Soutien du directeur de l’institut diambars au candidat de Bennoo Bokk Yakaar : Saër signe le Seck pour Macky

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Plus d’un mois après l’échec des Lions à la Can, Saër Seck rompt le silence. Sur les raisons de la déroute de Bata, le profil du futur sélectionneur, l’avenir de l’Equipe nationale, le directeur de l’Institut Diambars dit tout. Actualité oblige, il s’est aussi prononcé sur la Présidentielle 2012, en révélant soutenir le candidat Macky Sall. Entretien.

ELIMINATION DES LIONS A LA CAN
«L’échec n’est pas souhaitable, mais il est presque salutaire»
«Tout le monde s’est largement prononcé sur l’échec de la Can. Celui de Bata est derrière nous. Nous avions fait des éliminatoires qui étaient excellentes. Nous n’avons pas pu franchir le cap. J’avais à plusieurs reprises attiré l’attention des sportifs sénégalais que cette équipe était en gestation, même si elle nous avait valu beaucoup de satisfactions. Elle nous avait permis d’accélérer le processus de la reconstruction en accumulant des résultats positifs. Mais cela ne marquait pas l’achèvement du phénomène de la reconstruction. L’avant-veille du départ (à la Can) sur un des plateaux d’un de vos confrères, j’avais dit : attention, cette Equipe du Sénégal n’est pas la meilleure du monde, ni du continent ! C’est vrai que pour la battre, il faut faire fort, mais de la même manière qu’elle pouvait gagner, de la même manière elle pouvait perdre. Je crois que le débat se situe autour d’un seul concept qui est celui de la patience. On ne peut pas reconstruire si on n’est pas patient. Dans un processus de reconstruction, on a des grandes et de belles victoires. On a aussi de l’ambition et de l’envie, mais il faut savoir qu’on peut enregistrer aussi des échecs. Ça fait partie des étapes de la reconstruction. La défaite nous fait plus prendre conscience de nos lacunes que la victoire. Donc l’échec n’est pas souhaitable, mais il est presque salutaire. Je prends juste une anecdote. Avant que Diambars ne soit champion de la Ligue 2, l’année d’avant on était avant-dernier. Il n’y a que l’Asfa qui descendait en National qui était derrière nous. Nous avons tiré les enseignements de cette saison et nous avons gardé tout le monde. Nous avons été dans la stabilité parce que nous avions un projet qui était à moyen terme et qui était l’accession en Ligue 1. L’année suivante, le même staff, les mêmes joueurs ont survolé la Ligue 2. Volià ! Maintenant, c’est vrai que ce qui est peut-être valable pour Diambars dans les mêmes rythmes et les mêmes délais, n’est pas la même attente pour l’Equipe nationale. Mais ce que je crois, c’est que si on n’est pas patient, on ne tire pas les enseignements de manière objective de nos échecs en sachant qu’on en aura d’autres, la reconstruction risque de prendre plus de temps.»

LES RAISONS DE L’ECHEC DES LIONS
«Le coach doit apprendre de ses erreurs pour grandir»
«Quand on perd trois fois 2-1, c’est un échec et il faut l’assumer. Après derrière, il faut l’analyser de la manière la plus froide et la plus sereine et regarder le contenu des matches. Contre la Zambie, on rentre mal dans le match. Après, on trouvera toutes les explications du monde : On ne s’est pas échauffé. Quand on est arrivé, pour le protocole… Sauf que contre la Zambie en deuxième mi-temps, l’équipe a créé suffisamment de jeu et d’occasions pour revenir. La Zambie a eu un taux de réussite exceptionnel puisque c’est trois frappes deux buts. Et pour le Sénégal, on a eu quand même quasiment cinq voire six occasions de but qui n’ont pas été au fond. Quand on joue la Guinée Equatoriale, si à la mi-temps, il y a trois zéro, il n’y a pas de scandale puisqu’on s’est créé des occasions. On joue dans des conditions inhabituelles, un terrain complètement impraticable. Ce qui fait qu’on se retrouve déjà en deux matches sur des détails avec zéro point à la place de quatre ou six points. Après, derrière c’est terminé parce que la compétition va très vite où tous les détails sont importants. Visi­ble­ment là, nous n’avons pas géré tous les détails qui font les succès dans cette compétition. Mais en même temps, ce qu’il faut savoir, c’est que nous avions une équi­pe jeune où des gens découvraient la com­pé­ti­tion africaine. Il faut aussi savoir que dans notre staff et no­tamment l’entraîneur, Amara Traoré c’é­tait sa première Can en tant que coach principal, en tant que celui qui doit prendre les décisions. Ma conviction est que le coach, y compris celui de l’Equipe nationale a le droit de faire des erreurs et d’apprendre de ses erreurs pour grandir. Si Ama­ra était le meil­leur entraîneur au mon­de, il ne serait pas au Sé­né­gal. Alors, est-ce qu’il ne devait pas être limogé ? Je suis un garçon qui est réaliste. Je ne passe pas mon temps à rebâtir des châteaux en Espagne. Que je partage ou pas la décision prise, c’est pareil. Le football est une famille. Il faut qu’on apprenne la loyauté et savoir tous tirer dans le même sens. C’est très facile d’attendre que la décision soit prise pour dire que je suis d’accord ou pas. La question, c’est de savoir comment on se projette pour continuer la reconstruction de notre football. Aujourd’hui, il y a une décision qui est là. Ce qu’il faut souhaiter à Amara, c’est bon vent et bonne chance dans sa carrière.»

LE PROCES DES BI-NATIONAUX
«Un débat nauséabond de gens qui veulent exister»
«C’est un débat qui est nauséabond. On ne peut pas se permettre ce type de débat au Sénégal quand on sait quelle est la levée de bouclier qu’il y a eu quand on a parlé de l’histoire de quotas en France. C’est la première chose. La deuxième, c’est que je n’avais pas entendu personne, pas une seule voix, qui se soit élevée contre le fait que des footballeurs compétents qui sont des Sénégalais comme toi et moi, nous soyons allés les chercher pour qu’ils puissent apporter leur pierre à l’édifice. La troisième chose, c’est que je reste persuadé que ces jeunes qui ont leur apprentissage des compétitions en Afrique à faire. Quand je suis allé les chercher, partout où je passe, je n’ai reçu que des remerciements pour ce travail. Donc, c’est un débat d’arrière-garde pour des gens qui n’ont jamais levé le petit doigt pour faire quoi que ce soit pour le football sénégalais, et qui profitent d’un échec comme celui-là pour exister. Ce n’est pas très fair-play et pour moi, c’est un non-événement.»

AVENIR DES LIONS
«Rester sereins, même si on va encore connaître d’autres échecs»
«Très honnêtement, il n’y a pas péril en la demeure. Quand on mettait en place le projet de restructuration, c’était de 2009 à 2018. Il y avait neuf ans et huit compétitions majeures parmi lesquelles, quatre Can, les Jeux Olym­piques 2012 et deux Coupe du monde. Nos théorèmes de base, c’était d’utiliser les quatre premières compétitions pour mettre en place une équipe compétitive. Cela veut dire qu’on pouvait aller dans ces compétitions sans les gagner. C’était la période transitoire qui nous permettait de bâtir quelque chose de solide. Et ensuite, être compétitifs et être prétendants à chacune des compétitions auxquelles on participe. Ce n’est pas parce qu’on a échoué en 2012 que le football sénégalais n’existe plus. Il y a une équipe Cadette, Junior, Olympique, Locale et une sélection A. Dans l’équipe, vous avez des joueurs avec différents âges qui peuvent progresser et qui ont encore dix ans de football dans les jambes et en Equipe nationale. Quand vous avez cela, pourquoi souhaitez-vous être pessimiste en ce qui concerne l’avenir du football sénégalais au plan de l’Equipe A. Même si on a des problèmes et même si on va encore connaître d’autres échecs, il faut que nous restions sereins et que nous sachions où est le cap. Nous avons un championnat professionnel qui commence à être animé. On commence à avoir des infrastructures, les stades régionaux sont faits.»

ENTRAINEUR LOCAL OU ETRANGER
«Peu importe la nationalité»
«Cela n’a aucune importance. La seule substance, c’est d’avoir un coach qui a un véritable projet et qui peut être en adéquation avec ce qui est tracé en ce qui concerne la reconstruction du football sénégalais. Est-ce qu’à partir des trois prochaines compétitions on peut construire une équipe qui soit compétitive ? Est-ce qu’on peut apporter au Sénégal un plus en ce qui concerne la détection des jeunes et les former suffisamment pour que le football sénégalais puisse franchir des paliers ? Voilà ce qui m’intéresse. Quel est l’entraîneur qui peut le faire ?»

ATTENTE DES DEUX CANDIDATS A LA PRESIDENTIELLE
«Je soutiens le candidat Macky Sall»
«Même si pour le stade Alassane Djigo, il est urgent de changer le tapis, la même chose pour Demba Diop, je demanderai à celui qui va venir, et je pense que ce sera le candidat Macky Sall, c’est mon choix, de rendre le stade Assane Diouf aux sportifs. Que les projets immobiliers qui y sont menés, soient arrêtés et que le stade soit refait comme un stade moderne qui puisse abriter des compétitions de haut niveau. Mon souhait, c’est que les stades Iba Mar Diop et Demba Diop, de manière progressive, soient rasés pour qu’on puisse en faire des enceintes modernes. Le Sénégal est digne de ces enceintes. J’ai entendu le candidat Macky Sall en parler, mettre des plateaux fonctionnels avec des pelouses synthétiques dans chacun des départements du Sénégal, terminer les infrastructures dans les capitales régionales. C’est la base du développement. Il faut de la formation pour l’ensemble des acteurs du football. On ne peut pas développer notre football si la Dtn n’est pas dotée des moyens pour que des coaches de très haut niveau, qui se recyclent de manière régulière, existent au Sénégal. Que les jeunes arrivent et que les anciens leur transmettent leur savoir et qu’on ait un gibier d’entraîneurs, au lieu de recevoir 60 candidatures extérieures pour notre Equipe nationale pour quatre candidatures sénégalaises ; ce n’est pas acceptable ! La dernière chose, c’est la mise en place d’un cadre juridique et fiscal incitatif pour permettre l’éclosion des initiatives privées et qui permettent au football, le sport en général, de réaliser des investissements, de faire progresser la formation et que le niveau de la compétition puisse être relevé. Maintenant, est-ce que je soutiens le candidat Macky Sall ? Oui, dans la mesure où tous ces éléments, je les retrou­ve dans son programme sportif. Je n’ai pas de secret là-dessus. Je suis également un acteur de la pêche. Hors dans le secteur de la pêche, il est fait par le gouvernement actuel et notamment le ministre des Pêches, des choses qui sont,  du point de vue de la morale, totalement répréhensibles et qui font que tous ceux qui sont à côté du ministre des Pêches actuel, je ne peux pas les soutenir. Donc, je soutiens effectivement le candidat Macky Sall.»

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