Vladimir Poutine au cœur d’un complot pour faire élire Donald Trump

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XALIMANEWS: Le doute persistait ; la fuite inédite d’un document secret émanant du Kremlin commence aujourd’hui à le lever. Le président russe, Vladimir Poutine, ses services secrets et plusieurs ministres de son gouvernement semblent avoir élaboré une campagne visant à assurer la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine de 2016.

Lors d’une rencontre à huis clos tenue en janvier de cette année-là, ils ont posé les bases de cette ingérence dans le processus électoral américain pour soutenir la candidature du populiste. Le but était de garantir les objectifs stratégiques de Moscou en attisant les troubles sociaux aux États-Unis et en affaiblissant la Maison-Blanche grâce à des « informations compromettantes » détenues par les Russes sur Donald Trump, indiquent des documents officiels russes révélés jeudi au grand jour par le quotidien britannique The Guardian.
Le procès-verbal de cette réunion du Conseil de sécurité national du Kremlin présidée par Vladimir Poutine — le document « no 32-04\vd », classé secret — indique que Donald Trump est vu comme le « candidat le plus prometteur » du point de vue du Kremlin et le dépeint comme un « individu impulsif, mentalement instable et déséquilibré qui souffre d’un complexe d’infériorité ».

À l’époque, l’ex-vedette de la téléréalité et magnat de l’immobilier menait la course à l’investiture républicaine en vue du scrutin présidentiel de novembre.
« Il est absolument nécessaire d’utiliser toute la force possible pour faciliter son élection au poste de président américain », indique le document, qui voit dans sa victoire un chemin vers la réalisation des politiques russes grâce, entre autres, à la « déstabilisation du système sociopolitique américain ».
Ce plan d’ingérence dans le processus démocratique américain y est décrit comme un acte d’autodéfense du Kremlin contre les sanctions imposées par Washington à Moscou à partir de 2014, dans la foulée de la crise en Ukraine orchestrée par la Russie. Plusieurs agences et ministères russes ont été mandatés pour y participer.
Outre Vladimir Poutine, le ministre de la Défense chargé des services secrets militaires, le GRU, Sergueï Shoigu, le chef des services du renseignement étranger de l’époque, Mikhaïl Fradkovd, et le grand patron du service de la sécurité fédérale (FSB), Alexander Bortnikov, ont pris part à cette rencontre. Ils se sont entendus pour exploiter plusieurs faiblesses des États-Unis. Parmi celles-ci, le « fossé politique qui se creuse entre la gauche et la droite » dans ce pays, un espace médiatique polarisé et un sentiment anti-establishment qui s’est amplifié sous la présidence de Barack Obama.
Des « virus médiatiques »
Un paragraphe résume comment la Russie pourrait injecter des « virus médiatiques » dans l’espace public américain afin de manipuler l’opinion publique dans certains groupes. Ces virus sont présentés comme étant autosuffisants et autoreproducteurs.
Ces deux caractéristiques qualifient assez bien les contenus portés par les mouvements conspirationnistes depuis plusieurs années aux États-Unis, dont la plupart visent à renforcer l’idéologie conservatrice républicaine aux États-Unis.
À propos des informations compromettantes sur Donald Trump, le document reste évasif. Il fait toutefois référence à du matériel récolté par les autorités russes lors d’un voyage récent « non officiel » du populiste en Russie.
Les documents révèlent qu’au lendemain de cette réunion, Vladimir Poutine a créé par décret une nouvelle commission secrète interministérielle afin de mettre cette stratégie d’ingérence en application sur le terrain. La réunion du Conseil de sécurité national du Kremlin s’est bien tenue le 22 janvier 2016, selon les registres officiels, qui indiquent toutefois comme seuls sujets abordés l’économie et la Moldavie.
The Guardian a fait valider l’authenticité de ces documents par plusieurs experts indépendants qui ont jugé « exacts » une série de détails qu’ils contiennent, tout comme le ton général de la pensée du Kremlin sur la sécurité qui est exprimée. Le quotidien britannique indique que les services secrets de plusieurs pays occidentaux y auraient eu accès depuis quelques mois. Cela devrait comprendre ceux du Canada. Il qualifie par ailleurs cette fuite de document de « sérieuse et inhabituelle » provenant de l’intérieur du Kremlin.
En 2019, le procureur spécial américain Robert Mueller a fait état de cette ingérence russe dans l’élection présidentielle américaine de 2016, sans que son enquête réussisse à apporter les preuves suffisantes d’une « collusion » entre la Russie et le clan Trump. Un an plus tard, la Commission du renseignement du Sénat américain, dirigée par un républicain, a établi dans un rapport que « des espions russes avaient activement soutenu la campagne de M. Trump », et ce, en partie avec la diffusion des courriels d’Hillary Clinton visant à miner la campagne de la candidate démocrate. Les services de renseignement russes sont fortement soupçonnés d’avoir mis en œuvre et favorisé la chose.
Depuis 2016, Vladimir Poutine nie catégoriquement toute ingérence de la Russie dans la vie politique et électorale des démocraties occidentales. La main russe est soupçonnée d’avoir cherché à manipuler les résultats du Brexit au Royaume-Uni, en 2015, ainsi que les dernières élections européennes, en 2019.
Jeudi, le Kremlin a maintenu sa ligne de défense en qualifiant de « roman à quatre sous » les révélations du quotidien britannique.

Source: Ledevoir.com

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