Le gros défi de Dangote

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Au moment où Dangote est en train de régler les derniers détails pour enfin lancer son activité, le cimentier historique, Sococim Industries, propriété du Groupe français Vicat, déroule pourtant un plan d’investissement dont le dernier d’un montant de 130 milliards vise à mettre quelque 3,5 millions de tonnes de ciment sur le marché domestique. Ce qui n’empêche pas ses responsables de craindre le « pire ».

Protéger un business, c’est le réflexe naturel d’une entreprise. Qu’ils ne le cachent pas ou le font mal, les responsables de l’entreprise Sococim Industries craignent le « pire » avec l’arrivée d’une troisième cimenterie sur le marché domestique. Le « pire » pour un marché qui « régurgite » déjà quelque 6,5 millions de tonnes par an pour des besoins estimés en 2012 à 2,6 millions de tonnes. Mais aussi le « pire » pour une entreprise qui craint de ne plus avoir de débouchés extérieurs étant donnée la tendance actuelle des pays de la sous-région à se doter de cimenteries. Rappelons que les deux cimenteries existantes actuellement sur le marché national sont Sococim Industries et les Ciments du Sahel (Cds) qui, à elles deux, assureraient plus que les besoins réels du marché national.

L’un dans l’autre, l’inquiétude qui transparaît dans le discours des responsables de Sococim Industries que nous avons approchés hier, au cours d’une visite organisée au niveau de l’entreprise, est à la mesure des investissements importants qu’ils continuent pourtant de dérouler pour porter leur production annuelle à quelque 3,5 millions de tonnes de ciment sur le marché domestique. La ligne de production la plus récente de l’entreprise concerne le four broyeur appelé « four 5 » qui a nécessité un investissement de 130 milliards de F Cfa, selon le directeur général Youga Sow, en compagnie de ses collaborateurs. Une ligne de production alimentée par les trois sites de carrière dont le principal (près de 400 ha) situé à Bargny fournit 60% de ses besoins, exploités par l’entreprise et qui auraient un potentiel énorme en termes de gisements de clinker, calcaire, entre autres intrants de base.

La barre est très haute

Au-delà de la pertinence ou pas d’une troisième cimenterie sur la place et, au fur et à mesure de la visite effectuée au niveau des différentes installations de l’entreprise et des performances technologiques réalisées pour les moderniser, il apparaît en tout cas qu’une troisième cimenterie, objet des craintes de Sococim Industries, devra faire plus que s’installer pour égaler voire dépasser ces performances.

Pour une industrie dont l’activité, elle-même, est par nature très polluante, Sococim Industries a mis le paquet sur un premier effort d’investissement qui a porté sur 150 milliards F Cfa pour une mise à niveau des normes environnementales qui semble être une priorité pour l’entreprise. Ce qui lui a valu de bénéficier en 2011 de la certification Iso 14001 délivrée par le Comité de certification de l’Association Française de Normalisation (AFNOR) et de disposer d’un plan de gestion environnemental contrôlé par la Direction de l’environnement et des établissements classés du ministère de l’Environnement qui est renouvelé chaque année. Le système de collecte des eaux de pluie en carrière mis en place par l’entreprise, permettant de créer un lac artificiel de plus de 150 000 mètres cubes, apparaît comme une autre performance, cette eau étant utilisée pour le refroidissement des gaz de procédé de fabrication de clinker et pour l’arrosage des espaces verts de l’entreprise.

En gros, ce serait une centaine de procédures qui rythment la production de Sococim Industries, avec un processus de production entièrement automatisé et soutenue par une autonomie en énergie électrique, facteur déterminant pour une activité industrielle.

Pour faire fonctionner tout cela en feu continu, l’entreprise dispose d’une centrale électrique dune capacité installée de plus de 70 Mw dont 56 Mw opérationnels qui brûlent au gaz et aux biocarburants (biomasse, jatropha, etc…). Elle se paye même le luxe de mettre son surplus d’énergie électrique à la disposition de Sénélec (14 Mw). Selon le Directeur général, « Sococim qui est aujourd’hui autour de 17% de substitution vise à réduire sa consommation en énergies fossiles de 50% d’ici à 2017.»

Si l’on ajoute à tout cela la certification Iso 9001 obtenue en 2011 par l’entreprise pour la qualité de son produit, la barre apparaît très haute pour Dangote qui devra faire mieux tout en vendant moins cher. Ce qui n’est pas gagné d’avance loin s’en faut, mais c’est-là la vraie «guerre » du ciment.

2 Commentaires

  1. SOCOCIM vous avez rentabilisé tous vos investissements. Toute entreprise qui pense ne plus faire de benefice n’a qu’à appeler DANGOTE l’Africain il reprndra l’usine et les salaries. C’est le sucre qui va venir. Toubab y sonalna gnou

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