Les artistes comptent jouer pleinement leur rôle dans la stabilité du pays en vue de la prochaine élection présidentielle. Hier, ils ont livré un message de paix au président Wade. Qui, séduit par les prestations des artistes, en redemande.
La situation actuelle du Sénégal inquiète les artistes et au premier chef l’Association des écrivains du Sénégal (Aes). Porteur d’un message de paix, ils ont été reçus en audience, hier, par le président Abdoulaye Wade. Selon Alioune Badara Bèye, président de l’Aes, les échos qui leur parviennent tous les jours les poussent à prendre le bâton de pèlerin comme tout écrivain le fait à pareil moment. Tour à tour comédiens, chanteurs, et écrivains ont livré qui par des prestations, qui par une missive leur message de paix au chef de l’Etat. ‘Il y a des moments dans la vie d’une nation où chacun de ses enfants doit se sentir porteur des espoirs du peuple et participer ainsi au combat pour le triomphe de la paix’, dira Bèye.
Le souhait de l’Aes est que ‘le Sénégal continue d’être un espace de paix avant, pendant et après les élections à venir’. L’Aes et toute la famille artistique de manière générale invitent ‘très respectueusement le président Wade à préserver la paix, à protéger les actions de la justice et à faire fructifier l’arbre de la démocratie afin que la prochaine élection présidentielle se déroule dans un climat apaisé et convivial au grand bénéficie du peuple sénégalais’.
Selon les artistes, notamment comédiens musiciens, chanteurs, etc., présents, c’est parce que ’nous appartenons à un grand pays, chaque fois que nous semblons perdre nos repères, la volonté de dialoguer nous a permis de les retrouver’. Pour eux, il est temps de prouver que le Sénégal n’est pas une exception démocratique, mais une démocratie confirmée. ‘La paix est une quête de stabilité perpétuelle qui explique aujourd’hui notre présence ici’, inscrivent-ils sur le message remis au président Wade en présence de son épouse, du ministre de la Culture, Awa Ndiaye, du ministre-conseiller Serigne Mbacké Ndiaye, du directeur de cabinet du chef de l’Etat Habib Sy, entre autres.
Le président Wade a différé sa réponse pour une prochaine occasion. ‘Je vais choisir un autre moment pour m’exprimer. Cela devait être une soirée de communication. Je ne m’attendais pas à une telle soirée. Je suis surpris, mais cela montre que notre culture est une culture de paix’. Le chef de l’Etat a été ébloui par les chants de Kassac de Ablaye Ndiaye ‘Thiossane’, le chanteur de l’hymne du premier Festival mondial des arts nègres, du Fanal de Saint-Louis, conduit par la comédienne Marie Madeleine Diallo, de son rappeur Pacotille, de la pièce livrée par les comédiens de l’Arcots de Dakar. Ces prestations de grande facture ont mis le président Abdoulaye Wade hors de lui. ‘Donnez moi quelques… le temps de revenir à mes esprits, car j’étais allé très loin avec les chants que je viens d’entendre’, dira Wade visiblement ému devant les voix mélodieuses de Khar Mbaye Madiaga et Samba Diabaré Samb. ‘Je vous donne une soirée au grand Théâtre ; déployez tout un programme sur la paix et j’inviterais des personnalités’, promet Wade.
Le président veut aussi organiser un Kassac dans le palais. ‘Vous devez même organiser un kassac ici en allumant le feu et les Selbés… ’, a soutenu, hier, le chef de l’Etat.
Fatou K. SENE
