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Visites Tous Azimuts De Macky Sall Sur Fond D’aides Financières A La Veille Des Législatives Moussa Toure Dénonce Une Campagne Électorale Déguisée

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Au moment où le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) rappelle aux professionnels des médias les règles à respecter en période de précampagne, le régime en place se livrerait à une «campagne déguisée». Ces accusations sont de Moussa Touré, la tête de liste nationale du parti Citoyens pour l’éthique et la transparence Cet/Jarin Sama Reew, qui animait une conférence de presse hier, vendredi 23 juin. L’ancien ministre de l’Economie sous Abdou Diouf, a vivement déploré l’attitude du régime en place, notamment avec les visites et autres aides financières octroyées par le président, Macky Sall et son épouse, Marième Faye Sall.

Le régime en place aurait démarré sa campagne électorale, en pleine période de précampagne, bafouant ainsi les dispositions de l’article L61 du Code électoral qui interdisent toute propagande déguisée ayant pour support les médias nationaux publics ou privés. Autrement dit, le pouvoir actuel ne respecte pas le rappel à l’ordre fait aux médias par la structure qu’il a lui même mise en place, notamment le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra). C’est le constat amer qu’a fait la tête de liste du parti “Citoyens pour l’éthique et la transparence“ Cet/Jarin Sama Reew, Moussa Touré.

En conférence de presse hier, vendredi 23 juin, à son siège sis à Gueule Tapée, Moussa Touré a déploré que certains acteurs des médias s’appliquent une autocensure au moment où «le président Macky Sall a commencé la campagne électorale». Pour lui, la visite effectuée à Saint Louis avant-hier, jeudi, ainsi que les enveloppes et les moteurs remis aux 629 familles de pêcheurs rapatriés de la Mauritanie, sont à ranger dans le cadre de la campagne. Pour cause, il pense que si le chef de l’Etat attend ce moment pour aller soutenir ces populations qui rencontrent les mêmes difficultés depuis des années, «personne n’est dupe, c’est la campagne électorale qui a commencé chez lui». Ce qui prouve, à son avis, que cette démocratie tant clamée par les autorités du pays «est très en retard».

L’ancien ministre de l’Economie sous Abdou Diouf ne s’est limité à s’attaquer au président, Macky Sall, dans sa diatribe contre le régime en place. En effet, Moussa Touré s’en est aussi pris à la Première dame, Marième Faye Sall, qui a, selon lui, emprunté leur concept “Servir le Sénégal“ élaboré depuis 2011, pour en faire le nom de sa fondation. Il reste ainsi persuadé que l’épouse du chef de l’Etat s’est lancée dans le terrain politique en distribuant de l’argent un peu partout dans le pays. D’ailleurs, concernant cette aide financière, M. Touré a dit que «si cet argent provient des caisses de l’Etat, c’est un détournement de deniers publics». Poursuivant, il s’est également d’avis que si cet argent est issu de «soi-disant amis», lesdits bailleurs attendent le renvoi de l’ascenseur, par le biais des marchés.

Poussant le bouchon encore plus loin, Moussa Touré s’en est aussi pris au ministre de l’Economie, Amadou Ba. Pour lui, «Amadou Ba dit partout où il va que c’est moi qui l’ai formé, je dis alors que si c’est moi qui l’ai formé, il reste quelque chose dans la formation». Parce que, à son avis, le ministre Amadou Ba ne devait pas s’impliquer de la sorte en politique au point d’être nommé tête de liste départementale de Dakar. Donc, pour lui, si le régime de Macky Sall procède de la sorte, «en utilisant notre argent pour nous combattre nous-mêmes» c’est parce qu’il n’est pas sûr d’avoir les populations en sa faveur. «Ils le font parce qu’ils sont en danger», en a-t-il déduit.

TAUX DE CROISSANCE DE 6,8% ET AUTOSUFFISANCE EN RIZ AU SENEGAL : Moussa Touré appelle le régime à la raison

Le taux de croissance, notamment les 6,8 % dont se targue le régime de Macky Sall, ne serait qu’aberration. C’est en substance ce qu’a dit hier, vendredi 23 juin, l’ancien ministre de l’Economie, Moussa Touré. En rencontre avec la presse afin de se prononcer sur l’actualité politique et économique du pays, le président du parti Citoyens pour l’éthique et la transparence Cet/Jarin Sama Reew a tiré à boulets rouges sur le régime actuel. Pour lui, les autorités se félicitent d’avoir atteint un tel taux, au moment où des pays africains qui ont découvert et commencé à exploiter leur pétrole, à savoir le Tchad, le Niger, la Guinée équatoriale ont des taux qui sont montés à 50 voire 60%. Il fait savoir que dans les 6,8% du Sénégal, il faut en déduire le taux de croissance démographique qui tourne autour de 2% à 3%. Donc, il estime que, si on enlève ce dit taux, le Sénégal se retrouvera avec 4%.

Poursuivant, il a informé que ce taux a été porté par des secteurs clés tels que les télécommunications, le Btp, les grands chantiers contrôlés par des étrangers. Ce qui veut dire, à son avis, que les 2,5% qui constituent les bénéfices de ces entreprises étrangères vont quitter le pays. Ce qui reviendrait à un taux de 1,5% pour le Sénégal. Pour Moussa Touré, le taux de croissance qui devait faire l’objet d’une répartition inclusive, comme le suggère la Banque mondiale, ne l’est pas en réalité. Il trouve ainsi que ces dizaines de milliards se retrouvent entre les mains de ceux qui sont au pouvoir, à travers des détournements, de la surfacturation. Donc, «il ne faut pas se glorifier de ce taux de croissance», raisonne-t-il. Par rapport à l’objectif d’autosuffisance en riz en 2017 que s’est fixé le gouvernement, Moussa Touré reste persuadé qu’en ce milieu d’année 2017, ledit objectif n’est qu’illusion.

Pour preuve, il rapporte que le ministre du Commerce, Alioune Sarr, avait dit avoir commandé 180.000 tonnes de riz pour approvisionner le pays, il y a de cela quelques semaines. Pour lui, un tel objectif pouvait être atteint en 2020 ou 2021, si tout avait été mené comme il se doit, sans implication de la politique. Comme mesures qui devraient être prises par le gouvernement, Moussa Touré dira que pour une autosuffisance de la filière riz, il fallait d’abord s’assurer que les Sénégalais vont aimer ce riz, que ce riz sera de bonne qualité, et que les ménagères sénégalais pourraient le préparer. Mieux, il pense qu’il fallait se garantir d’abord que les terres étaient disponibles pour la culture de ladite céréale, que les cultivateurs sont assez formés et qu’il y a suffisamment de machinisme agricole pour transformer ce riz paddy et en faire un riz consommable. Moussa Touré dira pour autant que le régime s’est précipité en disant qu’il atteindra l’objectif d’autosuffisance en riz en aval, mais que «rien n’a été fait pour atteindre ce but».

MOUSSA TOURE SUR LA SURABONDANCE DE PARTIS POLITIQUES : «C’est le Sénégal qui est un pays de pléthore»

La tête de liste du parti Citoyens pour l’éthique et la transparence Cet/Jarin Sama Reew, Moussa Touré, refuse qu’on ne parle uniquement que de la pléthore des partis politiques et des listes en lice pour la députation. Même s’il admet qu’il y a une profusion de partis depuis 2000, il trouve tout de même que les autres secteurs connaissent cet excès reproché aux partis politiques. Pour lui, «c’est le Sénégal qui est un pays de pléthore». S’expliquant, M. Touré indique que c’est depuis 2000 que le pays a commencé à connaitre la floraison des médias. Il informe ainsi que le Sénégal a plus de quotidiens nationaux que la France. Qui plus est, il a indiqué qu’il y a au moins 600 syndicats au Sénégal, là où on trouve 300 partis politiques. Poursuivant, il a révélé que 7 pays de l’Uemoa n’ont qu’une seule chambre de commerce nationale qui fonctionne très bien, y compris la Côte d’Ivoire. Seul le Sénégal, parmi ces 8 pays, a 14 chambres de commerce «chapeautées par une espèce de Fédération», se moque-t-il.

Expliquant les raisons de la surabondance des partis politiques, il pense qu’il y a une certaine réalité qui se passe dans «les grands partis». Pour lui, beaucoup de gens y adhèrent parce que ces partis ont des leaders charismatiques qui professent envers le peuple un discours très engagé, patriotique, nationaliste, de vision pour les Sénégalais. Mais, lorsqu’on y entre, fait-il remarquer, «on constate qu’on se dispute les postes et les points où il y a de l’argent, au vu et au su des militants». Lorsque les militants voient un tel comportement, en rupture complète avec le discours tenu, «ils s’en démarquent», déclare-t-il. Toutefois, M. Touré est d’avis qu’il ne faut pour autant pas baisser les bras et laisser ces «politiciens» s’accaparer de tous les biens du pays. C’est pour cela que «j’ai attendu d’avoir 64 ans pour m’engager en politique, après avoir fait toute ma carrière», afin «de bouter dehors tous ces profiteurs», informe-t-il. C’est ce qui expliquerait le refus du parti d’intégrer «ces coalitions qui sont des nébuleuses, qui sont un assemblage hétéroclite et souvent contre-nature ». D’où, à son avis, l’importance des législatives du 30 juillet prochain. Lui et ses camarades se sont ainsi fixés comme objectifs de travailler et de laisser quelque chose à leur fils et à leurs petits enfants. Par conséquent, «ce qu’il faut faire, c’est d’essayer de les battre pour être de bons députés», en conclut-t-il.

sudonline.sn

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