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Carcassonne et la consultation in vitro

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Il y a lieu, tout d’abord, sur la forme, de se poser, la question de savoir dans quelle mesure une consultation en matière institutionnelle peut être faite si ce genre de consultation est effectué à titre onéreux ou à titre gracieux. En effet, le faire à titre onéreux n’est pas sans renvoyer à des questionnements. Alors que le faire à titre gracieux relèverait du superflu. Sur le fond, de la dizaine de points que le professeur Carcassonne a relevés, la moitié est consacrée à notre constitution de 1960. C’est-à-dire celle où le nombre de mandats n’est pas limité. Cela a l’avantage de ne pas ligoter le peuple par un texte qui pourrait se heurter à sa volonté s’il voulait redonner sa confiance à un dirigeant qu’il connaît, pour plus de deux fois. Toutefois, une constitution n’étant que le cumul des us et coutumes régulateurs d’une société, en cinquante ans d’existence, le Sénégal n’a pas limité le nombre de fois pour se présenter devant le choix populaire. Et ce, pendant 40 ans. Donc la règle.

Par ailleurs, devant le professeur Carcassonne, nous avons face à nous deux idées qui opposent, d’une part, le constituant direct, c’est-à-dire le peuple sénégalais ou le constituant par mandat électif, le congrès ; en l’occurrence la réunion commune de l’Assemblée des députés avec le Sénat. Et, d’autre part, les hautes connaissances en matière constitutionnelle. Or les hautes connaissances en matière constitutionnelle ne sont pas des conditions sine qua non pour acquérir la qualité de constituant. Par ailleurs, le constituant peuple sénégalais ou le congrès sont majoritairement dépourvus de hautes connaissances en la matière.

D’ailleurs, cela nous renvoie à l’époque coloniale pendant laquelle l’on fabriquait des médecins africains. Ceux-là avaient le choix de consulter des peaux noires comme eux. Alors que les médecins français étaient des touche à tout ; c’est-à-dire qu’ils étaient compétents pour peaux blanches et noires. En d’autres termes, la règle de réciprocité était absente.

Aujourd’hui, un éminent professeur en la matière tel que Serigne Diop, en émettant un avis sur un fait constitutionnel concernant la France, ferait sourire certainement les Français. Alors, la règle de réciprocité est ici complètement rompue entre avis français et avis local.

Le ‘je soussigné’ du professeur Carcassonne renvoie plus à la formulation d’une reconnaissance de dette qu’à un avis d’expert en la matière. Cela dit, l’autorité d’un professeur ne s’exerce que sur les lieux où il enseigne. Ainsi que sur ses étudiants devant lesquels ses avis font loi. Il n’est pas le membre d’une cour arbitrale en la matière à ce je sache. Tous les pays du monde se dotent d’un Conseil constitutionnel dont les arrêtés s’imposent.

L’avis du Pr Carcassonne est tout à fait respectable en tant qu’opération effectuée in vitro. Libre à lui, donc, de doser ses éprouvettes tant qu’il s’agit de bébés blonds aux yeux bleus.

Ahmed Khalifa NIASSE Président du Présidium du Front des alliances patriotiques

4 Commentaires

  1. Le couple NIASS s’est trouve une formule ideale. L’epouse critique le regime, l’epoux le defend. Que la verite sort de la bouche de PR Carcassonne et ou de celle des constitutionnalistes senegalais, quelle est la difference? Monsieur NIASS a declare, lui-meme, que WADE ne peut pas briguer un autre mandat. Dispose-t-il, seul, de la prerogative de le declarer? Que fait-il des opinions des autres experts senegalais consultes par mr SECK? La question demeure : est-ce que WADE peut se presenter pour un autre mandat? La reponse est NON si on veut rester dans la legalite.

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