Après l’avortement suivi de mort relaté dans nos colonnes hier, c’est un autre cas similaire qui a été jugé ce jeudi devant le tribunal des flagrants délits. Sauf que dans le cas d’espèce, c’est l’amant de la jeune fille qui s’est fait avorter qui est mis en cause. Il faut dire que si cela ne tenait qu’au procureur de la République, il aurait écopé d’une peine ferme de Deux ans.
Trois mois ferme. C’est la peine qui a finalement été infligée à Alioune Seydi, poursuivi pour complicité d’avortement. En plus d’avoir engrossé une mineure, le jeune homme a aidé cette dernière à avorter en lui donnant des comprimés achetés à Keur Serigne Bi. Il faut préciser qu’il a comparu au même titre que Fallou Galass Niang qui a comparu sous la prévention d’exercice illégal d’une fonction. Les faits qui leur valent cette comparution, se sont déroulés le 12 juillet dernier. Entretenant une relation amoureuse avec une fille mineure de 15 ans, qui s’est retrouvée par la suite avec une grossesse, Alioune Seydi n’a rien trouvé de mieux que d’aller acheter des médicaments à Keur Serigne bi, auprès de son Co-prévenu Fallou Galass Niang qui jouait le rôle de pharmacien. Des médicaments qu’il a remis à F. Barry, en lui expliquant le mode d’emploi. Après avoir ingurgité ces médicaments, la fille a tout de suite commencé à saigner. Et lorsque sa mère l’a amenée à l’hôpital, le médecin lui a expliqué les motifs du saignement. C’est donc dans ces circonstances que son amant a été interpellé ainsi que la fille qui doit comparaître devant le tribunal pour mineure.
A la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar, le jeune homme a expliqué que c’est elle qui lui a demandé de l’aider à avorter; car sa mère va la tuer si elle garde cette grossesse. «Elle m’a expliqué qu’elle est tombée enceinte, mais qu’elle ne peut pas le garder et j’ai fait des recherches sur le net pour savoir ce qui peut la faire avorter. C’est ainsi que je suis allé à Keur Serigne bi où on vend ces genres de choses. J’ai rencontré Fallou à la porte, il m’a demandé ce que je voulais et je lui ai expliqué. Il m’a demandé 40.000 FCFA et je lui ai payé 10.000 francs et il m’a expliqué le mode d’emploi». Il renseigne, en outre, que c’est lui qui a aidé les policiers à mettre la main sur Galass. A la barre, ce dernier a expliqué qu’il ne travaille pas à Keur Serigne bi, mais qu’il vend des chaussures à côté. Il poursuit en disant que Seydi lui a demandé de lui montrer ceux qui vendent les comprimés. C’est ainsi dira t-il, qu’il est allé apporter les médicaments avant de verser l’argent, mais il n’a jamais joué au pharmacien. Il précise qu’il ne savait pas que les comprimés étaient pour un avortement.
Qualifiant les faits d’une «extrême gravité», le représentant du ministère public après avoir dénoncé la culpabilité des deux prévenus a requis à leur encontre une peine ferme de 2 ans. Du côté de la défense, Me Diaw a plaidé la relaxe pour Fallou Galass, au motif qu’il n’a fait qu’aider Seydi à acheter les médicaments, car il ne savait même pas que c’était pour un avortement. Il estime que les vrais vendeurs à Keur Serigne bi, ne sont jamais visibles et qu’ils utilisent de jeunes garçons pour les mouiller. A l’issue de son délibéré, le tribunal les a reconnus coupables et condamnés à trois mois ferme.
Lepop
