Une folle rumeur a circulé en début de semaine sur le Président de la République qui serait malade et hospitalisé en France. Très vite, le porte-parole du président l’avait, formellement, démentie. «Je tiens à démentir, et de la manière la plus formelle de telles informations dénuées de tout fondement», pouvait-on lire dans le communiqué de Serigne Mbacké. «Wade se porte très bien et poursuit son travail et ses audiences, conformément à son agenda comme vous le verrez, du reste, dans la presse. Il rentrera à Dakar dès la fin de sa mission c’est-à-dire dans les toutes prochaines heures», a-t-il ajouté. Un démenti qui ne convainc aucunement le journaliste sociologue, Pathé Mbodj.
Le journaliste sociologue, Pathé Mbodj, pense que l’information sur la maladie de Wade peut être vraie. «En tout cas, elle est vraisemblable pour deux raisons : la première, qui est fondamentale, c’est que le président de la république, a des problèmes de santé à son âge, que ce soit des problèmes de vision, d’audition ou de mobilité. Heureusement que la nature lui a doté d’une forte constitution et étant aussi président, il bénéficie de soins intensifs», a soutenu le journaliste.
«D’une il faut retenir que le président a vécu intensément ces 3 derniers mois. En novembre, il a préparé le FESMAN, en décembre, il l’a vécu intensément et personnellement, ne laissant rien à personne. Il a continué aussi à vivre les soubresauts de ce FESMAN», a-t-il expliqué ajoutant : «Or, comme on dit trivialement, le président n’est plus d’une première jeunesse. Il peut, ne serait-ce que sur le plan physique, éprouver quelque fatigue».
«D’autre part, quand il est annoncé dès lundi (dernier) comme devant faire partie d’une équipe prestigieuse internationale, œcuménique, pour aller visiter le camp de concentration Auschwitz, en Pologne, en compagnie du directeur de l’Unesco, de Rama Yade, représentante de la France à l’UNESCO, de l’Allemand Schröder, du Mufti du Caire, de certaines personnalités hébraïques, entre autres et que, pudiquement, on dise qu’il a été retenu, ça peut donner naissance à une rumeur sur une possible maladie», note le journaliste.
La réponse de Mbacké Ndiaye a ajouté à la confusion
Concernant la réponse du porte-parole de Me Wade, le journaliste estime qu’il n’a pas réussi.
«Je pense que la réponse du ministre Serigne Mbacké Ndiaye ajoute plus à la confusion. Parce que, quand le président est attendu dans une rencontre aussi prestigieuse, quand on sait quelle est sa volonté de paraitre dans de telles circonstances et qu’on prétende qu’il est en France en train de tenir des audiences et son programme, ça fait un peut désordre», a jugé l’ancien patron des éditions Predal.
«Je crois que la communication ne se trouvait pas là», a-t-il ajouté. Pour Pathé Mbodj, une bonne communication aurait consisté à mettre à contribution sa télévision en faisant du direct depuis Paris comme ils l’ont fait en 2006 lorsque Me Wade recevait le prix Houphouët-Boigny et au cours d’autres occasions.
«Je pense que l’idéal aurait été de mettre sa télévision à contribution, de manière à convaincre tout le monde», a-t-il relevé. «Mais dire que le président de la République est à Paris en train de tenir des audiences, c’est, je pense, jouer un peu avec l’intelligence des Sénégalais et ajouter à la confusion», a regretté le journaliste sociologue.
Charles Thialice SENGHOR
pressafrik.com