ALLOCATIONS BUDGETAIRES 2011-2015 Les bailleurs s’interrogent sur les priorités

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Tout en saluant les évolutions notées dans le Document de politique économique et sociale (Dpes) pour l’horizon 2015 lors de sa validation, ce vendredi 25 novembre, les PTF(Partenaires techniques et financiers) ont tout de même exprimé quelques préoccupations.

C’est un document important qui trace les contours de la politique du développement du pays pour les prochaines années qui a été présenté ce vendredi 25 novembre à Dakar. Le Document de politique économique et sociale (Dpes) pour l’horizon 2015 a été soumis à validation par les autorités sénégalaises, à l’occasion d’une rencontre présidée par le Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye. L’approche “inclusive” qui a servi de viatique au processus qui a présidé à la formulation dudit document, a permis, comme l’a rappelé le ministre d’Etat, ministre de l’Economie et des finances, Ablaye Diop, “de prendre en compte, dans cette deuxième version validée au plan technique au cours d’un atelier tenu dans le courant du mois de septembre dernier, les observations formulées par les acteurs.”

C’est d’ailleurs dans cet esprit que les PTF(Partenaires techniques et financiers) réunis au sein du Groupe des 50 co-présidé par l’Union européenne et le Canada, ont salué « les évolutions notées dans le document, notamment la prise en compte de trois scénarii de croissance, eu égard aux incertitudes du contexte financier international, ainsi qu’un plan d’actions prioritaires hiérarchisé et budgétisé ».

Des trois scénarii : de référence ; optimiste et pessimiste, c’est ce dernier qui a retenu l’attention des Ptf qui en ont apprécié le « réalisme basé sur des financements déjà acquis et ne contient donc pas de gap de financement. », comme l’a souligné dans son discours, Mme Dominique Dellicour, Ambassadeur, Chef de Délégation de l’Union européenne. Par ailleurs, si la présentation du Plan d’actions prioritaires (PAP) permet d’identifier aisément les investissements prioritaires selon les différents scénarii et d’appréhender les parts relatives des différents secteurs de ce plan d’investissement global, il importe selon Mme Dellicour, « que le DPES et le PAP soient en cohérence avec les politiques sectorielles pour ce qui concerne la définition des priorités. »
Prenons comme exemple le secteur des transports, le Chef de Délégation de l’Union européenne estime que les allocations devraient refléter les priorités de la Lettre de politique sectorielle des transports (2010-2015). Or, « les allocations ne semblent pas cohérentes avec les objectifs de la Lettre de politique sectorielle des transports dans les domaines du rail, des pistes rurales ou des services de transport », note-t-elle.

Par ailleurs, certains grands investissements (dont le prolongement de l’autoroute jusqu’à Mbour et Thiès) « obèrent » l’investissement sur d’autres modes de transport (ferroviaire et fluvial), considérés comme prioritaires dans la Lettre de politique sectorielle et pour la compétitivité du secteur. Il en est de même dans le secteur de l’assainissement.

Réformez la Cour des comptes

Le DPES ayant pour objectif une croissance économique durable, la réduction de la pauvreté et l’atteinte des OMD, les Partenaires Techniques et Financiers réitèrent leurs interrogations sur les priorités budgétaires du Gouvernement, notamment en ce qui concerne les secteurs sociaux. Ils notent que les allocations pour les secteurs sociaux ont été revues à la baisse dans le DPES par rapport au DSRP II. Alors que le financement de l’Etat des domaines de la santé, l’éducation, l’eau, l’assainissement et la protection sociale représentaient le 34% du PAP dans le DSRP II, les Ptf notent que dans le scénario tendanciel du DPES, ils ne représentent que 18% (et seulement 15% dans le scénario pessimiste).

Les Ptf soulignent néanmoins que le PAP inclut seulement les dépenses d’investissement, alors que les dépenses sectorielles devraient être considérées de façon globale, en incluant les dépenses de fonctionnement qui, dans ces secteurs, sont particulièrement importantes en termes de salaires du personnel. Les besoins en financement dans ces secteurs pour les 5 ans à venir ne sont pas suffisamment explicites dans le document, aux yeux des Ptf qui notent également que l’exécution budgétaire dans les secteurs de la santé et de l’éducation reste très faible, notamment pour le budget d’investissement.

Cependant, un accroissement du financement n’est pas la seule solution aux défis des secteurs sociaux, reconnaissent les Ptf qui mettent l’accent plutôt sur « l’amélioration de l’efficacité et de l’équité de la dépense est aussi un défi majeur qui doit être relevé ».

Les Ptf relèvent un autre paradoxe dans le domaine de l’éducation où le Sénégal consacre comparativement autant sinon plus de financements que les pays voisins et où il présente un retard en ce qui concerne le taux d’achèvement du cycle primaire, dont les Ptf suggèrent une analyse des causes et une mise en place de mesures correctives.

S’ils ont tenu à souligner les avancées considérables déjà enregistrées dans le domaine des finances publiques, ils n’en soulignent pas moins la primauté, dans ce cadre, vue l’importante du budget d’investissement mis en œuvre par des agences, « d’étendre à ces établissements le même niveau d’exigence de transparence et redevabilité ». Mais c’est pour mieux mettre en exergue, dans un souci de renforcer la bonne gouvernance, l’ « importance particulière » que revêt le renforcement nécessaire du contrôle de la dépense publique par le Parlement et la Cour des Comptes économique et à ce titre, les Ptf appellent l’ « adoption rapide » de la réforme de la Cour des comptes.

Le Premier ministre pour sa part, a rappelé que pour la réalisation des objectifs consignés dans le Dpes, articulé autour de la “création d’opportunités et de recherches’’, ‘’l’accélération de l’accès aux services sociaux, la protection sociale et le développement durable’’ et le ‘’renforcement de la bonne gouvernance et la promotion des droits humains’’.des investissements publics massifs sont nécessaires. Un besoin d’investissements d’un montant total de 5.749 milliards de francs CFA dont 4.788 milliards déjà acquis, pour un gap cumulatif de 961 milliards de francs CFA, a été exprimé pour la mise en œuvre du DPES.

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