Entretien exclusif avec Abdoulaye Traoré ’’ Ben Badi ’’, ancien international ivoirien : « Sadio Mané, un joueur de classe mondiale »

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Abdoulaye Traoré a eu une belle carrière de footballeur (40 sélections, 14 buts) avec la Côte-d’Ivoire, couronnée par un titre continental remporté en 1992 à Dakar (Sénégal). Après sa retraite sportive, l’attaquant passé par le FC Metz s’est reconvertit dans le management sportif. Dans cet entretien exclusif qu’il nous a accordé, ’’ Ben Badi ’’ (pour les intimes) a abordé plusieurs questions. Sa relation avec Jules François Bocandé, la participation du Sénégal au mondial 2018, son admiration pour Sadio Mané, l’ancien buteur des Eléphants se livre. 

Que devient Abdoulaye Traoré ?

Après ma carrière,  j’ai crée ma structure qui s’active dans le management sportif et l’évènementiel. Pendant les élections présidentielles ivoiriennes, j’avais crée un concept, appelé «  le ballon de la paix », signé par tous les candidats. L’objectif recherché, avoir des élections apaisées. Et cette année (2018), je vais organiser une caravane de détections de talents, dénommée ’’ Ben Badi caravane foot 2018’’ dans les10 régions de la Côte- d’Ivoire. 

Au Sénégal quand on évoque votre nom, on fait référence à la CAN 1992. Qu’est ce que cela vous fait?

Ça été une joie immense pour le peuple ivoirien. Car le Sénégal était la meilleure équipe, la favorite. Il avait battu l’Égypte devant son peuple. Cette génération de 86, c’est l’une des meilleures que le Sénégal avait connue. Une forte pensée pour feu Jules François Bocandé qui était mon tuteur au FC Metz.

Vous parlez de feu Jules François Bocandé. Que pouvez-nous dire sur lui ?

Pour moi, il a toujours été un modèle à Metz.  Dans ce club, je jouais en réserve pour cause d’un nombre important d’étrangers. Jules a été la même année meilleur buteur du championnat de France, avant d’être transféré au PSG. Il a été le meilleur de sa génération. Je m’incline devant sa mémoire. 

Can 1992 au Sénégal, premier titre pour les Eléphants. Que retenez-vous de cette glorieuse époque ?

Que de beaux souvenirs. A Ziguinchor, nous avions reçu un accueil exceptionnel de la part des Casamançais. Ce qui nous a boostés pour entamer la compétition avec assurance. Ensuite à Dakar, nous étions beaucoup plus soutenus par les Dakarois. Nous n’étions pas la meilleure équipe, mais nous étions l’une des équipes les plus solidaires. Ensuite, la chance était de notre coté. C’est ce qui nous a permis de battre le Ghana en finale. Je garde également en mémoire la très bonne organisation. Mais surtout le fait d’avoir remporter  le trophée pour le peuple ivoirien, mais aussi pour notre père de la nation, feu Félix Houphouët Boigny.

Qu’est ce qui faisait la force de cette équipe ivoirienne à l’époque ?

Notre force résidait surtout dans la solidarité, avec un bel esprit d’équipe.

Le mental était très fort. Nous avions battu le Cameroun aux tirs aux buts. C’est-à-dire jouer 120 minutes, avant de refaire 120 autres minutes contre le Ghana. Nous étions prêts mentalement et physiquement.

Le Sénégal disputera le mondial 2018, après celui de 2002. Selon vous, comment aborder une telle compétition ?

D’abord il faudra un bel esprit de solidarité dans l’équipe. Ne pas avoir de complexe face aux grandes nations de football. Etre prêt physiquement et mentalement, c’est à dire avoir une bonne préparation. 

Certains trouvent la poule H (Sénégal, Colombie, Pologne, Japon) abordable. Est-ce que vous êtes du même avis ?

Pas du tout, je ne suis pas d’accord. Toutes les équipes à ce stade de la compétition  se valent.  L’équipe du Sénégal a déjà battu la France en 2002 et cela prouve que tout peut se produire dans le football.

Sadio Mané (Liverpool) est considéré comme le « leader technique » de l’équipe du Sénégal ? Est-ce que cela ne pourrait pas accentuer la pression sur lui ?

Je pense que ça ne pourra que lui être bénéfique. Connaissant l’entraîneur national Aliou Cissé qui a joué au plus haut niveau, j’en suis sûr qu’il saura trouver les mots justes pour le stimuler et le booster. S’il a cela du coach, il pourra faire une très bonne coupe du monde. 

A l’instar des Mohamed Salah et avant les Drogba ou Samuel Eto’o, peut-on considérer Sadio Mané comme un joueur de classe mondiale ?

Je dirais tout simplement oui. Pour le moment, il est sur la bonne voie. Il a besoin de se rassurer et de travailler encore pour être réellement au niveau de ces légendes du football. Je lui conseillerai de continuer à travailler, rester toujours humble et respectueux.

Le Maroc, le Nigéria, l’Egypte, la Tunisie seront également au mondial 2018. Quelles sont les chances africaines dans cette compétition ? 

Chaque pays  a sa chance. Tout dépendra de la préparation. Mais surtout la mentalité de la gagne pour être au niveau des grandes nations de football. Je souhaite bonne chance aux équipes africaines. 

Parmi les cinq représentants africains, quelle équipe pourrait selon vous aller plus loin ?

Je ne suis pas trop pronostic désolé. Mais l’équipe qui sera prête avant la coupe du monde aura de réelles chances de faire un long chemin.

Le foot ivoirien est un peu secoué avec notamment les remous au niveau de la fédération. Comment vivez-vous cela, en tant que ancien international ?

Oui, il ya un malaise par la faute d’un seul individu, Sidy Diallo, le président de la fédération ivoirienne de football. C’est un homme qui n’a aucun sens du management  du football. Il commet trop d’erreur et est très méprisant envers les présidents de clubs, à qui il avait fait des promesses. 

Quelle pourrait être la solution pour changer la situation ?

Il faut d’abord que Sidy Diallo parte. Ensuite, faire les états généraux du sport en Côte-d’Ivoire. Et en dernier lieu, mettre un plan pour la redynamisation du football ivoirien.

Aujourd’hui, quel footballeur africain semble avoir le même profil que vous à l’époque ? 

 C’est une question difficile à répondre. Mais je peux dire que c’est Sadio Mané. Il semble avoir mon profil, surtout pour adresse devant les buts.

 

1 COMMENTAIRE

  1. Les yeux de beaucoup de Sénégalais et même d’Africains seront rivés sur Sadio Mané, or pour que ce dernier soit au Top de son efficacité, il faudrait qu’il y ait des attaquants puissent le faire jouer comme en club! J’ai bien peur que ses coéquipiers ne puissent le faire jouer !

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