Validation de la candidature de Wade par le Conseil constitutionnel : Amath Dansokho menace les 5 Sages

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En marge du symposium tenu le week-end dernier avec des constitutionnalistes sur l’irrecevabilité de la candidature du Président Wade pour un troisième mandat, Amath Dansokho, président d’honneur du Parti de l’indépendance et du travail (Pit) ; et du Mouvement du 23 juin (M23), a tenu à insister sur la responsabilité des cinq sages du Conseil constitutionnel pour dire que s’ils valident «la monstrueuse initiative» du candidat du Sopi, «ils en paieront le prix». Vous avez présidé le symposium du M23 sur le 3e mandat du président de la République. Qu’est-ce que vous en retenez ?
Je note que le M23 a été confirmé par le travail rigoureux des constitutionnalistes sénégalais de l’Ucad, mais aussi par la contribution de très grande qualité de Me Doudou Ndoye qui est non seulement un très grand avocat, mais surtout un homme qui développe une réflexion soutenue sur toutes les questions de droit. Leur conclusion est nette : Abdoulaye Wade ne peut pas être candidat. Il n’y a aucune disposition dans la Cons­titution qui l’autorise à être candidat. Sa décision de ne pas se porter candidat a été affirmée solennellement en 2007. Mais, par une pirouette Wax waxxet, il a décidé d’être candidat. C’est une décision extrêmement grave, parce qu’il ne pourra le faire que par un coup de force. Il a choisi de plonger le pays dans une crise majeure. Son régime est construit sur le sable et la corruption. Il va s’effondrer.

Pendant que vous planchez sur la candidature de Me Wade, lui, pose des actes dans la perspective de 2012 en recevant des lutteurs, des imams…

Cela veut dire qu’il ne tient aucun compte de ce que dit la loi. Il a décidé de faire un forcing. Sous ce rapport, il n’hésite devant aucun moyen. Tous les jours, ce sont des  groupes qui passent et auxquels il distribue des millions, puisqu’il ne compte que sur la corruption pour acheter les Sénégalais comme s’ils étaient du bétail. Il a essayé à l’heure actuelle de mettre la main sur les ressources de la Sonatel, en vendant au plus fort une société qui est la fierté du Sénégal tant elle est performante.

Que comptez-vous faire si le Conseil constitutionnel venait à valider la candidature de Me Wade ? 

J’espère que le Conseil constitutionnel fera preuve de sagesse, bien que leur mode de désignation en fait un organe d’exécution de Wade. J’espère qu’ils (les cinq sages) vont prendre leur courage à deux mains. Ils sont affectés à une fonction. Il faut dire oui ou non. Le Conseil constitutionnel n’a même pas à recevoir la candidature (de Wade). La Consti­tution est claire, mais s’ils (les juges constitutionnels) valident cette monstrueuse initiative de Wade qui peut plonger notre pays dans des conséquences incalculables, eux-mêmes, ils en paieront le prix.

Que pensez-vous de la polémique autour de la coordination du M23? Certains estiment que Alioune Tine ne doit pas les diriger. 

Je n’ai jamais été témoin de différend au sein du M23. Le M23 et le Bennoo sont des organisations très larges qui regroupent des hommes et des femmes qui ont des parcours politiques et idéologiques très con-trastés et variés. Naturellement, il y a des débats. Pour une question com­me celle-là, cela suscite beaucoup de passions. C’est notre pays qui est en jeu. Le débat n’est pas la compétition du pouvoir. Le pouvoir, ce n’est pas au sein de Bennoo qu’il faut le prendre ; il est là-bas à l’Avenue Léopold Sédar Senghor (Rire).

Par rapport à cet enjeu du pouvoir, Bennoo peine à régler la question de sa candidature à la Présidentielle, alors qu’on est à quelques mois de l’échéance. Il semble plus préoccupé par la question de la candidature de Me Wade… 

C’est vrai, il y a beaucoup de Sénégalais qui s’inquiètent. Ils estiment qu’il est temps, que le (ou les) candidat(s) de Bennoo – on peut avoir les deux cas de figures – doit se faire connaître. Nous avons décidé d’aller jusqu’au bout de notre procédure.

Que pensez-vous de la chute du Colonel Kadhafi ?

C’était prévisible. Moi, je n’ai rien à voir avec Kadhafi. La première fois que je lui ai serré la main, c’était en 1970 quand j’étais en exil avec Abdoulaye Bathily à la Conférence afro-asiatique. Il était venu présider la cérémonie de clôture. Il avait une casquette qui masquait ses yeux. Il a fait des choses pour son pays, c’est incontestable, mais c’était un type un peu fou. Ça, il faut le dire. Il est venu ici pour proposer que Abdoulaye Wade – et c’est le Président lui-même qui lui a demandé d’aller plaider sa cause devant l’Assemblée – soit nommé Président à vie. C’est lui (Wade) qui a été son conseiller sur les affaires africaines, qui l’a poussé à se déclarer roi d’Afrique.

Comment vous expliquez la volte-face du Président Wade ?

Il est sans scrupule. Je ne vois pas pourquoi les gens n’ont pas pu faire une analyse objective du comportement de Wade, quand les troupes américaines sont entrées en Irak. Sadam Hussein l’a financé. Je le répète, il l’a financé. Il a dit que les troupes sénégalaises doivent aller en Irak. Cela a suscité la révolte, parce que les gens considèrent que l’Occident applique une Justice à deux vitesses. Toutes les résolutions de l’Onu qui sont votées contre la Résolution d’Israël sont jetées à la poubelle. Mais ils ont attaqué Sadam Hussein parce que c’est le pétrole qui les intéresse. Ils (les pays occidentaux) se sont mis dans la tête qu’ils sont devenus les maîtres du monde et il faut que les gens abdiquent devant leur volonté. Je ne suis pas avec Kadhafi, mais la véritable raison de cette agression, c’est le déni des libertés des peuples, le refus de gérer leurs ressources pour leur peuple et par leur peuple. Si c’est une question de liberté, pourquoi ils n’ont pas envoyé de troupe en Arabie Saoudite, au Bahreïn, au Yémen ? Et pourtant là-bas, on a tué des gens. Il ne faut pas se faire d’illusion : le fond du problème, c’est que Kadhafi les gênait et il faut qu’ils éliminent tous les dirigeants qui s’opposent au capitalisme.

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