Après deux semaines de tergiversations, Emmanuel Macron a tranché : la réforme des retraites fera l’objet d’une concertation de trois mois entre le gouvernement français, les oppositions et les partenaires sociaux. Le chef de l’État hésitait à passer en force par le biais d’un amendement au budget de la Sécurité sociale, mais les mises en garde d’une partie de ses alliés ont dû peser dans son choix.
François Bayrou a dû passer une bonne soirée, mercredi. Le chef du MoDem avait multiplié les coups de gueule pour appeler Emmanuel Macron à choisir la voie de la concertation.
C’est sa ligne qui l’a emporté en soirée lors d’un dîner à l’Élysée : deux mois de discussions pour aboutir à un projet de loi spécifique autour de Noël.
Pourtant, plusieurs poids lourds du gouvernement poussaient à agir vite, convaincus qu’ouvrir un nouveau cycle de pourparlers ne servirait qu’à perdre du temps. « Ceux qui ne veulent pas d’une réforme maintenant ne changeront pas d’avis », prévient déjà un ministre.
Le chef de l’État temporise sur la méthode, mais il a fixé une ligne rouge : la réforme devra entrer en application à l’été 2023. Dernier délai.
Et si les discussions avec les syndicats tournaient court, Emmanuel Macron pourrait finalement choisir de passer par un amendement.
Dernier coup de pression : si la Nupes et le RN votaient une motion de censure sur les retraites, Emmanuel Macron s’est dit prêt à dissoudre l’Assemblée. Une mise sous tension en règle de ses troupes et des oppositions.
« Chiche! », a d’ailleurs répliqué Marine Le Pen sur Twitter. « Ce n’est pas 89 députés RN qu’il aura face à lui mais 150 à 200 ! », promet le député RN Christophe Barthès.
Pour le chef de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, présent dans la manifestation parisienne pour le pouvoir d’achat ce jeudi, ce serait plutôt la macronie qui serait réellement menacée en cas de nouvelles élections législatives.