Responsabilité collective

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On raconte, dans certains cercles de la capitale, comment quelqu’un s’est trouvé à payer volontairement son taxi au double du prix de la course. C’était à un carrefour. L’agent de police venait d’ouvrir la ligne sur laquelle circulait le taxi. Ce dernier perd quelques instants, ce qui lui vaut une interpellation. Un moment d’isolement avec le policier et … un billet de 1000 F change de poche. Le taxi avait retardé la circulation. Pourquoi le client a-t-il décidé de « rembourser » pour une « transaction » qui ne le regarde pas ? C’était, explique-t-i, pour encourager une bonne pratique. Au moment où l’agent de la circulation donnait le signal pour la file du taxi, le chauffeur était occupé à raisonner le passager d’un autre véhicule qui venait de jeter des restes d’aliments par la fenêtre d’un minibus.

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Tout ça pour ça !

Le taximan a confié ne pas supporter que des Sénégalais soient aussi peu respectueux de notre cadre de vie. A lui on souhaitera de ne souffrir, ni d’ulcère, ni de problème cardiaque.

A Dakar, autant que dans les autres villes du pays, la voie publique « n’appartient qu’à l’Etat », ce qui autoriserait de la salir sans retenue. Au résultat, nous avons la capitale parmi les plus sales de notre sous région.

Quand ils ont le privilège de recevoir des ordures ménagères, les rares bacs placés le long de quelques rues et avenues ne mettent guère de temps à renvoyer leur trop plein sur la chaussée. Le dernier camion de ramassage est passé il y’a… trois jours. Dans le meilleur des cas.

Quand s’y ajoute un mouvement d’humeur des techniciens de surface, voire des exploitants de camions préposées à l’enlèvement des ordures, Dakar prend les allures d’une cité-poubelle. C’est le cas depuis quelques jours. Que des travailleurs passent par des formes de lutte légales pour réclamer leur dû, on chercherait plus normal qu’on ne trouverait pas. L’Etat qui signe des conventions ou accorde des concessions ne devrait pas être fier d’avoir laissé pourrir (sans jeu de mot) une situation sans rapport avec l’image que les autorités disent vouloir donner du Sénégal. Et il y’a comme une ritournelle dans la crise des ordures chez nous.

Quand le service tourne sans accroc, ce sont quelque 1400 tonnes de déchets solides qui sont collectés quotidiennement à Dakar. En fin de semaine, on atteint des pics supérieurs à 2000 tonnes, pour environ 200 camions et bennes de ramassage. Le plus grand problème régulièrement soulevé par les éboueurs concerne la gestion. De la ménagère au chef de famille, les comportements semblent les mêmes face aux déchets domestiques : pas de tri, pas d’emballage adéquat. D’autres (pas des moindres) ne trouvent aucun inconvénient à remplir les caniveaux de déchets solides, entraînant, sur la chaussée, des rejets liquides. De malins besogneux arrachent aux canaux leur couvercle métallique qu’ils destinent à la refonte pour en sortir des ustensiles de cuisine. Les restaurateurs et restauratrices ne se privent pas non plus d’honorer leur part de dépôt sauvage dans les conduites d’eau de ruissellement. Lorsqu’au bout de quelques semaines de mauvaises pratiques le cadre de vie devient irrespirable comme c’est le cas depuis quelques jours, tout le monde veut emboucher la trompette de l’indignation, pour rappeler l’Etat et –accessoirement – les collectivités locales, à leurs obligations de nous assurer santé et hygiène.

Les enfants qui voient les grandes personnes se comporter de la sorte doivent encore se demander, quel rapport il peut y avoir entre le cours d’IC et le spectacle créé par les adultes, aux abords des écoles et dans la rue. Le policier connaissait la réponse, mais n’avait pas vu que le taximan parlait à un Dakarois-type.
Ibrahima Bakhoum sudonline.sn

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