[Video] L’Afrique du Sud enterre Nelson Mandela dans l’émotion

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Les éloges funèbres se sont succédé à l’enterrement du héros de la lutte contre l’apartheid.

 «Tu resteras la lumière qui nous guidera», a lancé le président sud-africain Jacob Zuma lors du dernier hommage à Nelson Mandela, dimanche dans son village d’enfance, Qunu, où l’émotion a pris le dessus sur la solennité due à ce héros mondial. Après dix jours de deuil national et une série d’hommages en Afrique du Sud et dans le monde, une dernière cérémonie officielle s’est tenue dans ce petit village rural du sud-est du pays, où il doit être inhumé en milieu de journée dans l’intimité familiale.

Le président Jacob Zuma s’est adressé directement au défunt, «un homme si grand et cependant si humble», dont «l’élégance, le rire, l’amour et le leadership» manqueront à tous. «L’Afrique du Sud va continuer à grandir, parce que nous ne pouvons pas te décevoir», a-t-il lancé. «Ton long chemin vers la liberté s’est achevé (…) Mais notre propre voyage continue (…) Tu resteras la lumière qui nous guidera sur le long chemin pour construire l’Afrique du Sud de tes rêves».

Coups de canon, escorte militaire, hymnes religieux, choeurs d’enfants, 95 cierges (autant que le nombre d’années de sa vie): toute la pompe due à un homme d’Etat de sa stature avait été déployée pour ces funérailles, en présence de 4 500 invités. Mais son vieil ami et camarade de lutte Ahmed Kathrada n’a pas tardé à faire jaillir la personnalité unique du héros de la lutte anti-apartheid, un géant chaleureux et accessible, évoquant «son amour, sa simplicité, son humilité, son courage…» «J’avais vu à l’hôpital un homme impuissant et réduit à l’ombre de lui-même et l’inévitable s’est produit», a-t-il noté d’une voix chevrotante. «Ma vie est face à un vide et je ne sais plus vers qui me tourner.»

L’une des petites-filles du défunt, Nandi Mandela, a détendu l’atmosphère en revenant sur les qualités de conteur de son «tatamkhulu» (grand-père). «Il préférait les histoires qui lui permettaient de se moquer de lui-même», a-t-elle rappelé, mais il était «aussi un grand-père strict, attaché à la discipline, qui nous préparait à la vie.» «Tu vas nous manquer Tatamkhulu. Ta voix sévère quand tu n’étais pas content de nous va nous manquer. Ton rire va nous manquer…»

Même les dirigeants africains appelés au pupitre sont sortis des hommages convenus, la présidente du Malawi Joyce Banda évoquant notamment la manière dont «tout le monde tombait amoureux de Mandela», sous les applaudissements de l’assemblée.

L’ESPRIT DES ANCÊTRES

Quelques personnalités étrangères, le prince Charles, les anciens Premiers ministres français Lionel Jospin et Alain Juppé, ou l’entrepreneur britannique Richard Branson, s’étaient glissés dans l’assemblée, où les Sud-Africains dominaient nettement. Après cet ultime hommage, les caméras devaient s’éteindre. La famille de Nelson Mandela a souhaité le mettre en terre à l’écart des médias. Privée de son patriarche pendant ses 27 ans de prison, obligée de le partager ensuite avec la nation puis le monde entier, elle souhaitait se le réapproprier pour un dernier adieu.

La mise en terre sera dirigée par des chefs du clan Thembu, une branche de l’ethnie xhosa. Un boeuf devait être sacrifié pour contenter les esprits des ancêtres et s’assurer qu’ils réservent un bon accueil au père de la Nation arc-en-ciel. Ce sont des anciens du clan, également, qui ont veillé le corps dans la nuit. Ce sont eux aussi qui devaient communiquer avec les ancêtres lors des rituels depuis samedi, afin d’apaiser l’esprit du défunt.

Dès l’aube aux portes de la propriété de Mandela, dont tous les accès routiers sont coupés depuis plusieurs jours, des résidents de Qunu s’étaient rassemblés, espérant pouvoir se glisser à l’intérieur.

LE SOURIRE AUX LÈVRES

«Je suis là depuis hier soir, j’ai dormi à l’arrière d’un pick-up», déclarait Nomvula Luphondo, un enseignant de 44 ans. «Peut-être qu’ils vont me laisser entrer ? Ce serait bien de pouvoir lui dire au revoir». D’autres se résignaient à rester à l’écart.«Si la famille le ressent comme cela, qui sommes nous pour dire quelque chose ? C’est leur corps, leur Mandela, à eux de décider. Qu’il ait été chef de l’Etat ou pas»,estimait Gugulethu Gxumisa, 19 ans.

Son enterrement met un point final à dix jours de deuil et d’hommages à celui qui a réussi le «miracle sud-africain»: la fin de l’apartheid sans plonger son pays dans la guerre civile. Son crédit, déjà énorme auprès de la population noire qu’il a libérée, avait encore grandi lors de sa présidence (1994-1999) placée sous le signe du pardon envers la minorité blanche.

L’amour de son pays s’est manifesté de mercredi à vendredi quand 100.000 personnes sont venues s’incliner sur sa dépouille exposée dans un cercueil semi-ouvert au siège de la présidence, à Pretoria. Souvent effondrés, les Sud-Africains avaient pu jeter un dernier regard sur le visage de leur icône, les traits figés pour l’éternité. Et peut-être auraient-ils souhaité déceler un mouvement à la commissure des lèvres… «Je ne doute pas un seul instant que lorsque j’entrerai dans l’éternité, j’aurai le sourire aux lèvres», avait écrit Mandela en 1997.

AFP VIA LIBERATION.FR

1 COMMENTAIRE

  1. LE PAPE FRANCOIS SOUTENAIT T- IL L’APARTHEID ?
    Réflexion sur les relations entre Nelson Mandela et l’Eglise
    REMARQUE IMPORTANTE :
    En écrivant et en publiant cette réflexion, je ne voudrais en aucun point heurter la sensibilité, discrédité, déshumanisé, ou critiqué qui que ce soit.
    Au contraire, je tiens encore une fois à témoigner mon profond respect à la communauté Chrétienne du monde entier, si l’on sait que de là ou je viens, Musulmans, Chrétiens Animistes et autres vivent en parfaite harmonie depuis toujours.
    Pour Ceux ou celles qui se sentiront offusqués en lisant ce billet, je présente mes profondes excuses.

    Pendant l’homélie de la messe solennelle d’inauguration du pontificat du pape François, le 19 mars 2013, ce dernier s’exprimait devant des millions de fidèles en disant ceci :
    Servir Dieu en sa création
    « Je voudrais demander, s’il vous plaît, à tous ceux qui occupent des rôles de responsabilité dans le domaine économique, politique ou social, à tous les hommes et à toutes les femmes de bonne volonté : nous sommes « gardiens » de la création, du dessein de Dieu inscrit dans la nature, gardiens de l’autre, de l’environnement ; ne permettons pas que des signes de destruction et de mort accompagnent la marche de notre monde ! Mais pour « garder » nous devons aussi avoir soin de nous-mêmes. Rappelons-nous que la haine, l’envie, l’orgueil souillent la vie ! Garder veut dire alors veiller sur nos sentiments, sur notre cœur, parce que c’est de là que sortent les intentions bonnes et mauvaises, celles qui construisent et celles qui détruisent. Nous ne devons pas avoir peur de la bonté, et même pas non plus de la tendresse !
    Ici j’ajoute alors une remarque supplémentaire : le fait de prendre soin, de garder, demande bonté, demande d’être vécu avec tendresse. N’oublions jamais que le vrai pouvoir est le service, il doit regarder vers le service humble, concret, riche de foi, et accueillir avec affection et tendresse l’humanité tout entière, spécialement les plus pauvres, les plus faibles, les plus petits, ceux que Matthieu décrit dans le jugement final sur la charité : celui qui a faim, soif, est étranger, nu, malade, en prison. Seul celui qui sert avec amour sait garder ! ».
    Le 10 Décembre 2013, le monde entier, les plus grands hommes, les plus puissants, les riches et les pauvres rendaient un dernier hommage à NELSON MANDELA, cet apôtre de la lutte contre l’apartheid, ce combattant de la liberté, un homme aux dimensions universelles.
    Le défilé d’hommes d’état est indescriptible, le monde des puissants côtoyait celui des moins puissant ; les démocrates étaient logés avec les dictateurs, les développés dans la même tribune que les tiers-mondistes,
    Sarkozy et Hollande « bras dessus – bras dessous » à l’entrée du stade de Soccer City : scène proprement surréaliste pour qui sait l’inimitié profonde que se vouent réciproquement, depuis le 6 mai 2012, l’ex et l’actuel président français. Qui l’eût cru ? Personne. Qui vient de les rapprocher ? Mandela, du fond de son cercueil.
    – Winnie et Gracia respectivement 2e et 3e épouses de Mandela s’étreignant à en perdre le souffle, et s’embrassant même sur la bouche. Qui aurait parié un rand sur une éventuelle communion entre Winnie, la congédiée, et Gracia, la chouchoutée ? Aucun Sud-Africain.
    Qui l’a rendue possible ?
    Encore Mandela, allongé dans sa bière. Une image d’Epinal que seul le principal artisan de l’avènement de la Nation arc-en-ciel, même mort, nous a donné d’admirer.
    – Last but not least, la poignée de main entre Barack Obama et Raoul Castro. Ces deux ennemis héréditaires se serrant les pinces ? A Washington comme à la Havane, personne ne l’aurait imaginé.
    Qui a occasionné cette mémorable poignée de main ? Encore et toujours Mandela, même mort.
    Pour mémoire, depuis 1962, les USA et Cuba sont à couteaux tirés, et en dépit de la brève visite de l’ancien président Jimy Carter à la Havane, le dégel n’est toujours pas à l’ordre du jour Il faut donc être un Mandela pour réussir pareil miracle, même décédé. C’est l’ultime symbole d’un homme qui aura œuvré de son vivant à la fraternité des hommes au-delà de leurs différences.
    Le seul bémol à mon humble avis à cet hommage unanime à MADIBA a été la brillante et fulgurante absence du Pape FRANCOIS.
    Le représentant de DIEU le PERE sur terre n’aimait il pas MADIBA ?
    Estimait t- il comme Margaret Thatcher que MADIBA était un terroriste ou n’était-il simplement pas dans les bonnes grâces de sa Sainteté.
    A mon avis, MADIBA méritait largement une extrême onction de la part du Pape lui-même.
    Il est vrai qu’il a toujours été très discret sur sa relation avec le christianisme, mais dans son autobiographie, Conversation avec moi-même (La Martinière, 2010), il évoque à peine cette dimension dans sa vie (à deux reprises?!). On le voit, Nelson Mandela n’a pas été un prosélyte?: « Toujours faire de la religion une affaire privée, réservée à soi. N’encombre pas les autres avec ta religion et autres croyances personnelles. », Écrit-il à Thulare, en 1977, de la prison de Robben Island.
    « JE N’AI JAMAIS ABANDONNÉ MES CROYANCES CHRÉTIENNES »
    Pour autant, au fil de sa vie, de ses écrits et de ses confidences, Nelson Mandela n’a pas toujours été silencieux sur son rapport au christianisme. En premier lieu, il a été baptisé dans l’Église méthodiste et formé dans les écoles wesleyennes (une Église qui se sépare d’avec l’Église méthodiste en 1875) pour être précis. À Fort Hare, dans l’une de ces institutions, il a même été moniteur le dimanche. Que pensait-il de cette appartenance?? Visiblement, le plus grand bien?!
    À plusieurs reprises, il exprime sa dette envers son Église?: « Je ne saurais trop insister sur le rôle que l’Église méthodiste a joué dans ma vie », déclarait-il à l’occasion du 23e anniversaire de la Gospel Church power of Republic of South Africa, en 1995. Et devant le parlement mondial des religions, en 1999?: « Sans l’Église, sans les institutions religieuses, je ne serais pas là aujourd’hui ».
    Que reproche donc le Vatican a ce serviteur de DIEU, a ce Chrétien fidèle et fervent ?
    Le révérend père Desmond TUTU était présent me répondra-t-on ; mais à quel titre ? Je ne pense en aucune manière que ce dernier y était en tant que représentant d’une quelconque église, congrégation ou obédience religieuse, mais simplement en tant que compagnon de lutte de MADIBA (ABEMUS PAPAM)
    Sa sainteté, prenez le temps, ne serait-ce que le temps d’une messe Dominicale sur la terrasse de la place saint Pierre de lire une homélie en honneur à MADIBA, pour la paix des justes, pour le repos éternel de son âme, mais surtout, surtout et encore surtout pour son combat pour l’humanité.
    ITE MISSA EST

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