénégalais.» Cette phrase sonne comme un tourment dans la bouche d’Oumy Gaye, un an après le scandale qui l’a à jamais marquée au fer rouge. La belle aux courbes généreuses qui avait réussi à séduire les épicuriens, fétichistes de postérieurs rebondis, avait été sacrée Miss Diongoma, lors d’une belle soirée d’été en 2012. Dès le lendemain, ses minauderies charmeuses, sa cambrure plantureuse, occupaient une place de choix dans les tabloïds sénégalais. La reine de beauté made in «Sénégal» s’est en un laps de temps extirpée de l’anonymat pour devenir une «people». La mystérieuse inconnue est désormais sous le feu des projecteurs. Ses sorties, ses fréquentations, ses moindres faits et gestes sont épiés et flanqués à la Une de la presse en ligne. Oumy Gaye porte sa couronne, en même temps que sa croix. Les commentaires et les critiques qui avaient chahuté l’organisation du concours «Miss Diongoma» escortent son quotidien de star. Dame rumeur fait d’elle une «Marie, couche toi là», une séductrice hors pair qui accroche sur son tableau de chasse les plus grandes personnalités de Dakar. Sa notoriété devient culminante et basse à la fois, mais Oumy n’en a cure. Elle continue à faire sa belle, à faire bondir ses déhanchés ravageurs, à se faire convier dans les mondanités. Jusqu’à ce fameux soir de janvier 2013… Le monde de la nuit s’était donné rendez-vous dans les jardins de l’hôtel de ville pour élire la plus belle de la capitale. Un défilé haut en couleur qui avait consacré la belle des HLM, Nafissatou Diagne, Miss Dakar 2013. Fière allure, regard corrupteur, taille de guêpe, le physique caucasien de Nafy est presque passé inaperçu lorsque Oumy Gaye a fait son apparition sur la scène. Les regards grisés et les stridulations scabreuses du public ont doublé en intensité. Moulée dans un pantalon leggins noir sur un haut à rayures multicolores, le podium a tremblé sous sa silhouette callipyge. Certains ont poussé le vice plus loin, en braquant sur elle leurs appareils téléphoniques, pendant que les photographes déversaient leurs flashes sur sa «mise» particulière. Mais au petit-matin, loin des spots et des sunlights, le réveil fut brutal pour Oumy. Son nom rebute, ses clichés de la veille font scandale dans Dakar et ses artères. On la voit dans une tenue qui frise l’indécence et laisse entrevoir ses dessous. A son tour, elle crie son désarroi et regrette de s’être «dévergondée» de la sorte. Un cri du cœur qui s’est malheureusement échoué dans une vague d’invectives. «Je suis complètement bouleversée par cette affaire. J’ai mal, ainsi que ma famille. Je m’en veux terriblement. J’ai même décidé de ne plus faire de sortie dans la presse pour ne pas raviver la polémique. Je ne réponds plus aux coups de fil, si ce ne sont ceux des gens que je connais. Parfois je reçois des menaces, c’est difficile. Je sens le regard des autres braqués sur moi. J’ai mal dans ma chair. Je demande pardon au peuple sénégalais. Je ne savais pas que cela allait choquer. Si je le savais, je n’allais pas m’habiller de la sorte. Je ne vais plus porter cet accoutrement. Je vais être plus regardante sur mon habillement, dorénavant. A l’avenir, lorsque je ferai des sorties publiques, je ferai en sorte de m’habiller décemment. Si c’était à refaire, je ne le répéterais plus jamais. Je regrette», s’était-elle défendu. En vain… Outre les menaces de mort, des puristes ont même saisi le procureur de la République pour attentat aux bonnes mœurs.
Un an après, alors que le feu de l’esclandre s’est assoupi, Oumy Gaye renait de ses cendres. Les tristes jours sont derrière elle. Désormais, elle ose affronter les regards désobligeants. «J’ai conscience que je ne suis pas une mauvaise personne. Tout ce qui s’est dit sur moi n’est que commérage. Ma famille et mes proches savent quel genre de personne je suis. Cela me suffit amplement», lâche-t-elle sereine, au bout du fil. Aujourd’hui, la belle s’est refaite, l’aventure Miss Diongoma, même si elle lui a ouvert des portes, est maintenant derrière elle. Elle s’est reconvertie dans la coiffure, son dada de toujours et a ouvert un complexe dans son fief à Pikine. A 28 ans, elle attend patiemment la demande en mariage de son prétendant avec qui elle a vécu cette période de braise… Celui qui lui fera oublier son divorce. Tout vient à point à qui sait attendre. N’est-ce pas Oumy…
MARIA DOMINICA T. DIEDHIOU. LOBS
