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Afrique du Sud: Zuma, le président qui gagne malgré les scandales

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Le président sud-africain Jacob Zuma, qui vient d’être reconduit pour cinq ans à la tête de l’ANC, est un personnage aussi controversé qu’énigmatique, un tribun charismatique et charmeur qui a su résister à tous les scandales, mais dont on peine à suivre la ligne politique.

JZ, âgé de 70 ans, est devenu le quatrième président de l’Afrique du Sud post-apartheid après les élections de 2009. Il avait pris à la hussarde le contrôle du Congrès national africain (ANC) fin 2007 en évinçant le distingué Thabo Mbeki, qui l’avait limogé de la vice-présidence deux ans plus tôt sur des allégations de corruption.

Zuma semblait miraculé, lorsqu’il est arrivé au pouvoir.

Le Parquet avait –de façon étonnante, diront ses opposants– abandonné les poursuites juste avant les élections de 2009, alors qu’il était accusé d’avoir demandé des pots-de-vins pour l’achat d’armes au groupe français Thales. Son conseiller financier a été condamné dans cette affaire.

Il a aussi été acquitté dans un procès pour viol en 2006, non sans avoir soulevé l’indignation dans le pays en disant qu’il avait pris une douche pour éviter le sida après un rapport non protégé avec la jeune femme séropositive qui l’accusait. La fille d’un ami.

Tout au long de ses déboires judiciaires, ses partisans n’ont jamais fléchi, criant au complot politique, et faisant résonner son chant de guerre des années de lutte, Umshini Wani (Apporte-moi ma mitraillette).

M. Zuma est parvenu au pouvoir en s’appuyant sur l’aile gauche de l’ANC et les syndicats, indisposés par la gestion trop libérale de Thabo Mbeki, perçu comme froid, élitiste et autocrate.

Tribun revendiquant ses origines zouloues, grand danseur et remarquable chanteur lors des meetings politiques, Jacob Zuma sait faire vibrer les foules. Mais le Zuma président sait aussi endormir son auditoire avec de longs discours.

Depuis qu’il est aux affaires, il a déçu nombre de ses partisans en ne donnant pas le coup de barre à gauche attendu, même si certains de ses discours semblent révolutionnaires.

Moins clairement libéral que Mbeki mais sans ligne économique clairement définie, il tend à négliger le quotidien, au profit de grands programmes à long terme de construction d’infrastructures.

Du coup, lui qui était le champion des laissés-pour-compte de l’Afrique du Sud post-apartheid se voit voler le rôle par d’autres hommes politiques tels que le jeune Julius Malema, devenu son adversaire le plus acharné après avoir été son protégé.

Et sa présidence a vécu le pire massacre depuis la fin de l’apartheid, quand la police a abattu 34 mineurs en grève en août à Marikana (nord).

Les scandales n’ont parallèlement pas cessé. Zuma est notamment accusé de vouloir mettre au pas la justice et la presse. Il a été récemment très critiqué pour avoir fait rénover aux frais du contribuable sa vaste demeure de Nkandla au KwaZulu-Natal (est), alors que des millions de Sud-Africains vivent toujours dans des bidonvilles.

Le premier président polygame d’Afrique du Sud a quatre femmes et 21 enfants. Il est divorcé de Nkosazana Dlamini-Zuma, devenue présidente de la Commission de l’Union africaine.

Né à Nkandla (est) en plein pays zoulou en avril 1942, cet ancien vacher est membre de l’ANC depuis cinquante-quatre ans.

Après avoir été condamné pour complot contre l’Etat en 1963, il a passé dix ans au bagne de Robben Island, au large du Cap, où était également enfermé Nelson Mandela. Il s’y est découvert une passion pour les échecs.

Il a ensuite mis en place des structures clandestines de l’ANC dans sa région d’origine, avant de prendre le chemin de l’exil, notamment au Mozambique, au Swaziland, puis en Zambie. Il y a dirigé les renseignements de l’organisation à la fin des années 1980.

M. Zuma est rentré en Afrique du Sud en 1990 et a participé aux négociations dans le processus de transition qui devait mener aux premières élections démocratiques de 1994.

Une fois l’ANC arrivée au pouvoir, JZ est devenu ministre provincial de l’Economie au KwaZulu-Natal, puis vice-président de la République en 1999 jusqu’à son limogeage en 2005.

Fin négociateur et homme de réseaux, il est resté sourd aux critiques ces derniers mois, travaillant en coulisse pour assurer sa victoire de mardi.

(©AFP )

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