Le Pr. Abdoulaye Bathily de la Ligue démocratique (Ld) n’y va pas par quatre chemins. Tant qu’à rouvrir un procès, celui de Me Babacar Sèye assassiné en 1993 et dont les commanditaires courent toujours, lui semble le plus indiqué. Invité hier, dimanche 8 août de l’émission « Grand-Jury » de la Radio futurs médias (Rfm), le leader « jallarbiste » trouve en effet que « si Me Abdoulaye Wade est soucieux de faire la justice, il devrait plutôt rouvrir le procès de Me Babacar Sèye ». Parlant en outre de ce qu’il est convenu d’appeler l’affaire « Global Voice », le Pr. Bathily a déclaré qu’il s’agissait là « d’une nouvelle mangeoire » pour sucer davantage les pauvres citoyens sénégalais.
Très en verve, le chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade présidant à la cérémonie de remise de prix au Concours général qui avait pour parrain, l’ancien ministre de l’Intérieur du gouvernement de Mamadou Dia du début des indépendances, Valdiodio Ndiaye, avait annoncé qu’il avait l’intention de réviser le procès de ce dernier qui avait été accusé de complot contre l’État. Selon lui et devant des membres de la famille du regretté le temps était venu de rouvrir le dossier tout comme celui de Mamadou Dia. On se rappelle cependant que de son vivant, le Grand Maodo s’était opposé à l’offre que lui avait faite le président de la République à ce propos.
Qu’à cela ne tienne, Me Wade à la suite certainement du « maître des poursuites » de l’époque, le magistrat, Ousmane Camara qui a commis ses « mémoires » récemment en parlant abondamment du fameux procès des événements de 1962, Me Wade ne démord pas de l’idée de refaire juger cette affaire.
Pour le Pr. Abdoulaye Bathily de la Ligue démocratique (Ld), son ancien compagnon d’avant alternance et pendant quelques années post-alternance aujourd’hui dans une opposition radicale au régime libéral, tant qu’à rouvrir un procès, celui du « sage » du Conseil constitutionnel, Me Babacar Sèye assassiné en 1993 et dont les « commanditaires » courent toujours, est le plus indiqué. Le « Jallarbiste » en chef, invité hier, dimanche 8 août de l’émission « Grand-Jury » de la Rfm, est d’avis en effet que « si Me Abdoulaye Wade est soucieux de faire la justice, il devrait rouvrir plutôt le procès de Me Babacar Sèye ». Il trouve que cette idée du chef de l’Etat de rejuger les événements de 1962 est purement « de la manipulation politique ». « On doit laisser les morts se reposer. Tout le monde sait que Valdiodio et Mamadou Dia n’avaient rien fait car la justice avait été instrumentalisée pour un conflit politique », a-t-il déclaré, soulignant au passage qu’un procès en l’absence de protagonistes ne servirait à rien. « Qui va témoigner quoi ? », s’est-il interrogé. Mais, si le président de la République est si soucieux de justice, il doit rouvrir le procès de Me Babacar Sèye. « S’il est intéressé par la justice, il n’a qu’à rouvrir le procès de Me Sèye et laisser aussi main libre à la justice pour que tous ceux qui sont accusés de prévarications de détournements soient jugés ».
« L’Artp simple mangeoire »
Le camarade de Moustapha Niasse et de Ousmane Tanor Dieng dans Bennoo Siggil Senegaal ne décolère pas par ailleurs. L’objet de son courroux : ce qu’il est convenu d’appeler désormais l’affaire Global Voice-Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp). Prenant fait et causes pour les agents de la Sonatel qui ont, dans un mouvement d’humeur, provoqué récemment des perturbations du réseau, le Pr. Bathily trouve en effet que « Sénégalais doivent s’associer aux travailleurs de la Sonatel pour s’opposer au pouvoir sur l’affaire Global Voice Group ». Pour lui, cette affaire suscitée par le contrat de gestion des appels extérieurs entrant au Sénégal attribué à la société Global Voice Group est « symptomatique de la gestion calamiteuse du pays par les tenants du pouvoir ». « Je soupçonne qu’il y a quelque part de la manipulation de l’Etat », a-t-il soutenu, observant au passage que les associations consuméristes n’ont pas fait preuve de la même célérité quand les Sénégalais sont privés depuis belle lurette d’un bon service d’électricité de la part de la Senelec, ainsi que d’eau potable de la part de la Sde. « Il ne faut pas se tromper de combat », selon l’ancien ministre de l’Energie de Wade.
Pour le Secrétaire général de la Ld, le contrat de concession sur les appels extérieurs entrants ne va profiter qu’à Global Voice et à « ses commanditaires en haut lieu de l’Etat ». Abdoulaye Bathily ajoute que l’Artp obéit au doigt et à l’œil au président de la République Abdoulaye Wade, et est une structure « inutile, une fonction publique parallèle pour des gens qui s’enrichissent sans cause ». « C’est une sorte de mangeoire », a-t-il indiqué avant de souligner que les tenants du pouvoir veulent dépecer la Sonatel à leur profit et à celui de leurs amis comme ils l’ont fait avec les Industries chimiques du Sénégal (Ics) et l’ex-Sonacos (devenu Suneor) vendue à « vil prix ». Pour le camarade de Yéro Deh, « il faut défendre les intérêts de la Sonatel fleuron du pays et société cotée à la Bourse régionale des valeurs mobiliaires (Brvm) dont elle est la locomotive ».
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