Deux heures de retard pour un discours présidentiel de fin d’année qui était attendu à 20 heures ont poussé les sénégalais à se lancer dans des conjectures. La presse parle des coulisses de ce speech pour expliquer les raisons de ce retard.
« Qu’est ce qui se passe réellement au niveau du palais de la République ? Beaucoup de Sénégalais qui attendaient sagement le traditionnel discours de fin d’année devant leurs téléviseurs se sont posés cette question samedi soir. Parce que l’intervention du chef de l’Etat attendue à 20 h tapantes, n’a eu lieu que deux heures plus tard. Ce qui a soulevé moult interrogations légitimes. A l’arrivée, c’est un mauvais enregistrement de la première vidéo qui est servi comme explication », note « Walfadjri ».
« EnQuête » répond à la question : « On en sait un peu plus sur les raisons de la diffusion de l’allocution radiotélévisée du président Wade du 31 décembre dernier. Jamais, discours présidentiel n’a été aussi attendu par les Sénégalais et pour cause : fixé à 20 heures, le speech présidentiel n’a eu lieu qu’à 22 heures passées, faisant naître les plus folles rumeurs. Déjà qu’une persistante extinction de voix lui fait perdre la superbe que lui offrait jusqu’ici ses talents oratoires… », écrit « EnQuête ».
« EnQuête » note que « la réalité est toute simple : il a d’abord fallu proposer à Wade de raccourcir son texte et ensuite de lui donner un ton moins vindicatif, car le vieux professeur avait décidé de régler des comptes avec son opposition. Il a fallu lui expliquer que la tonalité de son discours ne faisait pas « président » et qu’il fallait lui donner des allures plus « solennelles ». Il fallait bien sûr un courageux pour expliquer cette nécessité « communicationnelle ». Un baron du régime a fait les frais, lui dont les oreilles sifflent encore de la colère de la Saint-Silvestre… ».
Selon « EnQuête », « en bon monarque, Me Wade aurait alors pris tout son temps pour réécrire son discours, surtout qu’il a été agacé par l’image de débandade à laquelle renvoient ses troupes avec la démission refusée du ministre de la Communication, Moustapha Guirassy, sans parler des autres qui ont eu l’élégance de ne pas « communiquer » sur leur volonté de larguer les amarres » .
A l’arrivée, note « Le Quotidien », le discours est un « massacre à la nation ».
« Visage émacié, le cou squelettique et ridé noyé dans le col d’une chemise blanche aux manches évasées découvrant des mains tremblantes qui tenaient parfois laborieusement quelques feuilles d’un discours-fleuve (environ 1h20 minutes) sur lesquelles il jette souvent des regards furtifs avant de les lever sur un téléprompteur comme une bouée de sauvetage de sa mémoire défaillante. C’est l’image affligeante, kafkaïenne que le président Wade a offert, le 31 décembre 2011, à la face du Sénégal et du reste du monde », écrit « Le Quotidien ».
« Le Populaire » note qu’il y a eu « 2 heures de retard sans explication plausible pour un discours politique, kilométrique, décousu, mal monté (montrant un) chef de l’Etat toujours fatigué ».
« L’Observateur » croit savoir que ce sont des « pastilles-miracles qui ont sauvé le discours de Me Wade ».
Selon « L’Observateur », « le palais présidentiel a vécu deux folles journée autour du discours de fin d’année de Me Wade. Divers évènement qui s’y sont produits, expliquent le retard accusé dans la diffusion de l’adresse à la Nation du chef de l’Etat ».
« Walf Grand-Place » indique que « Wade a été si long samedi dans son discours à la nation qu’il a tout simplement versé dans le ton de campagne électorale pour s’attaquer à ses opposants ».
« Sud Quotidien » rapporte que « dans son traditionnel message de fin d’année du 31 décembre 2011, le président de la République, Me Abdoulaye Wade, s’est engagé à former un gouvernement d’union nationale, s’il est réélu au lendemain du scrutin présidentiel du 26 février prochain. Il a, par ailleurs, réitéré la volonté de dialoguer avec le Mouvement des forces démocratiques de Casamance pour une paix définitive dans les régions sud du pays. Me Wade a aussi affiché sa satisfaction quant au déroulement du processus électoral ».
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