Au moment où la bamboula fait rage au plus haut niveau de l’Etat à coups de milliards pour les besoins d’un festival atypique et inopportun, la bonbonne de gaz butane, denrée de première nécessité, subit des hausses successives sur son prix. La toute dernière hausse qui vient d’intervenir porte à presque 4000 FCfa le prix des emballages les plus consommés.
Les Sénégalais n’ont pas encore fini de broyer du noir au quotidien. En plus des interminables coupures intempestives d’électricité qui ont doublé de cadence, en cette période post-hivernale et de Festival mondial des arts nègres, les ménages vont devoir faire face aux tensions sur le marché du carburant mais surtout celui du gaz butane. C’est en effet sur ce produit qu’il est constaté la hausse de prix la plus significative dans la dernière structure des prix des hydrocarbures raffinés, entrée en vigueur ce samedi 25 décembre 2010 et caractérisée par une hausse généralisée des prix des produits pétroliers.
Très prisé par les ménages sénégalais dans les taches ménagères, le prix de la bombonne de gaz de 6 kg passe de 3.465 à 3.965 FCfa soit une hausse de +500 FCfa tandis que celui de la bonbonne de 2,7 kg qui coûtait 1.560 FCfa est désormais à 1.785 FCfa, soit une hausse de +225 FCfa. Notons que ces deux emballages représentent 95% de la consommation nationale de gaz butane. A ce rythme, les prix de ce produit vont tout droit vers le sommet surtout que la subvention qui était censée les tempérer, a disparu.
Pourtant, le Comité national des Hydrocarbures (Cnh) qui établi la structure des prix fait remarquer que « les prix au consommateur du gaz butane sont restés bloqués depuis le mois d’août 2010 alors que les cotations internationales du produit sont passées de 564 à 908 US$/tonne, soit une augmentation en valeur relative de +61% ; ce qui a généré des pertes de près deux milliards de FCfa sur ce produit pour la raffinerie de la Sar, en partie atténuées par le blocage des prix des produits liquides ».
Dans le même ordre d’idée, le Cnh indique que « N’eut été la mesure de suspension des droits de douane et de la Tva prise par le Gouvernement depuis juin 2009 pour atténuer le prix au consommateur du gaz butane, les prix des emballages auraient été : 4.820 Fcfa, soit une hausse de +1.355 FCfa sur la bouteille de 6 kg et 2.170 Fcfa, soit une hausse de +610 FCfa pour la bouteille de 2,7 kg ». On ne voit pas trop la différence mais il semble, selon le communiqué du Cnh, que « sur chaque emballage de 6 et 2,7 kg acheté par le consommateur sénégalais, l’Etat aura supporté respectivement 855 FCfa et 385 FCfa ».
Et d’ajouter que « Sur une consommation mensuelle de 1.500.000 bouteilles de 6kg et 400 mille bouteilles de 2,7 kg, l’Etat accuse une perte de recettes fiscales de 1,4 milliards de FCfa en un mois ». Cela fera une belle jambe au consommateur qui assiste en même temps à un gaspillage grandeur nature de 40 milliards de FCfa dans des festivités qui ne lui donneront pas les réponses aux questions relatives à sa survie quotidienne.
En dehors du gaz, la structure des prix qui est entrée en vigueur le samedi 25 décembre 2010 se caractérise également, par rapport à celle du 27 novembre dernier, par une hausse des prix de tous les produits pétroliers. Le Cnh souligne que « les quatre dernières semaines ont été marquées par ?une hausse des cotations de tous les produits pétroliers sur le marché international (+6% pour le supercarburant et +3% pour le gasoil) ». Il est ainsi relevé une hausse de +4% de la parité dollar /FCfa et une hausse +43% du fret maritime. Le Cnh invite à noter que « le cours moyen du baril de pétrole a augmenté de 3,5% sur la même période en passant de 85 à 88 dollars américains ». Et fait remarquer qu’à l’image du gaz butane, les nouveaux prix au consommateur sur le marché intérieur ont suivi la même tendance haussière. C’est ainsi que le super passe de 737 à 770 Fcfa le litre, soit une hausse de +33FCfa, l’essence pirogue passe de 555 à 588 FCfa/litre, soit une hausse de +33 FCfa/litre, le gasoil passe de 632 à 665 FCfa/litre, soit une hausse de +33 FCfa/litre.
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