L’actuelle tension sur le sucre qui pourrait faire croire à l’existence d’une pénurie artificielle de cette denrée au Sénégal, provient de la conjugaison de trois facteurs explicatifs relevant tous d’une attitude spéculative de commerçants importateurs vis-à-vis de ce bien de consommation de masse. Il y a le refus de certains commerçants d’honorer l’engagement d’importer les quotas de sucre dévolus, partiellement ou totalement pour résorber le gap entre la production nationale et la demande de consommation, la pratique de la rétention de stock aux fins de surenchérir sur les prix et la propension pour d’autres de s’adonner à des exportations de sucre vers des pays limitrophes ,à partir des stocks de la CSS.
Ce phénomène spéculatif de grande ampleur est dû à une variation sensible à la hausse des cours mondiaux du sucre autour de 20% du fait d’une insuffisance de l’offre mondiale consécutive à la situation de mauvaise récolte cette année au Brésil (de fortes pluies ont freiné les rendements), mais aussi, à l’augmentation de la demande mondiale sur ce bien. Nous savons que, très souvent, quand les prix internationaux sont au plus bas, les spéculateurs tentent d’inonder le marché local avec un dépassement des quotas à l’importation, menaçant ainsi l’écoulement de la production réalisée par la CSS et, quand les prix sur le marché international sont élevés, ils s’approvisionnent sur les stocks de la CSS pour ravitailler les pays limitrophes ; Vous conviendrez avec moi que cette situation est d’une gravité pouvant mener à de grandes perturbations des marchés et à des instabilités ;Si bien que des mesures adéquates de surveillance de nos frontières doivent être prises.
‘’Créer une seconde industrie de production de sucre’’
La CSS, sur ce plan, a fait des efforts titanesques en procédant à des augmentations de capacité pour résorber le gap entre la production nationale et la consommation locale , laquelle production est passée de cent milles tonnes à une période ante, à cent cinquante milles tonnes actuellement, réduisant ainsi le gap à vingt cinq milles tonnes de sucre , alors qu’il était de cinquante milles tonnes dans un passé récent . Toutefois, il faut convenir que les efforts de la CSS, si importants soient-ils ,sont neutralisés par les effets de la forte spéculation sur fond de l’érratisme des cours mondiaux; C’est dire que le moment est venu au Sénégal de créer une seconde industrie de production de sucre à l’instar des cimenteries et, de ce point de vue, qu’est ce qui empêcherait les importateurs professionnels de l’UNACOIS de se constituer en cartel pour créer une seconde unité de production de sucre, au lieu de toujours vociférer contre la CSS ,ou de s’arc bouter sur des quotas d’importations qu’ils refusent d’honorer à souhait si les prix internationaux ne leur sont pas favorables, comme c’est le cas aujourd’hui?
La situation de relative tension sur le sucre au Sénégal pourrait être vite réglée en procédant à des augmentations sur les prix intérieurs proportionnellement au renchérissement des cours mondiaux, mais, cette option bute sur le blocage des prix intérieurs administrés qui deviennent, de ce fait, un goulot d’étranglement ; Cependant , l’ajustement par une variation à la hausse des prix du sucre , si le blocage était enlevé, resterait une mesure conjoncturelle par rapport aux mesures structurelles d’augmentation de l’offre nationale de sucre au Sénégal.
La situation de tension sur le sucre qui est un bien intermédiaire et de consommation finale de masse nous rappelle cette autre situation sur le riz local dont ces mêmes commerçants spéculateurs refusent de commercialiser ce bien stratégique, en cette fin de saison hivernale où il y a des productions record, pouvant également créer l’affolement dans les marchés et de mévente pour les producteurs.
La tension sur le sucre et le riz relève plus de comportements spéculatifs de commerçants que sur tout autre chose, dénotant un manque de patriotisme économique et l’incapacité de certains de nos compatriotes d’évoluer du stade de commerce au stade de production ou de l’informel au formel ;d’autres considérations politiques ressemblant à un boycott économique de commerçants contre le relèvement de la production nationale et contre la justice fiscale pourraient s’y greffer ; Nous nous souvenons , en effet, du mouvement d’humeur récent des commerçants de l’UNACOIS qui refusaient de s’acquitter de l’impôt sur le bénéfice
Le modèle de comportement et le modèle de consommation sur fond de patriotisme économique sont aussi importants que le modèle de croissance pour un développement endogène et auto centré vers l’émergence ; or, de ce point de vue, le Sénégal connait un certain nombre de défaillances.
Kadialy Gassama, Economiste
Rue Faidherbe X Pierre Verger
Rufisque
Et c’est seulement maintenant que le manque de patriotisme de l’UNACOIS est dénoncé ? Ou, alors, c’est seulement maintenant que des médias permettent que cette dénonciation soit visible ?
Par ce manque de patriotisme l’UNACOIS a combattu Abdou DIOUF, au point de l’obliger à mettre en place la ROES, au point de l’obliger à jouer la division de l’UNACOIS. L’UNACOIS a employé la plume de Latif Coulibaly pendant plus d’une dizaine d’années pour combattre les pouvoirs sénégalais par ce manque de patriotisme.
Par ce manque de patriotisme l’UNACOIS a isolé Bocar Samba Dieye qui ne se chauffe pas de ce bois.
Par ce manque de patriotisme UNACOIS a combattu Abdoulaye Wade jusque dans les hausses de prix pour lever le peuple sénégalais contre lui, jusque dans les grèves pour bloquer le Sénégal et irriter le peuple contre Wade.
Par ce manque de patriotisme l’UNACOIS s’est liguée avec Macky Sall pour pourrir la vie des sénégalais pour arriver au pouvoir. Et bizarrement, c’est seulement maintenant que ce manque de patriotisme est dénoncé. De 2011 à ce jour, j’ai dénoncé ce manque de patriotisme. J’ai été le seul à répéter que les hausses de prix de 2011, les grèves répétitifs faisaient parti un complot pour indigner le peuple contre Wade. J’ai été traité, dans tous les forums, de marginal. Mais plus le temps passe, plus les sénégalais vivent la douleur que leur impose Macky dans leur chair, plus ils se réveillent de leur lourd sommeil, et commencent à voir la vérité.
Messieurs, ce manque de patriotisme de l’UNACOIS est aussi celui de Macky. Ils se sont ligués contre le peuple sénégalais et, aidés et protégés par des médias complices, ils ont réussi à arriver au pouvoir.
Bonsoir « M. l’économiste »,
Vous m’excuserez de mettre entre guillemets le titre d’économiste car je doute véritablement que vous en soyez un.
D’emblée vous faites le choix de choisir un camp en jetant presque en pâture l’autre partie sans au préalable camper le contexte. Pour des questions méthodologiques et aussi de pédagogie vous auriez pu prendre la peine de vous posez des questions telles que :
A combien s’élève la production de sucre au niveau mondial cette année?
Quid de la production au Sénégal?
Quel est le quota accordé pour l’importation de sucre au Sénégal cette année?
Est-ce que ce quota est fonction de la production de sucre au Sénégal?
Quels sont les importateurs qui s’activent dans l’importation de sucre au Sénégal?
Disposent-ils d’agrément ou d’autorisation au titre de l’année en cours?
Voici quelques questions, qui à mon humble avis, auraient pu vous aider à poser un bon diagnostic de la situation pour mieux l’analyser par la suite. Mais que nenni! Vous foncez bille en tête sans réfléchir sur les règles qui entourent ce secteur et autres contingences sous la responsabilité de l’Etat par le biais de la direction du commerce.
Par ailleurs, c’est quand-même un peu surprenant que vous vous en preniez à d’honnêtes personnes qui, pour la plupart du temps, sont partis de presque rien et sans avoir bénéficié d’aucun coup de pouce de qui que soit et surtout d’aucun régime. Là où la compagnie dont vous êtes « le porte voix » à bénéficier de tous les privilèges et à pu disposer d’un marché en quasi monopole depuis presque un siècle.
Comment pouvez-vous concevoir que la Compagnie Sucrière puisse être producteur et importateur?
Qu’il puisse s’arroger le droit d’être juge et partie d’un marché qui est supposé libéraliser dès l’instant que son stock de produit pour l’année est épuisé.
De même, je trouve que vous êtes injuste en vous prenant à d’honnêtes citoyens qui malgré les complexités du marché des commodities tirent leurs épingles du jeu mieux que tous les technocrates que comptent le pays. Car eux ne sont pas en situation de rente contrairement à la Compagnie que vous défendez et qui malgré sa situation qui est des plus que confortable n’ais jamais réussi à adresser un marché aussi petit que celui du Sénégal.
Une prochaine fois, faites votre semblant de contribution mais de grâce épargnez-nous vos titres en toc. Car le propre d’un économiste c’est d’être factuel avec des chiffres qui parlent d’eux-mêmes complété d’une analyse succincte à même d’aider à mieux comprendre pourquoi cela s’est produit et quelle peut être la tendance à moyen terme par exemple afin d’aider à une meilleure prise de décision.
Pour finir je vous invite à faire « tien » cette citation de Nicolas Boileau : « Ce qui se conçoit bien s’annonce clairement – Et les mots pour le dire arrivent aisément. » Car celle-ci est aussi valable en économie voire encore plus d’ailleurs.
En m’excusant par avance,
Votre apprenti citoyen