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Relisez Mamadou Lamine  Diallo

Pour revisiter les questions épineuses d’alimentation et de consommation, une relecture est nécessaire pour le gouvernement et les universités comme les instituts de recherche pour une meilleure compréhension des mots et leur sens dans le processus de construction économique et social que connaissent le Sénégal et les pays d’Afrique. Dans le genre, ce que vient de dire le député Mamadou Lamine Diallo dans les colonnes de nos confrères de l’Hebdomadaire Nouvel Horizon repris par l’Agence de presse sénégalaise, mérite une réflexion profonde quand on aborde la question du rôle de l’Etat dans l’impulsion d’une bonne recherche au plan agricole et agroalimentaire. Mais, surtout dans le cadre de la relance économique qu’attendent impatiemment les Sénégalais.

« L’émergence exige, j’en parle depuis 1996, une élite politique nationaliste qui accepte l’esprit scientifique et citoyen. C’est un préalable. Nous avons fait un pas en avant puisque désormais l’émergence est acceptée par tous les politiques et les leaders d’opinion… ». Mais tout reste sans doute à faire, semble expliquer l’expert. Mamadou Lamine Diallo parle également d’une chose qui semble nous intéresser tous : la qualité de la consommation en expliquant «qu’une politique de relance par la consommation a un sens, mais ce n’est pas le cas ici au Sénégal. Toute relance de la consommation, explique l’économiste, si elle n’est pas bien calibrée va se retrouver dans les importations.» On n’est pas loin de la vérité parce qu’on est au cœur même de ce scénario.

Le polytechnicien qui fut le conseiller en économie et en infrastructures du Premier ministre du Sénégal (1994-2001), avertit aussi les autorités actuelles en soulignant que « deux autres défis attendent les décideurs : à savoir : relancer l’investissement (notamment dans l’agriculture et l’élevage) et moderniser le secteur informel. » Mais, a-t-il une chance d’être entendu, quand il pose tous ces préalables dans un pays comme le Sénégal où les questions de consommation, de relance et de recherches agricoles et agrolimentaires sont encore dans un état assez timide de prise en charge et d’avancement. La formation à la culture et à l’esprit scientifique que demande l’ingénieur, semble aussi une belle proposition, mais elle bute sur une réalité du moment dans presque toute l’Afrique. Les chercheurs, les vrais, ont vieilli et n’ont pas vu leurs contrats avec l’administration, renouveler.

De l’autre côté, le malaise est réel quand on évoque l’avenir du pays qu’on laissera à nos enfants. Dans ce Sénégal où les héros sont aujourd’hui des footballeurs, des lutteurs et des chanteurs et s’appellent Demba Ba, Balla Gaye, ou Waly Ballago Seck, il est à croire, que le regard de la jeunesse est ailleurs que dans la production d’une bonne recherche. Mais jusqu’à quand pourrait durer ce cirque ?

La question posée par le député Mamadou Lamine Diallo l’a été à la bonne heure. Mais, pour sortir le président de la République et le gouvernement de la torpeur du quotidien et des procès tous azimuts à venir, le mérite de l’ingénieur-chercheur, est d’avoir attiré l’attention sur des questions graves . Mais surtout sur toutes les autres urgences et priorités qui sont celles de la nation et qui attendent des débuts de solutions. L’éternité n’est pas de ce monde, même si elle n’est jamais de trop, pour paraphraser le philosophe franco-chinois François Cheng.

Par Mame Aly KONTE

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