Brouillard autour d’un partage de plus d’un milliard de FCfa. La Sar livre le scandale des primes au Procureur

Date:

L’affaire des primes de la Société africaine de raffinage (Sar) est depuis avant-hier sur la table du Procureur de la République. Le Directeur général de la Sar, Carmélo Sagna, a en effet déposé une plainte contre le courtier Chérif Sène et X, laissant le soin au ministère public de situer au terme de l’enquête qu’il va diligenter, les responsabilités. À l’origine de cette plainte, une affaire de plus d’un milliard de Fcfa que d’anciens responsables de la boîte se sont octroyés soi-disant pour « racheter » leurs primes d’assurance. Ont-ils agi dans la légalité ? Eux ont juré que oui, la direction de la Sar et le personnel pensent que non. Le parquet va trancher.

L’As avait vu la chose venir. Avant-hier, mardi 16 mars, le Directeur général de la Société africaine de raffinage (Sar), Carmélo Sagna a déposé devant le Procureur de la République une plainte contre le nommé Chérif Sène, courtier de son état, et X. Ce, dans le cadre d’une sombre affaire d’argent qui avait mis les syndicalistes de la Sar dans tous leurs états, surtout que l’affaire avait éclaté au moment où la raffinerie était à l’arrêt. Sous prétexte qu’ils avaient « racheté » leurs primes d’assurance, l’ancien Directeur général, Jean Michel Seck, ironie du sort, frère de…Daniel Goumalo Seck, l’ancien président du Conseil d’administration Kamara Touré, le Directeur des ressources humaines et l’ancien Directeur financier Ibrahima Guèye… s’étaient partagé plus d’un milliard de Fcfa. Certains ont empoché par exemple…270 millions de FCFA. Lorsque l’affaire avait été révélée par la presse, aussi bien Chérif que l’ancien Directeur général, avaient juré avoir agi dans la légalité, même s’ils reconnaissaient avoir bel et bien perçu les sommes indexées.
En portant plainte contre le courtier et X, la Sar veut sans doute que le parquet oriente ses investigations vers les responsables incriminés, mais aussi vers des banquiers. D’autant que les anciens responsables avaient pu se faire payer avec des chèques… non-endossables. Une source autorisée à la Sar rage : « Comment est-ce possible ? ».

Et révèle que dans cette affaire, la Direction générale et le personnel sont du même côté. D’ailleurs, le collège des délégués n’avait pas hésité à évoquer l’affaire lors d’une rencontre avec le ministre de l’Energie, qui a sous sa tutelle la Sar. Lors de cette rencontre, Samuel Sarr avait indiqué aux délégués que s’il y avait des suspicions concordantes de malversations, la Direction saisirait la justice d’autant qu’il fallait préserver la boîte qui croulait à l’époque. On était loin des 165 milliards de Fcfa de crédit revolving décrochés récemment par la Sar, actuellement une des rares raffineries de l’Afrique de l’Ouest à fonctionner.

Interpellé la semaine dernière sur une possible plainte de la Sar, le Directeur général Sagna avait affirmé : « au moment où je vous parle, nous avons mené des investigations et nous allons étudier les dispositions légales, pour voir comment préserver les intérêts de la Sar et de son personnel. Voilà tout ce qui nous intéresse ».

Cheikh Mbacké GUISSE
lasquotidien.info

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

DEPECHES

DANS LA MEME CATEGORIE
EXCLUSIVITE