Carburant toxique : Les précisions du Boss des raffineurs

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Reparlons de l’affaire dite du carburant toxique pour relayer les précisions faites par Joël Dervain, Secrétaire exécutif de l’Association des raffineurs africains chez nos confrères de Fraternité matin de Côte d’ivoire, il y a trois jours. Selon lui, « parler de carburant toxique, de (son) point de vue, est un abus de langage. C’est un rapport qui met le doigt sur un problème qui est connu de tous les professionnels de l’industrie pétrolière et des gouvernements, lesquels d’ailleurs, dans tous les pays, ont établi des normes qu’on appelle ‘spécifications' ». Il renseigne en fait qu' »aucun produit fabriqué par les raffineries africaines ou acheté dans des conditions normales, légales, ne peut se faire en dehors du respect des normes édictées par les gouvernants ». Seulement précise-t-il, « quand on compare les produits pétroliers qui sont vendus aux États-Unis ou dans l’Union européenne à ceux qui sont vendus en Afrique, on constate qu’en moyenne, les spécifications sont celles qui étaient en vigueur en Europe dans les années 1990.
De ce point de vue-là, effectivement, l’Afrique connaît un retard. Mais parler de produits toxiques qui seraient déversés sciemment, c’est un peu excessif ». M.Dervain a aussi critiqué le rapport pour ne pas avoir mis « suffisamment en exergue » le travail que l’Ara fait depuis une dizaine d’années en conjonction avec beaucoup d’organismes et les gouvernements pour, précisément, faire en sorte que l’Afrique se mette aux normes actuelles dans un laps de temps équivalent à celui qu’a mis l’Europe pour se mettre aux normes actuelles, c’est-à-dire 20 à 25 ans ». C’est ce qu’ils appellent « le programme Afri1, 2, 3, 4 voire 5 (…) Un premier pas a déjà été réalisé quand dans certains pays, la teneur en soufre du gasoil est passée de 10 000 à 3 000 ppm. C’est une évolution heureuse car dans ces pays-là, on est passé de la norme Afri 1 à Afri 2 ».
Mais, concède-t-il: « Il y a encore du chemin à faire, en particulier pour les raffineries, parce que faire des produits sans soufre, demande des investissements colossaux qui nécessitent la contribution des Etats. Je sais qu’une raffinerie comme la Sir négocie le financement de son programme de modernisation pour arriver à fabriquer aux normes Afri 4 et Afri 5 ». En tout cas, pense Joel Dervain, « le marché africain sera protégé aussi rapidement que les raffineries africaines seront capables de produire les produits pétroliers en quantité suffisante. Le problème, c’est que si on impose dès demain, ces spécifications européennes (ce qui ne servira à rien parce que le parc auto n’aura pas changé), on aura comme conséquence de fermer les raffineries ». Il explique que « c’est ce qui s’est passé, d’ailleurs à Mombassa (Kenya). Du jour au lendemain, on a adopté une norme et la raffinerie a été obligée de fermer. Est-ce que pour autant, la qualité de l’air s’est améliorée ? J’attends de voir les chiffres ».

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