Cérémonie de dédicace du livre de madame Maïga Le Pagne tissé, Ma Vie, Ma Passion (Les discours)

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Discours de Madame Ba Leila

Excellence, madame K. Aline KOALA KABORE, Ambassadeur du Burkina au Sénégal, Madame Aïssatou Cissé, Conseillère spéciale de son Excellence le Président de la république du Sénégal, Professeur Bouna Mouhamed Seck, Directeur de cabinet de son Excellence le président de l’Assemblée nationale du Sénégal, chère assistance, recevez mes distinguées salutations en ce jour mémorable.

Haby et moi, c’est une aventure qui a commencé dans les années 1970 à l’université de Dakar. Elle était jeune secrétaire et moi étudiante. Nos deux départements étaient côte à côte et, très vite une grande amitié est née. Cette amitié, renforcée par une grande complicité et une sincérité sans faille, nous a permis de traverser bien des épreuves de la vie. Elle m’appelle sa sœur jumelle et cela date de très longtemps.

Je me réjouis de ce travail qu’elle vient d’accomplir. Comme l’a dit sa préfacière, notre sœur Fatimatou Zahra Diop, ancienne Secrétaire générale de la B.C.E.A.O, présentement hors du Sénégal : «  … elle a décidé de partager son expérience, à travers l’écriture, pour qu’elle puisse servir aux autres au-delà de son passage sur terre. Dans un contexte où la tradition est surtout orale, c’est une initiative d’un mérite indicible. »

Je partage cette opinion d’autant que, les années que nous avons passées ensemble m’ont permise de connaitre une bonne partie de cette expérience salutaire pour elle, sa famille, ses proches et pour notre pays le Sénégal qui l’a d’ailleurs élevée au rang de Chevalier dans l’ordre national du mérite et remis le Prix du Président de la république pour l’artisanat. Les lecteurs trouveront les raisons de ces choix effectués par le chef de l’Etat du Sénégal. Haby, j’ai beaucoup aimé la franchise de ta sœur Docteur Khady Fall Tall, présidente de l’AFAO. Elle a signé la postface de ton livre. Ta sœur dit :

« … si je m’en remets à l’histoire récente de son métier, on ne peut que saluer sa vision prospective. C’est-à-dire qu’elle était beaucoup plus clairvoyante que nous tous parce que nous étions en train de travailler sur des choses théoriques : des réunions, des séminaires de renforcement de capacité… Pendant ce temps, elle était déjà dans des choses concrètes.

Pour réussir à atteindre le statut de femme leader, beaucoup jouent avec les mots, mais elles n’en connaissent pas la portée sémantique, la portée factuelle. Je pense que Madame Maiga en est un modèle. Tant que l’Afrique restera dans les schémas théoriques, elle sera en retard. Nous tous, nous devons créer de la richesse pour combattre la pauvreté. Il n’y a pas d’autres solutions que la création de richesses. Elle l’a comprise très tôt, avant nous. Elle nous sert de modèle. »

Chère assistance, croyez-moi, avoir une sœur jumelle comme Haby est une richesse. La sagesse qui la caractérise lui permettait déjà à l’université d’être une interface entre les professeurs et les étudiants. Le professeur Monsieur Bouna Mouhamed Seck, actuel Directeur de cabinet du Président de l’Assemblée nationale en a fait le témoignage dans ce livre.

Employée assidue, épouse dévouée, mère aimante, tisserande aux triomphes glorieuses de par le monde, ma sœur, reçois toutes félicitations, au nom des femmes des organisations auxquelles tu milites en tant que membre fondatrice : l’AFAO, le G 1000 etc.

Que Dieu te bénisse et accorde à ton livre tout le succès qu’il mérite.

 

Discours du Dr. Mamadou Maïga

(Fils aîné de Madame Haby Maïga Sanata Diarra)

« Son parcours est très particulier. Née en Côte d’Ivoire, grandie entre le Burkina, le Mali et le Sénégal, elle représente un carrefour de toutes ces cultures.

Elle a travaillé pour les études de ses enfants. En 1979, elle a acheté une mobylette pour son fils, ça coutait le salaire d’un haut fonctionnaire. C’est une mère de famille très digne qui a vécu pour ses enfants. Et ça, je peux en témoigner. »

Merci Professeur Bouna Mouhamed Seck, Directeur de cabinet de son Excellence monsieur Moustapha Niass, Président de l’Assemblée nationale du Sénégal pour ce rappel émouvant concernant une femme exceptionnelle que son Excellence Khalil Moulaye Askofaré, Ambassadeur du mali au sénégal, en son temps, surnommait : «Mme courage ».

Je parle sous le contrôle de mon frère Khalifa, Maman, cette cérémonie de dédicace de ton livre, intitulé Le Pagne Tissé, Ma Vie, Ma Passion, est venue en son heure. Une vie aussi remplie mérite d’être confinée dans le papier pour servir d’exemple, à plus d’un titre, aux générations présentes et futures. Je suis persuadé que tous ceux qui auront à le lire en conviendront avec moi. Votre attachement au travail bien fait a traversé toutes les actions de ta vie, tout comme votre prodigalité. Porter un héritage aussi lourd que celui du pagne tissé, le révolutionné et l’offrir à l’humanité toute entière, concilier tout ce travail titanesque avec tes obligations de mère de famille exemplaire, de fonctionnaire à l’Université de Dakar, puis de secrétaire à la BCEAO siège, n’a pas été facile pour toi. Cependant, tu l’as réalisé et réussi avec la manière.

Je suis heureux d’être ici pour partager ces moments qui resteront gravés dans nos mémoires et dans nos cœurs pour toujours. Ce livre, tu l’as commencé en 2012, avec l’assistance technique de notre frère Tafsir Ndické DIEYE. Je suivais l’évolution de votre travail, tous les deux, tous les jours.  Et lorsque tu m’avais dis que tu avais bouclé, en compagnie de Tafsir, la mouture à proposer à l’éditeur, j’en étais ravi. Tu avais chargé Tafsir de me l’envoyer. Ce qu’il avait fait par mail. Tu ne peux pas imaginer l’étendue de mon bonheur ce jour là ; et c’était pareillement pour mes sœurs et frères, pour toute la famille.

Je priais pour que, tous les deux, en compagnie de Fifi, vous puissiez trouver un éditeur en mesure d’offrir au texte une édition qui sied à ta qualité de femme rigoureuse dans le travail. L’œuvre humaine n’étant pas parfaite comme te l’as dit l’éditeur à la sortie du livre, au-delà du contenant, nous lirons, avec bonheur, son contenu bien rédigé et pétri de révélations exceptionnelles sur ton parcours, mieux sur tout ce qui mérite d’être connu dans le tissage traditionnel, sur le coton, le pagne tissé et son évolution initiée par tes soins, et sur ta vision de l’artisanat.

Nous lirons toutes ces leçons de vie qui nous indiquent le bon chemin à emprunter que vous nous livrez, toi et tous ceux qui ont témoigné dans ce livre. Rassures-toi maman, d’autres tirages de ton livre se feront, de façon beaucoup plus attrayante afin qu’il soit lu partout en Afrique et dans le monde entier. C’est ce qu’il mérite. Nous, tes enfants, nous tes amis, nous qui t’aimons si fort, nous ferons de ce livre un livre de référence dans le domaine du tissage traditionnel.

Incha Allah.

Je remercie son Excellence, madame K. Aline KOALA KABORE, Ambassadeur du Burkina au Sénégal, Madame Aïssatou Cissé, Conseillère spéciale de son Excellence le Président de la république du Sénégal, Professeur Bouna Mouhamed Seck, Directeur de cabinet de son Excellence le président de l’Assemblée nationale du Sénégal, et toute l’assistance ici présente.

Merci Maman.

Dr. Madou.

Discours de Timmy Maïga

(Binette)

« Mba », « Ba », veut dire une mère, un fleuve, en langue Bambara

Ce nom correspond bien à notre mère.

Le fleuve donne, enrichit les terres qui l’abordent, notre mère n’a cessé d’aimer, de transmettre inspirer ceux qui l’ont côtoyé tout au long de sa vie.

Que d’amour, de travail et d’abnégation, avec la même passion malgré les tempêtes, toutes les tempêtes.

Maman, parlant de vos parents, nos grands parents, tu dis dans ton livre, Le Pagne tissé, Ma Vie, Ma Passion au contenu, si instructif, si éducatif :

« Je me rappelle clairement leur proximité avec le coton. Ce n’était pas seulement une relation entre un technicien et son matériau de travail ; c’était plus fort que cela. Le coton inspirait mes parents jusque dans leur recherche de pureté : pureté du corps, du cœur, de l’esprit et de l’âme. On sentait qu’ils recherchaient dans leur comportement de tous les jours, leurs actes, leurs propos, etc. la propreté du coton, son caractère unificateur, dans la joie comme dans la douleur. »

Maman, cette propreté du coton, son caractère unificateur, dans la joie comme dans la douleur, ton cœur les a acquis grâce à des années de combat pour une vie faite de pureté.

Je prends à témoin son excellence Monsieur Ouédraogo Hapolithe, Ambassadeur du Burkina à Dakar au moment de la rédaction de ton livre qui disait de toi ce qui suit :

«  C’est une très brave mère pour toute la communauté burkinabé au Sénégal. Tout le monde la respecte à cause de son amabilité, de sa convivialité, de sa disponibilité. Elle ne manque aucune cérémonie communautaire. Elle est présente chaque fois que la communauté se retrouve autour d’un évènement digne d’intérêt et qui participe du rayonnement du Burkina.

Elle bénéficie d’une inter-culturalité. Qui peut dire aujourd’hui que Mme Maïga n’est pas sénégalaise ? Qui peut dire que Mme Maïga n’est pas malienne ? Qui le dira davantage de sa nationalité burkinabé ? Cela fait d’elle une intellectuelle pétrie de culture. »

Il n’a pas tort maman. Tu dis que le Sénégal t’a tout donné. Toutefois, tu as aussi tout donné au Sénégal. En atteste ce témoignage de tonton Ibrahima Ndiaye ancien Secrétaire général à l’Union nationale des Chambres de métiers de Dakar, que Dieu l’accueille au paradis :

« Une fois, au SIAO, il fallait à l’Etat du Sénégal quelque chose à présenter. Nous sommes allés la voir. Elle nous a proposé l’un de ses pagnes tissés, comme ça, au pied levé.

Nous avons pris ce pagne et l’avons présenté et il a gagné un prix au nom du Sénégal. Donc à travers ce pagne, elle a représenté le Sénégal au concours de l’UEMOA et remporté le deuxième prix du dit concours que nous n’avions pas préparé. Tout a été fait de façon spontanée. Elle avait ainsi honoré le Sénégal au SIAO cette année là. »

Maman, les professionnels de l’artisanat, t’ont reconnu ton professionnalisme et cela nous honore. L’Etat du Sénégal t’a honoré et cela nous va droit au cœur. Ton parcours est exemplaire. Tu es, simplement, ce que disait M. Ferdinand Diop de l’APDA :

« Un carrefour culturel et artistique d’où l’importance, et même l’impératif, de pouvoir la donner en exemple à notre jeunesse, surtout celle féminine, et aux futures générations. » Et M. Diop d’ajouter, je cite : « Il faut qu’on apprenne à sortir un peu de l’oralité car l’écrit sera le meilleur témoin de ce qu’elle a fait pour elle-même, pour sa famille, ses amis, ses collègues du secteur, son pays, son continent… et pour l’humanité. Chaque fois que nous recevons la visite de professionnels d’autres pays, son atelier est un passage obligé parce qu’elle est une fierté pour la corporation. »

Maman, ma grande sœur a raison ; tu as a voulu souffrir pour nous. Et, comme pour te paraphraser Fifi, ma sœur, je dis que : quand je pense à tout ce que maman a fait pour nous ses enfants, je suis émue, très émue. Quand je revois tout ce qu’elle a traversé pour nous ses enfants, je me dis que si nous ne lui témoignons pas notre reconnaissance, ce serait grave et inadmissible de notre part.

Au nom de toute la famille, ta grande famille, Maman, je dis merci à toute cette très belle assemblée. Que Dieu vous garde encore longtemps, très longtemps en bonne santé, parmi nous, afin que tu puisses continuer à être, pour nous, le phare sur notre chemin vers les valeurs positives du passé et du présent. Sois-en rassurer, le legs sera sauvegardé, bien sauvegardé par tes enfants.

Au nom de toute la famille, ta grande famille, je te dis, merci Maman.

Timmy.

 

 

 

 

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