Bonjour Professeur. Pouvez-vous nous parler un peu de l’origine du café ?
Bonjour. En fait, il faudrait remonter dans la nuit des temps pour savoir à quelle époque fut découvert le café. Une chose est presque certaine : il est originaire de la haute Éthiopie, et peut-être de la région de Kaffa, ce qui pourrait être à l’origine du nom. Mais d’autres parle de Yémen.
Professeur. On dit que le café est tonique mais peu calorifique. Pouvez-vous expliquez un peu ?
Sambamara. En fait, inévitablement associée au café, la caféine à qui l’on prête de multiples propriétés, vices et vertus confondus, ne représente que 1,3% de la matière sèche d’un arabica et 2,4% d’un robusta.
En réalité, les grains de café renferment une centaine de composants, notamment des matières azotées et des tannins.
Le plus important est l’acide chlorogénique, un polyphénol aux propriétés anti-oxydantes, qui participe à l’équilibre avec les radicaux libres et permet d’éviter certaines maladies.
En outre, pauvre en protéines, en glucides et en matières grasses, le café est également riche en vitamines et en minéraux importants pour l’organisme. Calcium, magnésium et surtout potassium, une tasse en contient environ 80mg, les minéraux entrent pour plus de 4% dans la composition de la matière sèche des cafés.
Enfin, loin d’être négligeable, cette boisson est peu calorique lorsqu’elle est consommée sans sucre et sans lait.
Professeur. Vous dites que le café est aussi redoutable que le tabac dont personne n’ignore les méfaits. A quoi faites-vous allusion ?
Sambamara. A la conception, aux femmes qui désire un enfant. Vous savez, j’avais déjà dit, il y a quelques années de cela, qu’une tasse de café par jour pouvait, chez la femme, diminuer les chances de concevoir. On vient de me donner raison car, une étude danoise présentée lors du 28e congrès de la Société européenne de reproduction humaine et d’embryologie (ESHRE), stipule qu’avec 5 tasses de café par jour, vos chances de réussir une FIV (fécondation in-vitre), chute de moitié. L’étude affirme que le café serait aussi redoutable que le tabagisme en ce qui concerne la réussite d’une FIV…
En fait plus de 4.000 femmes engagées dans une prise en charge par fécondation in vitro ou par ICSI (injection d’un spermatozoïde dans l’ovocyte) ont été interrogées sur leurs habitudes de vie, et notamment sur leur consommation habituelle en café.
On constate ainsi qu’avec 5 tasses quotidiennes, les chances de réussite d’une FIV diminuent de 50%, et la probabilité de parvenir au terme est, elle aussi, réduite de 40%.
A noter que la caféine avait déjà été associée à un risque accru de fausse couche.
Professeur. Parlez-nous un peu des autres méfaits du café.
Sambamara. En fait la caféine diminue notre endurance, car elle empêche les vaisseaux coronaires de fournir suffisamment d’oxygène. Il n’est pas conseillé aux personnes souffrantes de troubles digestifs à boire du café sur un estomac vide.
En outre, le café supprime les substances essentielles comme la vitamine B1 de notre corps. Et vous savez que la vitamine B1 soutient le fonctionnement normal de notre système nerveux et régule le métabolisme des glucides. Une carence en vitamine B1 provoque l’insomnie et la dépression.
Professeur. Pouvez nous parler de quelques bienfaits du café, il y en a quelques-uns j’espère.
Sambamara. Bien sûr que oui. En fait, grâce à sa teneur en caféine, le café est un stimulant qui favorise l’activité. Le café est très diurétique (en dépit de la sagesse conventionnelle) n’influence pas la pression artérielle. Une tasse de café est rafraîchissante et augmente notre attention.
Et selon une récente étude menée sous l’égide de l’Inserm, le café a un effet protecteur pour la mémoire chez les femmes. Il ressort de cette étude que la consommation d’au moins 3 tasses de café par jour protègerait les femmes de 65 ans et plus du déclin cognitif. Par contre, les chercheurs n’ont pas réussi à déterminer pourquoi ce sont les femmes qui bénéficient de ces effets protecteurs et pas les hommes. « Il est possible que les hommes et les femmes métabolisent différemment la caféine ou bien encore qu’il y ait une interaction hormonale », suppose Karen Richie.
Parlant de la digestion, sachez que le café la favorise. Si on n’en connaît pas encore tous les mécanismes, on sait que ce breuvage stimule le transit intestinal ainsi que la sécrétion du suc pancréatique, nécessaire à la digestion des aliments en vue de leur assimilation intestinale. Le café favorise aussi la contraction de la vésicule biliaire, poche contenant les sels biliaires nécessaires à la digestion des graisses.
Pour ce qui est des maladies neurodégénératives, le café est très riche en polyphénols, les fameuses molécules aux propriétés antioxydants, encore plus que le thé selon certains scientifiques, ce qui en fait un candidat idéal pour prévenir de nombreuses maladies, notamment les pathologies neurodégénératives du type Parkinson, Alzheimer ou sclérose en plaque. Dans ce domaine, que des hypothèses, des spéculations, pas encore de certitudes donc.
Et selon d’autres études, le café pourrait avoir plusieurs autres bénéfices sur la santé : protection contre les cancers de la bouche, du pharynx et de l’œsophage, prévention des migraines (grâce à une action vasoconstrictrice sur la circulation cérébrale), de la cirrhose, influence positive sur l’humeur, effet bronchodilatateur (asthme), etc.
Pour finir, rappelons que le café est un stimulant hors norme, permettant d’augmenter la concentration, de chasser la fatigue, de tenir éveillé, de favoriser la mémorisation, etc. Grâce à une absorption rapide de la caféine dans l’organisme (son taux maximal est atteint 30 minutes après son ingestion), ces effets ne se font pas attendre, d’où le coup de fouet pratiquement immédiat.
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