«Je préfère jouer comme Atletico Madrid et gagner que de perdre en jouant comme le FC Barcelone», a déclaré le sélectionneur de l’équipe nationale du Sénégal, Aliou Cissé dans les colonnes de l’Observateur d’hier, vendredi 6 mai.
Si l’ancien capitaine des «Lions» pense que le club de Diego Simeone défend plus qu’il ne joue au football, alors, il se trompe lourdement.
Cette équipe force le respect à l’image de son entraîneur qui a su «formater» ses joueurs. Joueur, Simeone était teigneux, rigoureux, déterminé et gagneur. Arrivé à la tête des Colchoneros en 2012, l’Argentin a remporté cinq trophées dont l’Europa League et la Super coupe d’Europe en 2012, la coupe d’Espagne l’année suivante. Puis un autre doublé (Liga et Supercoupe d’Espagne) en 2014. Sans occulter la finale de la Ligue des champions la même année.
C’est une équipe compacte qui peut décider de laisser l’initiative du jeu à son adversaire. Mais, elle peut aussi dicter sa loi quand elle le souhaite. Qui ne se souvient pas de pressing très haut exercé sur le FC Barcelone lors des quarts de finale aller dans son temple du Nou Camp.
Le même scénario s’est produit lors du match retour à Vincente Calderone. Ils n’ont lâché prise qu’après l’ouverture de score avec un but de génie de Griezmann sur un merveilleux centre en demi-volée de l’extérieur du gauche de Saul Niguez que le Français a repris de la tête en pleine lucarne droite.
C’est dire que Diego Simeone dispose d’arguments pour mettre le feu chez l’adversaire. Mais aussi pour fermer sa boutique et empêcher que ses cages ne soient violées même s’il a en face de lui, des puissances de feu de la MSN qui pèse (83 buts) ou encore du BBC (73 réalisations).
Dire également que le FC Barcelone joue bien mais ne gagne pas est loin d’être exact. Rien que l’année dernière, Luis Enrique a réalisé un grand chelem (coupe, championnat, ligue des champions, coupe du monde des clubs). Cette année, les Catalans occupent encore la première place de la Liga à trois journées de la fin du championnat espagnol.
Nous osons espérer que ce n’est pas à son élimination en quarts de finale qu’Aliou Cissé faisait allusion pour en conclure que le FC Barcelone ne gagne pas même s’il joue bien.
Ignore-t-il que cette année, les Catalans ont battu les Colchoneros en aller comme au retour en Liga sur le même score (2-1). Pis, Luis Enrique a dominé sept fois Diego Simeone toutes compétitions depuis le 11 novembre 2015.
Jouer donc comme le Fc Barça, les Sénégalais en rêvent mais ils n’ont ni les joueurs encore moins le staff technique.
Depuis qu’il a pris les rênes de la sélection nationale, le 4 mars de l’année dernière, Aliou Cissé se cherche. Des chantiers, il n’en manque pas. Aussi bien en défense qu’au milieu de terrain. D’ailleurs, il reconnaît avoir des problèmes sur le flanc droit. Mais ce qui étonne plus d’un, c’est pourquoi Zarko Touré, le «bouche trou». Quid de Lamine Sané ?L’ancien capitaine a toujours excellé sur le flanc droit. Même s’il joue dans l’axe avec les Girondins de Bordeaux. En 2002, comme Cissé le rappelle également, Omar Daf avait été imposé sur le flanc gauche. Mais il n’a jamais failli. On se souvient encore à Alexandrie en quarts de finale de la CAN 2006, quand Ferdinand Coly s’est troué face au virevoltant Fodé Mansaré de la Guinée, Abdoulaye Sarr l’a confié à Lamine Diatta pour arrêter définitivement l’hémorragie. C’est ça, le coaching !
Au niveau du milieu de terrain, nous ne disposons que de Cheikhou Kouyaté et Idrissa Gana Guèye, incapables pour l’heure d’effacer leur vis à vis et apporter le surnombre au niveau de l’attaque. Aliou Cissé devrait remercier le Ciel d’avoir un tirage aussi clément pour les éliminatoires de la CAN 2017. Sur la route du Mondial russe, on a frôlé la correctionnelle devant des Locaux de Madagascar. Alors, au boulot au lieu de prêcher le faux.
sudonline.sn
